Comment aider les enfants à haut potentiel au Québec ?

Pas plus qu’en France il n’y a à ce jour de réelle définition de la douance au Québec. Même si beaucoup des personnes identifiées comme étant à haut potentiel présentent des points communs comme une forte sensibilité ou un besoin crucial de cohérence et de compréhension du monde.

Pour autant, tous les enfants doués ne sont pas semblables et ont chacun leurs petites particularités. On est officiellement “à haut potentiel” à partir d’un résultat de 130 au test de QI. Mais être surdoué ne se limite pas à un résultat de test ; il y a autant de types de haut potentiel que d’enfants concernés et les réponses apportées doivent être adaptées à chaque enfant comme l’explique Élodie Authier, psychologue et neuropsychologue.

Par exemple, un enfant qui a une avance de deux ans en mathématiques, nous on aime qu’il aille dans une classe de niveau supérieur pour faire sa matière, pour être stimulé, pour apprendre. On appelle cette méthode décloisonnement.

Tous les enfants à haut potentiel ne sont pas les élèves exceptionnels perpétuellement premiers de leur classe que l’on peut imaginer. Si certains s’en sortent très bien, d’autres brillent simplement dans quelques domaines précis auxquels ils s’intéressent énormément. D’autres encore ont des difficultés à évoluer dans le système scolaire classique, parfois parce qu’ils présentent un trouble associé tel que le TDA(H), un trouble comportemental ou encore un trouble du spectre autistique. L’hypersensibilité peut aussi nuire aux relations avec les proches que ce soit dans le milieu familial ou scolaire, comme l’explique Stéphanie Deslauriers, psychologue et directrice scientifique à l’Association québécoise pour la douance :

Certains doués ont des difficultés à cause de leur hypersensibilité. Ils ont un mode de fonctionnement qui n’est pas pareil à celui de leur entourage, ce qui peut causer des difficultés relationnelles.

Ces difficultés sont souvent source de mal-être, chez les enfants comme chez les adultes doués ; ils se sentent comme mis de côté, incompris.

Au Québec, il existe de plus en plus d’établissements scolaires adaptés spécialement aux enfants surdoués. Des écoles alternatives proposent des programmes appropriés leur permettant d’accélérer sur les notions qu’ils connaissent déjà, d’approfondir celles qui les intéressent même si elles ne font pas partie du programme et d’apporter une certaine cohérence entre les différentes matières abordées. Pour autant, tous les enfants n’ont pas besoin d’intégrer un cursus adapté et beaucoup s’en sortiront très bien dans une école “normale”.

Certains doués ont un profil très académique, alors ils vont très bien s’intégrer à l’école, mais il y en a pour qui ça ne fonctionne pas du tout.

Stéphanie Deslauriers

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