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Maman d’un enfant précoce et enseignante, je souhaite que l’école évolue

Enseignante et maman d'un petit garçon précoce, Lo2rey témoigne des difficultés à faire accepter la précocité intellectuelle à l'école.

Une mallette pédagogique pour enseigner aux EIP

Ahhh le fameux “dépistage”, si utile et pourtant si inutile face à des enseignants obtus, ou simplement manquant de formation, d’initiative, de jugeote, de moyens parfois …. Mon ptit loulou, a été “diagnostiqué” si c’est ainsi qu’on le dit, enfant précoce à l’âge d’un peu moins de 4 ans. Il avait alors appris seul à lire, tout lire y compris les sons complexes, à compter et lire les nombres au delà de 100, et ce n’était que le dessus de l’iceberg. Après avoir été estampillé limite associal (en cours à triple niveau il voulait travailler avec les grands et non les petits, répondait d’ailleurs mieux et plus rapidement qu’eux ….), un psychologue en libéral a effectué des tests, voyant la finesse et la rapidité d’esprit de mon petit.


Aujourd’hui, 2 ans après, il est au CP avec 1 an d’avance (dans l’école dans laquelle j’enseigne moi-même), et j’avoue que c’est terrible pour moi de le voir dépérir face à une équipe enseignante qui, pour la plupart, ne veut rien entendre à sa spécificité. Le voir être obligé de rester assis des heures durant à “apprendre” des nombres et des sons qu’il connaît déjà, lui qui connaît les nombres bien au delà du millier, qui lit et comprend des textes pour des enfants de plus de 9 ans… Le voir se transformer petit à petit en animal face aux hurlements de professeurs déstabilisés par son aplomb lorsqu’il se défend, maîtrisant mal le geste graphique et ne sachant pas gérer son cartable, appréhender chaque jour le retour de classe, le carnet de liaison croulant sous les réclamations et les punitions, uniquement parce que sa précocité intellectuelle et la dyssynchronie associée ne sont pas prises en compte malgré les recommandations des professionnels…

Le bilan est accablant pour lui, qui était si heureux de pouvoir enfin apprendre des choses intéressantes à l’école. Accablant pour moi aussi, professeure spécialisée dans la déficience, parce que j’ai perdu espoir en mon propre métier, moi qui ai toujours cru et crois toujours, que le monde est fait de différences qui font notre richesse, moi qui ai toujours pensé, entrée tardivement dans l’enseignement, que nous, professeurs, étions garants de cette transmission qui élève les enfants vers des savoirs dont ils ont besoin pour se construire, d’où le nom par lequel nous les appelons, nos élèves….

Mon p’tit loulou, que j’ai beaucoup grondé et puni depuis la rentrée, à cause de son comportement, qui devient à présent irrespectueux et violent, ce que je ne cautionne en rien, semble avoir malgré tout trouvé une parade …. faire enrager au maximum la maîtresse afin d’être sorti de sa salle de classe et confié à d’autres collègues, dans des niveaux supérieurs, chez lesquels il se délecte de pouvoir enfin, puisque personne ne le lui permettait jusqu’ici, écouter, parfois même participer à des séances qui stimulent son intérêt.

Alors, à quand la généralisation d’une école de l’intelligence du cœur, une école bienveillante, une école qui au lieu de bourrer les cerveaux de nos enfants et de, je cite certains collègues, marteler jusqu’à ce que ça rentre, à quand un ou une ministre conscient(e) qu’il est temps de valoriser l’humain et non le programme, si austère et si strict ?

Il a fallu énormément d’années pour prendre en compte les enfants en difficulté, quelle qu’elle soit. Il est maintenant plus que temps de bouger et faire appliquer les décrets traitant de la prise en charge spécifique des Enfants Intellectuellement Précoces.

Aujourd’hui, après des mois de souffrance, je crois en mon enfant, et je me bats pour lui trouver l’école, l’enseignant qui sera assez audacieux et assez ouvert, assez sûr de lui même pour ne pas être déstabilisé par un esprit hors norme, et capable de dépasser le cadre si rigide de notre pourtant si grande Institution.

Mon petit cœur, si un jour par hasard tu tombais sur ces mots, sache, et je te le dirai désormais tous les jours, que jamais plus je ne douterai de toi.


Note d’EPI

Merci à Lo2rey pour son témoignage émouvant et instructif. Nous vous invitons à le commenter ci-dessous. Par ailleurs, si vous êtes enseignant et que vous souhaitez aborder le sujet des méthodes à utiliser en classe, nous vous invitons à rejoindre le groupe Enseigner aux enfants précoces. Si vous aussi vous souhaitez publier un témoignage, contactez-nous pour en discuter.

39 commentaires

  1. BELLAMY le 29 janvier 2018 à 20 h 54 min

    Ce serait effectivement trės bien que l école s adapte aux enfants , en les prenant avec leur différence et en les cadrant avec de bons conseils sur le bon comportement…il faudrait que le personnel entourant soit formé à la psychologie. Pourquoi se moque-t-on d un enfant intelligent? Pourquoi le met-on à l écart? Par l impatience, la colėre des adultes, l incompréhension, le manque de protection de l enfant différent, par jalousie …
    Tout enfant devrait être accompagné pour le meilleur, avec respect, patience.
    Le personnel pourrait être aussi vigilant pour chaque enfant (maltraitance, voir pire).
    Courage pour faire évoluer les choses. C est une trės bonne idée!

    • Anonyme le 1 février 2018 à 15 h 26 min

      Je vie quotidiennement la souffrance de mon ados face à l’école, depuis la maternel c’est une souffrance avec les enseignants j’espère que les choses vont changer il a subi la colère, l’incompréhension, l’impatience et les moqueries des adultes. Aujourd’hui il a 16 ans il dit que l’école ne lui a rien appris et c’est l’endroit qui l’étouffe le plus.

  2. Coniat le 29 janvier 2018 à 21 h 02 min

    Bonjour,
    Je suis vraiment émue de lire l épreuve que nous vivons racontée par une autre. Cette année de cp tant attendue car on nous a refusé le saut de classe à été et est toujours si affreuse.
    On apprend à lire à mon fils qui sait lire…

    Bon le point positif c est les devoirs… pas besoin de les faire du coup.

    …. pour finir sur un sourire.

    Une maman orthophoniste.

    • Bertrand Jacolin le 23 février 2019 à 21 h 36 min

      >Bon le point positif c est les devoirs… pas besoin de les faire du coup
      Peut-être mais alors attention, il faut combler le vide en lui apportant ce dont il a besoin : le nourrir intellectuellement, en approfondissant et en accélérant les notions… en le confrontant à la difficulté très tôt, sinon… Gare au collège, quand il s’effondrera à la première difficulté car il n’aura jamais appris à travailler !

  3. Gabriel le 29 janvier 2018 à 21 h 09 min

    Merci pour votre témoignage. Mon petit garçon de 3 ans et 4 mois à également des problèmes en petite section il lit parfaitement même des sons difficiles comme feuille ou oi etc … compte et quantifie reconnaît les chiffres jusqu’aux centaines . Et tout cela de lui-même de toutes façons je n’ai jamais réussi à lui faire apprendre quoi que ce soit ! Je suis perdue , je ne sais pas vers ou m’orienter . Sa maîtresse est très gentil Mais se plaint de lui car ne veut pas prendre 2 boules pour les lettres dans la maison où il y a écrit 2 . Á l’école , Il ne montre pas ses compétences! J’étais obligé de le filmer à son insu pour montrer à la maîtresse ses capacités 🙂

  4. Hl le 29 janvier 2018 à 21 h 35 min

    Bon courage à tous ; nous il a 17 ans mais c est la galère depuis ses quatre ans … des années de souffrance et d incompréhension . Résultat ; une réelle aversion du système scolaire ,des profs ( la plupart). Les réunions parents profs ? On les craignait . Aujourd’hui, on ne réagit même plus , à quoi bon … notre Loulou est toujours jugé , rarement compris. Les profs mériteraient parfois qu on les juge tels qu ils nous jugent nous , parents, enfants .., quel gâchis !

  5. langelotx le 29 janvier 2018 à 21 h 37 min

    Je lis cet article juste après un mail d’un professeur (encore un !), toujours les mêmes en général, qui se plaint du comportement “insolent” de mon fils. Je réponds bêtement que nous allons essayer de lui faire entendre raison mais j’aurais juste envie de lui dire qu’il ou elle n’est pas “bien” pour mon fils, qu’il ou elle n’a pas compris que chaque élève est différent, tant dans ses apprentissages que dans son affectif, etc…
    Mon fils est en seconde avec un an d’avance (testé 2 fois), des démarches sont en cours pour diagnostiquer des troubles de l’attention plus ou moins “cachés” par la précocité mais de plus en plus présents. Depuis le CE2 ce sont les mêmes remarques, punitions, etc… Le directeur de l’école primaire le disait “atypique” dans l’établissement ! Et alors, qu’est-ce qu’on fait ? Malheureusement pas grand chose parce que l’école et les professeurs dont il aurait besoin, lui et tant d’autres, n’existent pas ou très peu.

  6. Clemguipo le 29 janvier 2018 à 21 h 56 min

    Comme je me reconnais dans votre témoignage . J’aimerais , si cela est possible, continuer à échanger avec vous par mail. Merci. Cordialement.

  7. Sébastien le 29 janvier 2018 à 22 h 15 min

    Bonjour,

    Mon fils a aujourd’hui 13 ans…. l’école l’a rendue triste, démotivé, déprimé. Pourtant il a eu des maîtresses qui ont été sensible à nos démarches et remarques, mais peuvent elles gérer vraiment cette différence (il fut diagnostiqué avec 9 ans d’avance en verbalisation au test wisc IV) ? Ses camarades ont-ils la capacité de comprendre et d’accepter cette différence ? Les réponses sont NON ! J’ai fini par le retirer du collège car en plus des problèmes relationnels avec les enfants de son âge, il a accumulé avec le temps un retard dans l’apprentissage. Je reprend les cours à partir de la 6e, mais le plus dur c’est de le remotiver. J’ai un message à faire passer : concrètement, il est plus efficace de s’occuper soi-même de son instruction que de vouloir faire évoluer l’école. L’idée est belle, mais le temps est si long que votre enfant a le temps de dépérir. Cela parait insurmontable mais nos enfants ont une capacité à apprendre seul s’ils sont motivés. Je regrette ne pas l’avoir retiré du système classique plus tôt.

  8. Lo2rey le 29 janvier 2018 à 22 h 22 min

    Le souci, est que bien souvent, quand bien même les professionnels démontrent la précocité d’un enfant, on se retrouve bien souvent …. pas plus avancé qu’avant. On sait pourquoi notre enfant est en décalage, on nous explique et on nous donne la cause de ce décalage, mais non les solutions pour faire de ce décalage une force et non plus une faiblesse. En tout cas, pour ce qui est des enfants à haut potentiel dont la scolarité est catastrophique.
    Une de mes collègues très ouverte, me disait il y a quelques jours que l’école devrait permettre une scolarité à la carte, avec des passerelles dans les différentes matières d’un niveau à l’autre, que ce soit dans un sens ou l’autre.
    Elle venait juste d’accueillir mon petit de 5 ans dans sa classe de CE2, après qu’il ai poussé sa maîtresse à bout. Contre toute attente, il s’y était senti comme un poisson dans l’eau parmi des enfants de 3 ans de plus que lui, et m’avait au retour de classe fait un compte rendu complet de l’invasion romaine en Gaule.
    Mais notre système n’est pas ainsi fait, et je comprends tout de même les collègues soumis à une pression quasi quotidienne pour finir le fameux programme.
    Quelques rares collèges fonctionnent ainsi, avec quels résultats ? J’avoue ne pas le savoir.
    L’important en tout cas est que nous continuions à porter nos enfants vers un avenir radieux, forts des épreuves traversées ensemble.

  9. aude levasseur le 29 janvier 2018 à 22 h 35 min

    Merci Lo2rey ,
    même si à la lecture de votre lettre mes yeux sont mouillés , d’émotion de lire comme dans un miroir tout ce que notre fille vit depuis la GS , avec un enseignant bienveillant sur 3 , cela fait du bien de lire que tout n’est pas perdu , que des enseignants comme vous veulent que ça change .Ne lâchez rien !!
    Même si je ne doute pas que ma fille y arrivera , que l’on y arrivera ensemble , quelle vie jalonnée de souffrances , de blessures et de peine comme me répète souvent ma fille et d’incompréhensions nous attend ?
    Cela me rend aussi triste que vous de voir ces petits êtres si heureux d’apprendre et pourtant si incompris , décrits de tous les maux , insociabilité , incapacité , insolence …..
    Pour toi ma Romy , pour votre fils , battons nous , ensemble l’on devient plus fort
    Merci

  10. Kat le 29 janvier 2018 à 23 h 01 min

    Bonjour comme je vous comprends . Maman de 2 enfants précoces , j entends depuis des années Que l école les ennuie . Pour la seconde c est encore plus difficile car étant dyslexique, les professeurs ne comprennent ni sa dyslexie ni sa précocité . Étant moi même professeure , je constate le peu de formations que j ai eu et celles de mes compères . À quand une école bienveillante. Heureusement de plus en plus de professeurs se forment Et commencent tout doucement ( trop doucement pour nos enfants ) à utiliser des pratiques innovantes et intéressantes pour tous les enfants précoces ou non . Courage et ne baissons pas les Bras .

  11. Tudal le 29 janvier 2018 à 23 h 17 min

    Bonjour,
    Je suis contente de vous avoir lu, vous qui êtes professeur des écoles.
    Me concernant, j’ai une fille de 8 ans qui est en CE2, qui adore l’école, apprendre, et qui est volontaire.
    Mais, depuis le cp elle a dû mal.
    Un maître du RASED la suit une fois par semaine depuis cette classe.
    Elle a fait 2 ans d’orthophonie, elle est suivie par une pédopsychiatre, on a fait faire un teste psycho, et son teste est normal.
    Pourtant, la pédopsychiatre dit ne pas être tout à fait ok avec celui-ci, car, elle emploi parfois des mots d’adultes que des enfants de son âge n’emploieraient pas.
    Entre l’école et la maison, il y a un grand fossé. A domicile elle y arrive très bien, à l’école c’est tout le contraire.
    Tous les ans depuis son cp, on est convoqué avec l’instite. Comme quoi il faut faire des testes, faut la faire suivre par un cmpi…
    Je lui ai fait faire visite chez orl, Ophtalmo, où il y avait besoin et toujours pareil.
    C’est une enfant très câline, qui ne fait pas de bêtises, obéissante à l’école. Depuis, c’est 3 ans en dehors des dessins animés, elle aime et s’intéresse à certains reportages. Elle a de la répartie dans ses discours, elle arrive à bien analyser les choses.
    Seulement, le fossé est là.
    Et, ce que je ne comprends pas.
    Exemple : l’année dernière un devoir que personne n’a su faire en classe, elle oui. Aujourd’hui, anglais qu’elle n’avait pas revu faute d’avoir son cahier, tout très bien.
    Je passe beaucoup de temps avec elle pour lui expliquer aux devoirs.
    J’en ai parlé à chaque fois qu’on avait des entrevues à l’école.
    Mais, les enseignants n’y prête pas forcément attention, ou n’ont pas la solution.
    J’ai voulu l’année avant la mettre dans le privé, mais il me l’on pas accepté du fait de ses difficultés.
    En cp on c’est battu pour pas qu’elle redouble.
    Car, je sais que si ça doit arriver, elle ne fera plus rien.
    Comme ça c’est passé en cp avec sa dernière maîtresse ( 3 instites cette année là un chaque trimestre ) dont la dernière qui s’en est pris à plusieurs enfants qui avait des difficultés dont ma fille. Pendant 15 jours ça a été un calvaire pour l’emmener à l’école et faire ses devoirs. Elle ne voulait plus et disait qu’elle était nulle.
    Alors, que je lui ai jamais dit ça, bien au contraire. Elle piquer des crises aux devoirs le soir quand elle n’y arriver pas, où qu’elle faisait une simple erreur. Elle balançait tout ce qui était sur la table : cahiers, livres, crayons, et filer dans sa chambre pleurer.
    Cette année ils ont 2 enseignantes sur la semaine, une est parti pour être remplacé par une autre.
    Alors, aujourd’hui, je me pose beaucoup de questions au devenir de ma fille concernant sa scolarité.
    Est elle précoce ?
    Quand pensez-vous ?
    Vos avis m’intéresse.

    Merci de m’avoir lu.

  12. Emmanuelle le 29 janvier 2018 à 23 h 39 min

    École Sainte-Anne de Marcheprime (à mi-chemin entre Bordeaux et Arcachon) ! Le directeur, Vincent Huyghe, est hpi papa de deux EIP. Mon fils, lui même EIP revit après des années de phobie scolaire. C’est déjà notre troisième école et il n’a que 6 ans… Notre vie a changé depuis qu’il a intégré cet établissement. Chaque enfant y ai pris en charge avec tant de bienveillance et de respect des différences… (également pour les dys, tdah, autistes…) Liste d’attente déjà bien fournie pour la rentrée 2018 mais ça vaut vraiment le coup d’y inscrire votre bambin ! En attendant, courage !! Je n’imagine que trop ce que vous vivez… Tenez bon!
    Emmanuelle

  13. lilandra le 30 janvier 2018 à 5 h 54 min

    Bonjour,
    Maman d’un petit garçon de 6 ans, je me retrouve dans bien des récits précédents. Comme vous, nous avons pris le problème à bras le corps: diagnostique et depuis la rentrée de septembre, séances chez une psychomotricienne afin de l’aider dans sa dissynchronie.
    La psychomotricienne a demandé la mise en place d’une équipe éducative dédiée à mon fils dans son école, ce qui a permis de mettre les choses en perspectives.
    Jusqu’au vacances de Noël, ce n’était pas brillant et nous avions commencé des démarches pour l’inscrire dans une école Montessori. Ce type d’école semble plus approprié au cas de nos enfants, elles sont aussi beaucoup plus chères….
    Pour les cas extrêmes, je vous recommande les écoles Arborescence (3 en France), tout en sachant qu’elles sont encore plus onéreuses…
    Depuis la rentrée de Janvier, l’horizon semble se dégager pour nous car cela se passe mieux à l’école. Pourvu que cela dure…
    Sinon, nous ferons le choix d’une école Montessori. En étant bien conscient, qu’une fois que votre enfant est dans ce type d’école, il est difficile d’en sortir: il faut au moins aller jusqu’en 3ème. Revenir par la suite dans le système classique peut s’avérer compliqué: de la part de l’enfant et de la part des enseignants traditionnels qui sont souvent obtus face à ce type d’enseignement.

  14. valou le 30 janvier 2018 à 8 h 00 min

    comme je vous comprends ,Teddy passe son brevet cette année et est en train de décrocher ..quand je l emmène à l école ,c est comme -çi ,je l amenais à l abattoir !!.Le casa lui a prescrit pour la énième fois de la ritaline .Traitement qu il ne supporte pas bien ,pour qu il rentre dans le moule scolaire . C est une éponge émotionnelle ,n arrive pas à moi seule à le canaliser . Oui ,pour des écoles bienveillantes et compréhensives .A force de punitions ,de critiques désobligeantes ,il décroche …
    je n ai plus confiance en l éducation nationale . Comme dirait mon fils !! il a besoin d une ‘pause’ ….et moi aussi !!

  15. Cha le 30 janvier 2018 à 8 h 20 min

    Bonjour, je lis avec intérêt tout cela, étant maman d’un petit EIp de 5ans et deux mois et enseignante dans le second degrés.
    Pour notre fils, malgré les interventions de la psychologue scolaire et de multiples rendez-vous, rien ne change…Notre fils ne veut pas montrer ce qu’il sait en classe et refuse de la faire…. Les instits ont remis la validité des tests en cause. Alors qu’à la maison, il soustrait , multiplie ( table de 2 et 3, on fait simple)… Il lit, fait des mots fléchés. Je me suis prise la tête( en restant polie) car elles m’ont dit ” qu’on n’apprend qu’à l’école” et que l’on n’ a pas à compensé à la maison… Notre fils a des cahiers de maths et français de CP qu’il fait tout seul quand il en a envie… A la demande… Elles m’ont réprimandée. Donc, nous pensons le changer d’école à la rentrée…Mais en Lozère c’est dur… Peu d’écoles.
    EN tant qu’enseignante en collège -lycée… C’est également difficile car un de mes élèves de 1re m’empêche de faire cours et je suis très mobilisé par lui. J’ai une classe de 30 avec le bac français en fin d’année… Il a été diagnostiqué très tard, avec échec scolaire et n’arrive pas à remonter la pente. Après beaucoup de remédiations et de discussions avec lui, rien de ne change, il perd pied et toute la classe trinque…. C’est dur….
    Voilà… Sur ce, bon courage à toutes et à tous et à nos loulous….

  16. Cha le 30 janvier 2018 à 8 h 22 min

    Désolée, en me relisant ” à compenser” avec ER et non è

  17. Stephanie le 30 janvier 2018 à 9 h 26 min

    Bonjour.
    Je rejoins le commentaire d’une maman qui a sorti son enfant du système classique. C’est aussi ce que nous avons fait pour deux de nos enfants au collège car ils souffraient trop. Et bien nous en a pris ! Après une pause salutaire et des apprentissages menés à la maison ils ont repris le chemin du lycée bien plus épanouis.
    Je suis moi aussi professeure des écoles, enseignante en REP, et j’ai également à cœur de voir évoluer l’Education Nationale … Mais force est de constater que les choses avancent très lentement (hormis des initiatives propres à qqs collègues plus éclairés) et en attendant le rouleau compresseur broie nos enfants. Je n’ai pas de scrupule à ne pas sacrifier les miens ! Et si ils se sentent à nouveau mal je n’hésiterai pas une seconde à les reprendre à la maison. C’est une galère d’organisation mais ça marche !
    L’école n’est pas le seul endroit où l’on apprend heureusement !
    Et pourtant je suis prof !

  18. AëlissWhisp le 30 janvier 2018 à 9 h 44 min

    Ce témoignage me renvoie aussi à ce que nous avons vécu avec nos enfants. Qui ont aujourd’hui 9 ans et 5 ans.
    Nous avions changé notre fils d’école, sans trop y croire, mais en se disant que peut-être… Et puis, non!
    Il y a 3 ans, nous avons même naïvement demandé un rendez-vous avec la médecin scolaire “en chef”, pour tenter de trouver des solutions d’adaptation possible pour lui, qui allait très mal. Elle nous a demandé s’il y avait une école dans laquelle il n’avait jamais eu de soucis que ce soit d’ordre relationnel ou avec l’enseignement. Non, il n’y en avait pas…
    Alors, elle a eut cette réponse cinglante et ce regard intransigeant des gens que le manque de réflexion rend si sûrs d’eux: Et bien, vous voyez que le problème vient de votre fils! C’est évident, sinon, ça ne se reproduirait pas à chaque fois tout ça! Toutes les écoles ne peuvent pas être mauvaises!

    (Hum! Oui! Et donc, Socrate est un chat…)

    Ces bonnes paroles nous ont effectivement aidées à “trouver la voie” : Le lendemain, notre fils débutait l’IEF.

    Pour sa sœur, la différence était l’envie, au départ.
    Alors que notre fils n’avait jamais souhaitait aller à l’école, sa sœur, elle, à 3 ans, a demandait à être inscrite.
    Je me souviens de son enthousiasme, la veille de la rentrée scolaire: Demain, je vais apprendre à lire et à écrire!
    Nous lui avons expliqué que ça ne se passait pas ainsi, que là-bas, il faudrait attendre, mais elle ne nous a pas cru…
    Le lendemain, en sortant de l’école, à 11h30, le charme était rompu.
    J’ai tenté un maladroit: “c’était bien?”
    ” Ça va, c’était sympa la crèche!”
    “Euh… C’est l’école!”
    “Ah! Ben, j’ai pas appris…”
    Pourtant, elle a continuait un temps à se rendre en classe, en demandant à “apprendre!”
    Elle refusait tous les jeux de groupes, restait seule au pied d’un arbre à la récrée et jusqu’à ce que je vienne la chercher à 11h30 et 16h30… Puis, après s’être épuisée à demander du travail plus intéressant, elle a fini par refuser tout ce qui lui était proposé. Entre-temps, son frère a repris un peu l’école. Le premier jour, emplit d’une énergie nouvelle, d’une confiance en lui développée à la maison et au sein d’associations culturelles et sportives et d’une volonté de tournée la page sur ce qu’il avait vécu dans les établissements scolaires, il était d’une motivation débordante!
    Mais, dès le lendemain et au fil des jours, des signes réapparurent: Il souriait de moins en moins, se dépêchait de faire tout un tas d’activités pendant la pause de midi et dès qu’il rentrait à 16h30, désespérait d’entendre les instits lui demander de se taire quand une nouvelle leçon était abordée car “il en savait trop”…
    Nous avons également eut avec insistance, des reproches: “il est important, pour le bon fonctionnement de l’école, que les parents ne répondent pas à toutes les questions que leurs enfants posent, et surtout, qu’ils ne les laissent pas avancer sur des connaissances qui ne sont pas ou pas encore, abordées en classe! Mettez-vous à nôtre place, comment voulez-vous qu’on gère tout ça ensuite!”
    Un soir, après ces remarques, j’ai entendu mon fils lire: Il ne savait justement plus lire!
    Lui qui lisait depuis si longtemps, avec intonation, différentes voix pour les personnages, qui incarnait ses lectures… lui, ne faisait plus qu’émettre des mots saccadés aussi ennuyeux pour lui que pour celui qui les entendait. Il avait fini par entrer dans un processus de “mise à niveau” par rapport au groupe et ne montrait plus rien au-delà, selon la volonté du corps enseignant!

    Voyant les figures fantomatiques que devenaient nos enfants, nous les avons retirés de l’école.
    Alors, instantanément, mon fils s’est redressé, a repris des couleurs et s’est écrié: “C’est vrai? C’est pas un rêve? Alors on va pouvoir apprendre l’espagnol et le chinois? Et puis faire des expériences? Et puis… Et depuis, la liste continue et leur joie d’apprendre et de découvrir nous emplissent de bonheur.

    Je rejoins le témoignage de Sébastien. Je trouve aussi, que j’ai laissé trop longtemps mes enfants à l’école. Et surtout, je suis persuadée que l’école ne peut pas leur permettre de se construire. Tant que l’école prendra l’enfant pour celui qui ne sait pas et auquel il faut tout apporter, tant que l’échange ne pourra exister, que la place aux progressions et connaissances sera celle que les enseignants choisiront selon leurs critères sans prendre en compte les besoins et différences des enfants… nos enfants ne pourront être heureux au sein de l’école française, ni eux, ni tous ceux qui ne répondent pas à un processus scolaire de leur plein gré.
    Sans compter les lacunes face aux enjeux du futur. On ne prend pas assez en considération l’environnement, par exemple.

  19. Mirrou le 30 janvier 2018 à 9 h 53 min

    Bonjour,
    Devant tant d’angoisse j’ai envie d’ajouter une note positive. Mon fils de maintenant 13 ans a été diagnostiqué EIP à 7 ans, en CE1, du fait de colères, agressivité et tristesse inexpliqués et soudains. Il a un profil atypique, indice de compréhension verbale très fort mais vitesse de traitement normale. Nous avons eu la chance d’être dans une école (publique) pleine de professeurs bienveillants, le saut de classe nous a été proposé rapidement et 2 mois après, il était à nouveau en tête de classe. Ce qui a aidé également, c’est d’être dans une école avec un cursus CHAM (classe à horaires aménagés musique), les exigences intellectuelles de la formation musicale sont bien plus élevées que celle de la classe du même âge. CM1 sans problèmes du fait également d’une professeure formidable, mais il avait seulement deux copains, les plus atypiques de la classe. CM2 difficile malgré l’attention du professeur, lui-même père d’une enfant EIP, il nous suggérait de lui faire sauter la 6ème ce que nous avons refusé. Nous avons fait le choix de le mettre dans le privé dans le meilleur collège du coin pour qu’il se retrouve dans un bon niveau, qu’il soit nourri intellectuellement et également que nous ayons un accès aisé aux professeurs et surveillants. Notre fils ainé étant dans le public, nous avions eu un aperçu de ce que pouvait donner un CPE obtus ! L’année de 6ème a été difficile et émaillée de rencontres avec des professeurs du fait d’insolence et problèmes de comportement, quand on leur expliquait le cas, la plupart se sont avérés compréhensifs et ont changé de méthode pour obtenir des résultats qui ne se sont pas fait attendre, d’autres sont restés obtus, je pouvais lire dans leur yeux qu’ils ne comprenaient rien à ce que je leur expliquais. En revanche, nous avons trouvé une grande compréhension chez la CPE qui a vite compris que les heures de colle ne servaient à rien et ne pouvaient qu’empirer la situation, se sentant injustement puni il devenait plus perturbateur encore. La 5ème s’est mieux passée parce qu’entre temps il s’était fait des amis. Et c’est probablement la clef de tout, accepté par un groupe, son comportement s’est beaucoup adouci. En 4ème nous avons déménagé à Paris et l’avons mis dans un collège de très bon niveau. Maintenant en 3ème, il faut lutter pour qu’il travaille un tant soit peu, ses notes sont encore bonnes mais on atteint la limite, il va vraiment falloir qu’il se mette à travailler. En revanche, peu de professeurs lui parlent encore de sa graphie, de la tenue de ses cahiers, on le laisse tranquille de ce côté-là et c’est tout seul qu’il se met à réaliser que s’il ne range rien ou note mal c’est difficile d’apprendre… Bref, je craignais beaucoup le collège et globalement ça s’est bien passé, maintenant, voyons le lycée mais j’ai bon espoir, il n’aime pas perdre et nous parlons beaucoup. Alors désolée mais si vous n’avez pas un collège de très bon niveau dans votre secteur, il va falloir en passer par le privé, pour ceux qui peuvent, hélas. J’ajouterais, pour ce type de cas, restreignez au maximum les écrans, et faites-les rentrer le plus tard possible à la maison. En revanche, les livres font beaucoup de bien.

  20. Byrne-Natté le 30 janvier 2018 à 11 h 02 min

    L’école ne peut pas évoluer sans changer ses critères de bases, installés depuis presque une siècle maintenant.

    La solution, c’est de fonder des établissements qui prennent la précocité comme point de départ, et non pas comme une différence à accommoder. Peu d’enfants de nos jours sont sans défis fâce au système tel qu’il est.

    On imagine que tout refaire, c’est trop de travail. Non. Tout réparer après que les dégâts se manifestent dans la société, c’est trop de travail. Ne rien faire ne coûte rien, mais nous coûte tout – ou coûtera tout aux générations à venir.

    Je ne sais pas si on peut échanger d’emails ici, mais je voudrais être en contacte avec des parents qui sont prêts à commencer un établissement basé sur une approche qui a déjà fait ses preuves en Russie depuis 30 ans, et qui commence à voir le jour en France.

    Merci 🙂

  21. hinfray claire le 30 janvier 2018 à 11 h 49 min

    Bonjour,
    Lire vos commentaires me fait du bien (car je me sens moins seule) et fait très mal (car je comprends et compatis tellement …). Je suis professeure des écoles spécialisée auprès d’enfants malvoyants (mais pas de poste dans le Lot !) et maman de 3 enfants HQI, une fille de bientôt 17 ans (1 an d’avance, s’apprête à passer le bac) et des vrais jumeaux de 13 ans 1/2 (qui sont en seconde avec 2 ans d’avance !).
    Mes 3 loulous ont des tempéraments bien différents (malgré des ressemblances physiques !) et pourtant leur scolarité est très compliquée, douloureuse voire traumatisante que ce soit de la part des enseignants (dès la maternelle, puis refus d’un saut de classe alors qu’ils avaient été testés mais auraient posé problème au niveau des effectifs…, alors école privée …) ou de leurs pairs (2 de mes loulous ont été harcelés gravement !).
    En résumé, alors que j’avais pris rendez-vous avec le proviseur pour déscolariser un de mes loulous (qui voulait en finir…avec la vie), cette personne humaine, intelligente, empathique a proposé un 2e saut de classe (alors qu’il ne restait que 3 mois avant la fin de l’année). Son argumentation était que les collégiens en fin de 4e se montrent souvent plus “mûrs” et qu’il y avait une classe particulièrement sympathique avec plusieurs élèves ayant déjà sauté une classe.
    Je crois vraiment que ce directeur a sauvé la vie de mon loulou !
    Son frère jumeau a suivi. Ils sont aujourd’hui en 2de à 13 ans 1/2. C’est très dur car pas de problème pour tout ce qui est théorique-logique-mathématiques… mais ils sont hypersensibles, ont un immense besoin de justice… enfin ils n’ont pas le comportement de lycéens posés, et doivent encore et toujours faire face à des professeurs qui ne les comprennent pas.
    J’ai essayé, il y a quelques années de travailler pour aider ces jeunes à l’Education Nationale … peine perdue ! Les mentalités ne sont pas prêtes à changer dans la majorité des cas. J’aurais été trop malheureuse et impuissante car la cause de ces enfants me touche trop!
    Etant itinérante, j’ai pu détecter plusieurs élèves précoces dans différentes écoles, mais se heurter à des collègues buttés qui se sentent agressés par des enfants malheureux qui eux-mêmes ne comprennent pas pourquoi ils sont en décalage …est trop douloureux.
    Alors bravo aux collègues enseignants qui ont ce courage pour entreprendre des choses envers ces jeunes. Et merci !

  22. stephanie le 30 janvier 2018 à 11 h 50 min

    j en ai pleuré…j en ai pleuré parce que je suis moi aussi enseignante et que je me confronte aux mêmes problèmes avec mon fils qui est au ce1..Que c est difficile de s investir au quotidien dans sa classe pour faire évoluer chaque enfant en prenant en compte, en respectant les particularités de chacun et de voir qu à côté de ça l école de mon fils est complètement à côté de la plaque, ne prend même pas conseil auprès des spécialistes et participe à son décrochage progressif…j ai envie de hurler leur incompétence, leur manque d investissement, leur manque d empatie…je souffre, mon fils souffre et je vais devoir me résigner à le changer d école….mais pour aller où ??

  23. Florent le 30 janvier 2018 à 12 h 47 min

    il doit normalement y avoir dans votre département un référent chargé de mission aux EIP travaillant avec l’inspection académique. Ici dans le val d’oise, l’histoire a commencé de la même manière, mais suite à l’intervention de l’IA, tout s’est arrangé.
    chaque département n’est malheureusement pas forcément doté d’une telle cellule “d’intervention” mais renseignez vous, il existe peut être un médiateur à l’IA qui pourra sortir votre enfant de la spirale actuelle.

    Courage !

  24. Elsouille34 le 30 janvier 2018 à 13 h 10 min

    Je suis tellement rassurée de vous lire. Notre grand a 11 ans et vient de sauter la 6e. Enfin les cours lui plaisent! Mais il est obligé de se gérer compte tenu de l’emploi du temps et c’est compliqué le cartable, la clé, la carte de cantine. A la réunion parent prof trois profs se sont plaints de son humour particulier et de ses interventions trop nombreuses (pour les autres c’est un élève sympa et intéressant) et l’un en particulier nous a dit que le saut de classe était une très mauvaise idée car il est immature…encore une fois quelqu’un qui ne comprend rien! Il était immature sans saut de classe et ce n’est pas pire avec le saut. Je suis lasse… il réussit à être le seul bon élève mal vu par ce professeur!!!

  25. Véronique DEVEAUX le 30 janvier 2018 à 22 h 11 min

    Je viens de lire cet article et reconnais mon fils (9ans) dans de nombreux commentaires également.
    Je suis moi même enseignante et suis désespérée de l’attitude du maitre envers mon fils qui ne veut plus aller en classe. Il est de plus en plus insolent et fait des crises de hurlements atroces: il décharge toute son anxiété, son incompréhension, l’injustice dont il est victime quand il rentre.
    Nous avons vu un psy pendant 2 ans, une sophrologue et le psy scolaire. Je ne sais plus quoi faire pour qu’il éprouve une quelconque envie d’être en classe. On lui demande de faire des efforts mais les autres n’en font pas.
    Il n’a pas sauté de classe et est en cm1. Il est vrai qu’il n’est pas mature et a trop de sensibilité.

    Je suis en maternelle et je pousse tous mes élèves à faire ce qu’ils peuvent. Quand un enfant est très en avance il faut le faire participer, le valoriser… et chacun trouve son compte dans les différents ateliers de manipulations.
    Je ne comprends pas que mes collègues ne prennent pas cela en considération et rabaissent un enfant en le traitant de non élève!
    L’éducation nationale ouvre des classes, des écoles pour les déficients à qui on prête beaucoup d’attention mais effectivement à quand la prise en charge des eip avec des classes adaptées

  26. Lo2rey le 31 janvier 2018 à 0 h 00 min

    À lire chacun de vos témoignages, je me sens moins seule et me dis que la route va être longue.
    Dommage effectivement que les EIP ne soient pas pris sérieusement en charge, si ce n’est dans des écoles privées déjà saturées parce que trop rares, du coup souvent éloignées, et bien entendu hors de prix.
    Pour ma part, il n’y a pas de référent EIP dans mon académie, pas vraiment de conseils donc, si ce n’est me renseigner de moi-même et faire de mon mieux en tant que maman.
    J’ai demandé à mon IEN de m’aider à trouver une solution, ma situation familiale ne me permettant pas de déscolariser mon fils, et j’attends de ses nouvelles. Il a été extrêmement compréhensif et soucieux de trouver un cadre apaisant pour mon ptit loulou
    Affaire à suivre donc.
    En attendant merci de m’avoir lue, vos commentaires m’attristent et me donnent de l’espoir à la fois. Le plus important, c’est le bien être de nos enfants.

  27. Françoise le 31 janvier 2018 à 9 h 44 min

    Bonjour à tous,

    Vos témoignages montrent bien qu’il est encore très difficile de faire comprendre ce qu’est en enfant précoce et de parvenir à se faire entendre pour que leur scolarité soit épanouie.
    Les modèles et les textes existent, seulement aujourd’hui encore la mise en pratique dépend de la seule bonne volonté des personnes qui ont nos enfants en charge.
    Comme nous n’avons pas de moyen de contrainte, il reste l’information ; je vous joins 2 recommandations pour faire passer le message auprès des écoles, directeurs, enseignants ;

    – une brochure éditée par le Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxellesque vous pouvez télécharger ; https://www.enfantsprecoces.info/enseigner-aux-eleves-a-haut-potentiel/

    -le livre “les élèves à haut potentiel intellectuel ” ; Roselyne Guilloux, qui travaille à présent aux côtés des enfants précoces en tant que psychologue de l’Education nationale, y explique la nécessité de la pédagogie différenciée pour ces élèves ;
    https://www.enfantsprecoces.info/les-eleves-a-haut-potentiel-intellectuel-expliques-au-corps-enseignant/

    Selon vos envies, possibilités, à lire, prêter, distribuer, pour que l’information passe malgré les obstacles.

  28. MADmams le 1 février 2018 à 12 h 09 min

    Bonjour,
    J’ai, comme vous tous, été très émue en lisant ce témoignage et je mesure la chance que nous avons : notre fils de 8 ans détecté (je préfère largement ce terme à “diagnostiqué”) THQI est entré en petite section en sachant lire : c’était pas gangé…
    Et bien tous les enseignants qu’il a côtoyé jusqu’à présent ont fait preuve d’une extrême bienveillance et, je pense, ont largement contribué à son épanouissement et à son bien-être dans la classe, par leur comportement vis à vis de lui et par les aménagements qu’ils ont spontanément mis en place…
    Je voulais juste apporter une note d’espoir aux familles en difficulté : les enseignants de l’école publique de notre quartier, les psychologues scolaires, les infirmières et membres du RASED, tous jusqu’à présent ont été formidables et ils sont là, à notre porte… Ils ne sont peut être pas si loin de la votre : je vous souhaite de tout cœur de les rencontrer et je les remercie d’être là <3

  29. Fran le 2 février 2018 à 21 h 57 min

    Je reconnais mon fils dans ce temoignage …
    J’ai essayer d’expliquer son cas rien y a fait bref j’ai finalement choisis de ne plus m’en faire pour sa scolarité mais de le laisser developper son potentiel à son ritme et à sa façon, depuis il est épanoui…

  30. Blue le 5 février 2018 à 13 h 18 min

    Bonjour,
    J’ajoute mon petit témoignage : EIP moi même, j’ai vécu tout cela de l’interieur, et je peux aider mon fils pour tout ce qui est l apprentissage, lui apprendre l intérêt d un travail régulier, etc. Il a de bons résultats et ne s’ennuie pas en classe ça la maîtresse est intelligente et sait apporter tout ce qui peut stimuler un petit EIP. Pour la premiere fois cette année (cm1) il a d excellentes notes de comportement, on ne m a pas convoquée pour me dire que mon enfant perturbait la classe et agaçait les autres car il est atypique.
    La où le bat blesse pour nous, ce sont les autres enfants, la jalousie, les manipulations, les coups. Et disons le la bêtise de certains parents d’élèves.
    c est a moi que l’on conseille d’emmener mon enfant chez le psy pour apprendre à ne pas trop “montrer sa différence aux autres enfants” et apprendre à se défendre. Et c’est à moi que l’on conseille gentiment de lui trouver une autre école pour qu’il puisse “repartir à zéro” avec des enfants qui ne le détesteraient pas depuis la maternelle.
    Parlons on de la maternelle… une maman qui avait décidé que mon fils était hyperactif, selon elle, et qui a invité mon fils à l’anniversaire du sien “car son fils a insisté”, mais… il devait venir le lendemain des autres enfants. Une maîtresse qui m’a dit à propos de mon fils “ il faut le briser”. Elle le jugeait inapte au passage en CP car trop immature. Amusant, c’est mon fils qui a brisé accidentellement un objet auquel elle tenait beaucoup. Et l’année suivante en CP il a été si fier et heureux d’apprendre à lire, il suivait, était concentré et sage : il ne s’ennuyait pas comme l’année précédente…
    Je constate un mieux coté enseignants car ils semble que l’éducation les forme aux spécificités des EIP. Du moins dans le val d’oise…

  31. Ludivine le 7 février 2018 à 10 h 49 min

    Bonjour
    je me suis retrouvée dans votre témoignage. Mon fils est en CE1, il s’ennuie depuis qu’il est en maternelle… C’est horrible. Lorsqu’il était en CP, on a demandé un saut de classe, mais on tombe sur des enseignants obtus, on a l’impression que le simple fait d’avoir demandé cela les a braqué contre nous….Il a été diagnostiqué EIP et lorsque nous l’avons dit à sa maitresse, elle a répondu que maintenant tous les enfants le sont. N’importe quoi….En plus elle s’est énervée lorsqu’on lui a expliqué qu’il sait faire des choses bien plus complexes. Elle nous a répondu “désolée avec mes problèmes de nul….”. Quelle incompréhension!!Le pire, c’est lorsqu’il était en GS, il savait déjà lire parfaitement et la maitresse nous dit qu’il connait à peine les lettres de son prénom!!!Quelle honte!!! Je lui ai demandé de lui faire un test de lecture et là elle a reconnu qu’il savait lire, “en prenant son temps” a t’elle précisé! Mainetenant il est en CE1 et perd son temps. Vendredi, je vais voir sa maitresse pour à nouveau demandé un saut de classe et que mon fils passe en CM1 l’année prochaine (au lieu du CE2). J’ai besoin de courage car parfois je suis vraiment dégoutée!!

  32. Caro le 10 mars 2018 à 0 h 16 min

    Bonsoir quand je vois votre témoignage et le nombre de réponse je me sens moins seule .ma fille de 8 ans a été détecté precoce en c.p ..elle savait déjà lire et compter. En c.p elle ne comprenais pas l intérêt de faire des lignes du coup elle griboullait ses cahiers nous avons été convoqué par l instit qui pensais que quelque chose n allait pas à la maison et qu’ elle se réveillait contre nous .nous lui avons dit qu’ elle s ennuyait mais pour elle s était faux un enfant qui s ennuie faut son travail et s ennuie après . .bref on a fait les test pour leur prouver qu’ on avait raison et la elle me sort “je suis pas competente” on demande alors une réunion peda ..refus de la faire sauté de classe “on verra en ce1” .. C est tout vu cela c est passé pareil elle s ennuyait ..on va voir une psy qui recommande un saut de classe refus de l école. .J ai donc appeler le rectorat et au miracle en 2 jours c était bouclé elle passait en cm1 ..
    Sauf que là la maîtresse s acharne sur ma fille lui dit qu’ elle a réclamé a être la qu’ elle assume ..qu elle va retourné en ce2 ..et le pire c est que nous avons été alerté par d autres parents car leurs enfants étaient choqués du traitement que faisait subir l instit a ma fille .elle disait en son absence qu’ elle n avait rien à faire en cm1 ..le lendemain on la retiré de l école et je vais signalé cette institutrice qui fait honte à son métier . .je suis tellement en colère. .gâché des enfants si intéressants. .on va dans une nouvelle école dans 3 jours en priant pr que cela se passe mieux..
    Je n arrive pas a comprendre pourquoi ils gâchent ces enfants ..bon courage à tous ( désolé pour les fautes je ne me suis pas relu)

  33. Lo2rey le 26 octobre 2018 à 8 h 22 min

    Je reviens vers vous, pour vous donner quelques nouvelles, bien que tardives ; mon ptit loup à changé d’école en février après les vacances scolaires, grâce à l’aide précieuse de la psychologue scolaire. Il a été accueilli par une enseignante extraordinaire, qui prend en compte les différences des enfants.
    Quant à moi, victime de harcèlement de la part de l’ancienne enseignante de mon fils jusqu’à la fin de l’année sans qu’aucune sanction à son encontre soit prise, j’ai participé au mouvement et ai changé d’établissement.
    L’an prochain se reposeront certainement les mêmes questions, les autres enseignants de l’école appréhendant la venue de mon fils dans leur classe, et à juste titre, aucun n’étant formé pour justement être capable de gérer la différence extrême en classe.
    Quoi qu’il en soit, le monde de l’éducation doit changer, ce n’est pas un mammouth à degraisser, mais un dinosaure qu’il est urgent de rajeunir afin de le faire enfin basculer dans notre monde contemporain.

  34. Lo2rey le 26 octobre 2018 à 8 h 30 min

    J’ajouterai encore ceci :
    Ce matin en déposant mon ptit loup au centre aéré, la responsable m’interpelle et demande à me parler. Ma première réaction, un peu gênée et appréhendant la discussion : qu’est-ce qu’il a bien pu faire comme bêtise ?!?
    “Hier nous sommes allés visiter l’observatoire de la ville… (je m’attends au pire) … Les connaissances de votre fils et ses conversations sont impressionnantes… (ah bon ?)… Il a discuté avec les personnes qui animaient la visite, leur a parlé de nébuleuses, de constellations, de galaxies en donnant des explications assez détaillées. On n’a jamais vu ça… ”
    Moralité, se faire rabaisser et maltraiter même pendant un court laps de temps laisse des traces ; j’ai encore aujourd’hui peur de ce qui peut m’être dit à propos de mon fils.
    À ceux qui nous ont tellement mis sur la g….. l’an dernier, à ceux qui prétendaient du haut de leur science infuse que mon ptit loup n’était pas normal, qu’il fallait le castrer et taper dessus au marteau pour qu’il entre dans le moule, je dis MERCI. Merci parce que vous nous avez permi d’avancer, merci parce que vous nous avez rendus plus forts, merci parce que vous m’avez appris énormément de choses, même si les peurs sont encore là.
    Vous aviez raison, mon fils n’est pas normal, il est extra, il est LUI. Comme d’ailleurs 100% des personnes, des animaux, des plantes.
    Personne n’est jamais dans la norme, parce qu’il y a une multitude de normes, qui ne sont en fait que des moyennes ; on peut être dans la norme pour ce qui est de la taille, et être hors norme pour ce qui est de la sensibilité, etc…
    Mesdames et messieurs les fervents défenseurs de la Norme, sachez que même vous, vous êtes hors norme, dans un domaine où un autre, qu’au lieu de condamner la différence, il est parfois utile de l’étudier pour la comprendre.
    Ne dit-on pas qu’être intelligent c’est également savoir s’adapter ?
    Je suis fière de toi mon fils, la route va encore être longue avant de sortir de ce système archaïque qui prône la norme, mais tu sais t’adapter, et ça c’est ta plus grande force.
    JE T’AIME
    Ne perdez pas espoir, l’école, si elle n’est pas dans sa globalité prête à accueillir tous les enfants, n’est qu’une étape dans la vie de nos enfants. Une étape qui n’est, il faut le garder à l’esprit, en rien obligatoire.

  35. Henry le 1 novembre 2018 à 21 h 46 min

    Je vis la même situation. J’ai du me battre avec mes collègues pour faire entendre raison pour les grands mais en fait je n’etais jamais écoutée. L’annee prochaine ma fille part en privé comme les autres grands. Au collège c’est encore pire qu’en primaire. Dans ma classe j’ai un élève extraordinaire mais ce sont ses parents qui ne veulent pas m’entendre. Dommage car il pourrait sûrement aller plus loin. Du coup j’ai une grande tolérance avec lui.

  36. Alexia CARTEAUX le 31 décembre 2018 à 12 h 37 min

    Je suis très partagée à la lecture de vos commentaires. Étant enseignante et maman d’une petite très en avance sur son âge (les tests vont arriver pour le moment elle a un an d’avance et sait lire à 4 ans et devrait entrer au CP l’an prochain).

    En classe j’ai eu des élèves eip, j’ai fait tester certains et fait passer une classe à d’autres. En moyenne il y en a un par classe environ.
    Mais pour beaucoup de parents dans vos remarques vous semblez oublier que dans une classe il y a entre 20 et 30 enfants.

    Votre enfant a des besoins particuliers comme les 29 autres et oui l’enseignement est différencié pour les plus fragiles en priorité (ce n’est pas juste certes!)car on nous le demande. Lors des inspections, des formations. ..on ne nous parle que de différenciation par le bas, jamais pour ceux qui sont en avance.

    Pourquoi ? Parce que le nivellement par le bas est de rigueur, il n’y a qu’à voir les nouveaux programmes scolaires de 2016, ou les attentes sont abaissées (nombres jusqu’à 10 000 pour les ce2 alors qu’on allait jusqu’aux millions et même milliards avec les élèves les plus à l’aise)

    Le niveau général des classes est en chute libre (trop d’écran, parents de moins en moins disponibles…sans parler de cette époque qui valorise plus le physique et l’argent que la culture /pourquoi travailler quand on peut gagner de l’argent en passant dans une émission de télé réalité ? ?/”je ne veux pas être l’intello de la classe ” (parce qu’être intelligent est devenu une tare? ?)

    Alors oui nos enfants “différents /en avance ne sont pas assez suivis, aidé parce que les enseignants savent d’avance qu’un enfant bien entouré à la maison s’en sortira toujours, avec ou sans école, ce qui ne sera malheureusement pas le cas de tous ceux qui n’ont pas la chance d’avoir des parents disponibles, des en de vous d’orthophoniste, un rased efficace dans la classe….
    Les journées de classes sont courtes et avec 30 élèves on fait clairement du mieux qu’on peut.

    En revanche je suis choquée par certaines paroles “il faut briser un enfant”? ???sérieusement ? ?

    En revanche il faut aussi comprendre qu’un enfant pénible en classe doit apprendre à gérer sa frustration, c’est long pour lui mais s’il empêche les autres d’apprendre ce sera encore plus long! Passer une classe peut etre une solution mais clairement l’éducation nationale ne peut pas résoudre tous les problèmes tant qu’il n’y aura pas des classes à 15-20 élèves maximum, afin d’avoir du temps pour chaque élève.

    #lesstylosrouges cherchent des solutions en ce sens pour faire bouger les choses!

    • Lo2rey le 18 février 2020 à 7 h 47 min

      Bonjour, je suis l’auteure de l’article, merci pour votre commentaire.
      Mon petit garçon va extrêmement bien depuis son changement d’école ; les enseignants actuels sont dans une école de quartier très défavorisé mais rattaché à un collège ne voulant bénéficier du statut REP (prestige et réputation obligent).
      Malgré le contexte d’enseignement et le nombre d’élèves par classe, dont des Ulis inclus, dont des élèves issus de foyers au parcours cabossé, dont des élèves de langue étrangère et j’en passe, cette équipe enseignante part du principe qu’un enfant eip a droit à l’adaptation que sa spécificité requière au même titre que tout un chacun, et que ce n’est pas parce qu’il a des parents présents et attentifs à la maison qu’il ne peut être en très grande souffrance à l’école.
      Je le répète, je suis moi-même enseignante en Ulis collège à présent, je coordonne le parcours et enseigne les fondamentaux à 16 élèves en grande difficulté, voire très grande difficulté au vu de leur degré de handicap. Les niveaux vont du début CP à la 6ème, voire la 5ème dans le Dispositif. Chacun bénéficie d’adaptations spécifiques. Si je peux le faire pour 16 élèves très “différents”, qui en plus passent beaucoup de temps en inclusions adaptées elles aussi, c’est certainement possible de le faire pour 20 ou 29 sur lesquels peut-être 5 voire 6 élèves auront besoin d’adaptations particulières.
      Je le répète, il est grand temps que l’ Éducation Nationale change dans sa globalité.

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