Je cherche à comprendre
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2 réponses et 2 participants
Dernière mise à jour par Samuel il y a il y a 12 années et 5 mois.
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mathieu02, le 25 janvier 2012 à 15 h 00 min
Bonjour,
je me présente. Mathieu 21 ans. Je vous écris car je cherche des réponses à mes propres questions.
Je suis en échec scolaire – et en échec social – depuis des années, et en visitant votre site, je me suis parfaitement
retrouvé dans les caractéristiques générales de l’enfant précoce. Non pas que je cherche à flatter mon égo, mais j’essaie
désespérément de trouver les raisons qui me poussent encore aujourd’hui à patauger dans l’échec permanent alors que j’avais
tout pour réussir (enfance heureuse, parents aimants, amis, grandes facilités d’apprentissage etc..).Tout a foiré après l’entrée au collège. Je ne faisais pas mes devoirs car cela m’insupportait au plus au point. Je ne tolérais
pas de devoir me tromper car perfectionniste au plus haut point (cela allait jusqu’à ce que je gomme mes écrits de la journée pour les réécrire au propre afin que
ce soit parfait), me désintéressait complètement des cours, ne rendait jamais mes exercices préférant souvent un zéro pointé
à une note éventuellement moyenne, n’avais aucune motivation…J’ai redoublé deux fois. Pas parce que je ne comprenais pas, mais parce que je désertais les cours. J’ai quand même eu mon bac
grâce à des notes bonnes/excellentes dans les matières que j’affectionnais (18 en français, 16 en anglais, 15 en SVT) mais très basses
dans les matières qui me révulsaient (5 en espagnol, 7 en philo) et ce, alors que j’avais séché durant toute l’année
(au point où l’administration habituée et résignée n’envoyait même plus de lettre à mes parents).
Tantôt des rares fois je brillais quand l’envie me prenait (un jour en rendant une de mes copies, ma prof m’a dit qu’elle
avait volontairement abaissé ma note car elle était persuadée que ce devoir ne venait pas de moi, j’appris plus tard lors
de la rencontre parent-profs qu’elle pensait que ce dernier avait été rédigé de la plume d’un critique littéraire) tantôt la
plupart du temps je sombrais dans une médiocrité qui contrastait avec les opinions des profs à mon sujet. Combien de fois
n’ai-je pas attendu que j’avais toutes les capacités, que j’étais un “puits” mais que je ne voulais pas. Et c’était vrai.
A vrai dire, toutes les fois je me suis lancé corps et âme dans mes devoirs, j’ai toujours obtenu des notes excellentes.
Une fois même, j’avais obtenu un 16 en espagnol alors qu’ordinairement je ne dépassais pas les 6 tout simplement parce que j’avais travaillé.A l’école primaire, bien qu’ayant des amis, je parlais beaucoup aux adultes. Très sensible, curieux et malin, souvent tête en l’air, je m’intéressais
beaucoup aux dinosaures, à l’archéologie, et à l’architecture aussi (j’étais fasciné par les grands boulevards Haussmaniens
de Paris). Vers l’âge de 9 ans, j’ai commencé à rédiger des petites nouvelles de science-fiction.
J’étais aussi très décalé. Je pouvais très bien en plein cours de français demander à ma professeure quand allions-nous passer
aux mathématiques ou bien poser des questions qui n’avaient aucun rapport avec ce que nous étions en train de faire.
Doté d’une très bonne élocution pour mon âge, celle-ci a disparu en même temps que l’arrivée de mes difficultés scolaires puisque j’ai
commencé à bégayer vers 12 ans (je me retrouve donc en plus de mes difficultés, à devoir composer avec un vocabulaire cruellement
pauvre et limité).Je n’ai jamais eu même un brin de confiance en moi. Ma vie est entièrement tournée vers la peur de l’échec.
Encore aujourd’hui, je suis confronté aux mêmes démons que pendant mon enfance. Indécis sur mon avenir, n’arrive toujours pas
à suivre les cours à l’université que je sèches, incapacité totale à me mettre devant un bureau pour me consacrer à mes devoirs…Qu’en pensez-vous?
Françoise, le 26 janvier 2012 à 16 h 45 minBonjour Mathieu,
Merci à vous pour ce témoignage et pour avoir eu le “courage” de vous livrer ainsi.
Nous ne sommes que parents d’enfants précoces, plus jeunes que vous, et nous ne pouvons vous donner d’avis de professionnel, par contre nous avons tout de même une longue expérience maintenant, et comprenons tout à fait le processus qui aboutit au découragement et au manque de motivation, surtout si jusqu’à aujourd’hui vous n’avez pas eu les soutiens nécessaires à votre plein épanouissement. En effet, l’une des grosses difficultés pour la scolarité des surdoués, ou précoces, est l’apprentissage de l’effort et de faire face aux difficultés lorsqu’elles se présentent et que la réponse ne vient plus instinctivement, soit apprendre par la méthode à résoudre un problème et surtout à l’expliquer de façon conforme à une norme établie.
Vous vous inscrivez parfaitement dans ce schéma, et il se peut donc que toutes vos difficultés viennent de votre différence.
La bonne nouvelle est que vous êtes malgré tout encore jeune, et ayant pris conscience de vos facilités comme de vos difficultés, vous pourrez tout mettre en oeuvre pour les surmonter, car il serait bien dommage de ne rien faire.
A partir de là je pense que deux solutions se présentent :
– soit votre prise de conscience vous suffit et vous permettra de rebondir
– soit vous avez besoin d’une aide extérieure, dans ce cas il serait bon de consulter un psychologue spécialisé de la précocité (afin de balayer toutes les éventualités dans votre parcours qui ont abouti au résultat que vous nous décrivez), dont vous trouverez des coordonnées en contactant les associations compétentes de votre région (afep, anpeip).
Par ailleurs vous évoquez un problème de bégaiement qui nous touche particulièrement car l’un de nos enfants est concerné. Avez-vous été aidé à ce sujet ? Je suis actuellement en contact avec des orthophonistes spécialisées, bégaiement + précocité, afin de mieux comprendre ces difficultés lorsqu’elles surviennent dans ce contexte. Nous allons prochainement publier un article à ce sujet et je vous propose bien sûr de rester en contact. Si par contre vous avez envie de témoigner à ce sujet, n’hésitez pas, soit sur le site (sujet ouvert à ce propos sur le forum), soit en privé à l’adresse de contact en fin de page.
Mon message serait : n’hésitez pas à vous faire aider, vous pouvez vous en sortir !Samuel, le 18 mai 2012 à 17 h 35 minBonjour Mathieu,
J’ai eu une bonne scolarité jusqu’au lycée, jusque là je dois avouer que j’étais à peu près comme toi. Toujours la meilleure note en français, de trés bons résultats en mathématiques, des facilités que j’exploitais et une naturelle soif d’apprendre pour l’école des années 1980-90. Un rejet au collège dû à ma personnalité trés noire et solitaire, peut-être aussi à cause de mon physique et de mes trés bonnes notes, mais passons, la jalousie humaine chez les adolescents est de trés normale et j’ai sû en troisième modifier tout ce petit monde qui gravitai autour de moi en jouant de la tactique mentale et humaine et faire de la différence de ma personnalité un atout, accélérant à une vitesse pressante ma pensée, me prenant même pour un monstre au vu de ce qui se passait parfois avec ma pensée. Mais passons. L’humanité est l’humanité, et on trouve toujours de trés bonnes concilitions. Sauf que. Ah. De trés grandes crises d’agoraphobie au lycée, un rejet total du système de jugement d’apparence général que je trouvais inhumain, et une perte totale de mes valeurs propres. Aide humaine de mes camarades les moins stupides et les plus humains et interressants, j’ai passé quand même de bonnes années relationnelles au lycée. C’était en 1995-98. Mais la scolarité ne suivait pas. L’humanité en général me posait propblème, et mon inconscoiçent surchargé des choses passées agissait comme une immense pieuvre sur mes capacités scolaires et humaines. Bon. Redoublant deux fois la seconde, aidé et aimé par les profs de français de cette époque qui croyaient en mes capacités, je n’en finis pas moins en STT, où par revirement de mes forces et de ma conscience, aidé par une solide psychianalyse chez un psychiatre honnète et vraiment bon (je le reconnais maintenant) et non pas comme une petite erreur idiote un psychiatre pour enfants surdoués ou précoces (cela m’aurait horrifié, faisant ainsi obstacle à l’éthique psychiatrique, mon psy me disait à l’époque de cette horrible mode et focalistion des “surdoués”, que j’avais été un enfant précoce. Mais le problème n’étais pas là. Le problème vient au pire, je dis bien au pire toujours de l’extérieur. Arrivé en 1ère L, une folle mathématique de la littérature et profondément méprisante prof de lettres, à ce jeune de dix-huit ans en immonde dépression qui lui dit qu’il veut être écrivain plus tard, répond, presque en criant “ce n’est pas possible”. Ce fut la pire parole que j’eue pendant ma scolarité. Me transvasant dans un lycée-clinique à sceaux, acceuillant à peu près tout le monde, anorexiques, adolescentes violées, dépressifs et ados en chute scolaire, j’eu affaire à des professeurs bien plus tolérants et interessants qu’à mon ancien lycée. Je réussis mon bac au rattrapage à 22 ans avec 14 en lettres et 12 en philo. Le reste de mon parcours a été utile (parfois décevant face au commentaire composé imposé en fac de lettres, à cette analyse puérile, inepte et peu interessante de décortication des textes, et non de véritable étude). D’autre facs (art et philo) on porté leurs fruits, et j’ai fait ce que je voulais faire, vivant dans une certaine dureté, toujours aidé financièrement par ma mère. J’ai fait en 11 ans 12 livres de poésie de catégorie surréaliste et ai signé un contrat pour un livre de style fantastique chez un éditeur connu, qui quand il aura la bonne idée de me programmer sortira dans les fnac et virgin. J’ai mon contrat et l’homme me parait honnète. Voilà pour moi. Pour toi je dirai que si tu as des choses qui te pèsent sur la conscience, va voir un bon psychiatre-psychianalyste-psychothérapeute, et quand la problématique est humaine, elle rejailli fatalement sur tous nos rapports, sociaux et scolaires. Pour les plus jeunes, j’aime assez cette école dont j’ai vu la vidéo sur le net pour enfants précoces, il y avait vraiment une pédagogie et une humanité rare, et un professionnalisme certain. Pour toi, précoce oui, mais tu ne pourras jamais échapper au fait que tu es humain, et c’est bien ça le problème -et la merveilleuse et plus que tout interessante solution. Ce monde est fait d’incompréhensions. La logique de groupe n’a vraiment jamais échappé à personne, et il faut vraiment être sage ou être quelqu’un comme Socrate pour se faire -au delà de presque tout. Des formations groupales dans la même idée d’identité se suffisant et s’excluant du commun des mortels (comme cette pensée me fait doucement sourire…), génère, en lieu public et non professionel et aidant, des tares sociales et relationnelles qui me dégoutent profondément. Admet ton histoire, revient beaucoup ou un peu sur certains gros ou petits points, et donne toi les moyens d’accomplir tes rêves. Ton vécu a accumulé beaucoup de choses en toi qui ne demanderont qu’à s’exprimer et à se transcender, où et sur quoi que ce fusse, surtout sur la vie elle-même. Bonne chance.
Samuel
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