Le haut potentiel intellectuel, une réalité toujours dérangeante
Face aux nombreuses facettes du HPI et des troubles qui peuvent y être associés, les tests sont légion. A quoi servent-ils vraiment ? Faut-il tester son enfant quelle que soit sa situation ?
Dérangeante et confuse, puisqu’il faut faire face à l’afflux d’informations et aux interprétations diverses et variées que l’on en donne.
Réalité dérangeante aussi parce qu’elle ne concerne qu’un faible pourcentage de la population et que, paradoxalement, la communication sur le sujet est foisonnante.
Dérangeante encore parce que malgré cette abondance d’informations, son identification reste aléatoire, voire assortie de jugements narcissiques, et son accompagnement demeure tout aussi hypothétique et laborieux.
Dérangeante encore parce que ce n’est pas une réalité palpable et que le seul moyen de la vérifier est de procéder à un test de QI auprès d’un professionnel compétent. Le fait de vouloir réaliser cette évaluation n’est pas toujours bien compris, en témoignent tous les articles posant la question du bien-fondé du test.
Je voudrais ainsi rassurer les parents concernés qui culpabiliseraient de passer par cette étape. Elle ne résulte pas pour eux d’une volonté de gonfler un ego démesuré. Ils agissent lorsqu’il le faut après un cheminement plus ou moins long qui les mène vers l’hypothèse du haut potentiel (souvent lorsque la plupart des autres options ont été éliminées), afin de comprendre leur enfant. Il s’agit d’un sentiment diffus qui s’installe au fil du temps et de l’évolution de leurs enfants, avec la sensation que quelque chose les distingue de la majorité des autres enfants (du même âge), dans leur façon d’être, de réagir, de comprendre leur environnement et de s’y adapter.
Une récente émission du magazine Parents interroge sur l’utilité de pratiquer un test de QI en cas de suspicion, et conclut que la passage à l’acte est mû par un réel besoin.
Ce besoin est bien expliqué dans un autre article paru sur le pelerin.com consacré à la multiplication des tests permettant de détecter divers troubles chez les enfants tels le TDAH, auxquels d’ailleurs le haut potentiel est assimilé par abus de langage.
En effet, celui-ci, à l’inverse du trouble, se définit plutôt par de fortes capacités qui se vérifient lors de la passation des tests de QI. La tendance actuelle lorsqu’on parle de haut potentiel est de mettre l’accent sur les difficultés que peuvent rencontrer les enfants à haut potentiel. Or, celles-ci ne sont la plupart du temps que la conséquence d’une inadaptation de leur environnement à leurs besoins réels. Les capacités exceptionnelles (ou marginales, en décalage) de ces enfants sont une notion que l’on élude trop souvent et qui devrait rester le point de départ du questionnement à ce sujet.
A ce propos, j’ai envie de revenir sur quelques critères de base qui peuvent mettre la puce à l’oreille de parents déconcertés par les “remarques” ou attitudes de leurs enfants :
- un enfant très éveillé, vif
- un regard intense, perçant
- une appropriation du langage précoce, ou plus tardive mais avec un niveau de langage soutenu, beaucoup de répartie
- une grande curiosité
- des apprentissages rapides
- un enfant qui intrigue, étonne par ses attitudes et ses réflexions
Cette accumulation de signes, positifs et durablement présents dans le temps, peut mener les familles à constater un réel décalage entre leurs enfants et les autres enfants du même âge. Celui-ci n’est pas forcément un problème en soi mais peut le devenir dès lors que l’enfant en question est obligé de s’adapter à un modèle collectif dans lequel il ne se reconnaît pas et au sein duquel il ne peut évoluer à son rythme.
Le test servira dans ce cas à comprendre le mode de fonctionnement d’un enfant différent et à trouver la meilleure adaptation pour lui.
Quant aux critiques et aux doutes suscités par ces tests, la jeune femme les balaie d’un revers de main: “Pourquoi avoir peur d’aider l’autre à aller bien?”
https://www.lepelerin.com/france/sante/des-tests-pour-le-pire-et-pour-le-meilleur-7950
12 commentaires
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Merci pour votre article . J ai une montagne face à moi( psycho motricienne, psy, et école) qui désapprouve le fait que je face le test à mon fils de 6ans. Il vient de rentrer en CP et c est à lui de s adapter au système. Voilà la réponse que j ai reçu. Mon fils doit rentrer dans les cases. Se taire en classe, arrêter de poser des questions, s asseoir correctement..Au bout de 2 jours il est passé du 1er rang au dernier rang. Il refuse d écrire par peur de l échec. Que me conseillez vous?
Bonjour,
Un professionnel compétent est censé évaluer le bien fondé d’une demande de test suite à un entretien préalable. Il peut estimer que la passation du test ne vous apportera pas de solution par rapport à la problématique qui vous pousse à consulter. Mais dans ce cas il faudrait qu’on vous donne des explications ou d’autres recommandations. Vous pouvez aussi prendre un autre avis auprès d’un autre professionnel. S’il y a refus d’écriture, des séances auprès d’un graphothérapeute pourraient vous aider. De votre côté vous pouvez l’aider à travailler la main en faisant des activités manuelles, dessin, bricolage, pâte à modeler, cuisine… et lui dire aussi qu’il va à l’école pour apprendre et a par conséquent le droit de se tromper, rectifier…. Prenez aussi du bon matériel, papiers et crayons de bonne qualité qui glissent.
Bonjour, je suis Graphothérapeute-rééducateur de l’écriture. J’accompagne des élèves à haut potentiel pour les réconcilier avec leur écriture.
Bonjour,
L’évaluation de la douance va plus loin que passer un simple test de QI. À moins que ce ne soit que le cas en France?
Au Québec, il y a toute une batterie de tests et d’entretiens avec un.e neuropsychologue (notre fille a été identifiée THPI et c’est en route pour la deuxième). On ne se limite pas à l’intellect.
La douance va bien plus loin que le simple QI.
Bonne journée à vous!
Bonjour Aude,
Le haut potentiel ne semble pas être une cause nationale en France et sa détection reste malheureusement souvent aléatoire, au hasard des rencontres favorables que l’on peut faire, professionnels compris. Le test de QI reste l’outil de base le plus sûr, complété en cas de besoin par d’autres batteries de tests.
J’ai l’impression que le Québec prend les choses plus à cœur et aune longueur d’avance sur nous.
Bonjour,
J’aimerais ajouter que le test de QI est important également pour l’enfant. Mon fils avait 7 ans lorsqu’il l’a passé. Il a ainsi pris conscience que non, il n’était pas bête, contrairement à ce que beaucoup d’enfants et surtout d’adultes en manque de bienveillance avaient puis lui laisser penser, et que c’était même tout le contraire. Une étape très importante sur le chemin de la confiance en soi !
Bonjour Laetitia,
Vous avez tout à fait raison, d’autant plus que la plupart du temps (si l’on n’a pas laissé “pourrir” une situation trop longtemps) les enfants adorent passer les tests qu’ils prennent pour du jeu. Mon aîné en était ressorti super heureux, comme revivifié car il avait passé un excellent moment !
Bonjour,
Merci pour cet article et tout votre travail que je suis avec interet. nous habitons au Royaume Uni et mon fils de 10 ans correspondrait au profil. Toutefois le diagnostique haut potentiel n’est pas courant ici et nous cherchons donc un diagnostique autisme et/ou TDAH… savez vous comment je pourrais en savoir plus sur la différence entre la douance et l’autisme?
Bonjour Florence,
La question est délicate et à vrai dire j’aurais du mal à affirmer quoi que ce soit car selon les cas il y a des fortes similitudes sxur certains aspects.
Nous avions posté un article visant à donner quelques éclairages ici : https://www.enfantsprecoces.info/autisme-et-haut-potentiel-quel-lien/
Pour ma part j’ai l’impression que la différence se situe sur la capacité à être en relation avec les autres, et donc à s’en préoccuper. Après, je le constate avec mes enfants, en cas de très haut potentiel les centres d’intérêts peuvent différer considérablement avec les enfants du même âge et donc la relation peut être négativement impactée, tendance à l’isolement…, sans que l’autisme n’en soit à l’origine. Je prends un exp simple : ma fille s’isole beaucoup en classe lors des recréations car estime n’avoir pas grand chose à dire, mais si vous lui proposez un jeu de société en groupe, quel que soit l’âge des participants, elle sera super à l’aise et participera activement.
Ce qui compte je dirais si vous passez des tests avec votre enfant est de savoir à quelle problématique vous souhaitez obtenir une réponse : enfant qui s’ennuie, enfant agité, solitaire….De la même façon que l’autisme, le tdah peut être confondu avec des manifestations d’ennui en cas de hp.
Le test de QI, en fonction de s’il est homogène ou hétérogène, est déjà un premier indicateur.
En réfléchissant à ce qui vous amène à consulter, vous aurez peut être un premier élément de réponse ?
Je complète concernant l’autisme : je vous recommande la,lecture de ce livre, témoignage d’un autiste asperger qui explique bien sa réalité : https://www.algofae.com/produit/9791033913290-bienvenue-dans-mon-monde-moi-paul-autiste-asperger/
Vous pourriez ou non y reconnaître votre enfant.
J’espère que cela vous aidera un peu…
Merci beaucoup d’avoir pris le temps de me répondre. Je vais lire ces ressources. Et si je comprends bien il est possible de cumuler l’autisme avec la douance…
D’un vieux zebre de 48 ans mes enfants ne passeront jamais ce fichu test foi de moi même leur vie n’en a pas besoin Dieu merci et eux savent comme moi qu’il n’aurait jamais fallu que je le sache car pour moi il est synonyme d’échec de vie. J’ai tout perdu depuis que je le sais alors qu’on nous vendu cela comme une illusion de retour à soi ou tout autre gabegie new âge. La vérité c’est que nous somme tous différents mais une chose nous rapproche inexorablement les uns des autres c’est le péché. Réflection du jour. Pour sûr je veux un monde meilleur mais ça aussi c’est ça une illusion. Faites attention à vos enfants. Cette société est malsaine à bien des égards. Surveillez vos zèbrillons, j’ai entendu des témoignages abominables d’expérience de vie douloureuses à cause précisément de cette fichue naïveté. Moi je suis devenu un homme qu’on taxe avant même que je le vois. J’ai plus un flèche mais c’est à moi qu’on le demande.