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Activités

  • Lauraranel a commencé le sujet TDA ? HPI ? Les deux ? Besoin de conseils dans le forum Logo du groupe Enfants précoces et TDAHEnfants précoces et TDAH il y a 4 ans et 2 mois

    Bonsoir à tous,

    Voilà je m’interroge beaucoup sur le comportement de ma fille de 5 ans. Moïra est une petite fille très extravertie, pleine de joie de vivre, remuante mais attachante. Elle entre cette année en grande section de maternelle mais au bout de 3 jours d’école seulement les remontrances arrivent et je crains pour cette nouvelle année scolaire.

    Avant toute chose il me faut vous parler d’elle. Elle a eu 5 ans fin avril, mais Moïra a commencé à déchiffrer spontanément les syllabes après Noël l’année dernière (début de 2eme trimestre de moyenne section). Depuis février/mars elle écrit en phonétique des petits mots en autonomie notamment au dos de ses dessins (exemple : c’est pour maman et papa, gros bisous je vous aime -> C poure maman papa, gro bisou je vou zème) et elle lit des textes simples.
    Cet été elle a appris les syllabes complexes et lit maintenant couramment (mais doucement, bien entendu). Nous avons, durant l’été, terminé les grandes lignes du programme de CP à raison d’une petite leçon par jour.
    Au niveau de son rapport avec les chiffres ça va bien aussi, elle compte jusqu’à 100, fait sans difficulté des additions et des soustractions, a compris le principe unité/dizaine/centaine/milliers.
    La chose la plus difficile c’est l’écriture. Former les lettres cursives entre deux interlignes sans dépasser lui demande vraiment beaucoup d’efforts. Mais elle s’en sort vraiment bien pour son âge.

    Par contre, elle a beaucoup de mal à suivre une consigne qu’elle discute ou qu’elle change à sa convenance, s’évade souvent dans son monde ce qui oblige les enseignants à se répéter (ils me disent qu’elle est dans sa bulle, dans son monde, ils ont cru au début qu’elle avait un problème d’audition puis qu’elle faisait exprès de les ignorer). L’année dernière elle était souvent perturbatrice en classe donc elle se retrouvait punie très régulièrement, et surtout elle gigote beaucoup. Elle est capable de tenir assise sur une chaise ce n’est pas une pile électrique mais y a toujours une partie de son corps qui bouge, ou bien si elle ne peut pas bouger elle va chantonner ou pousser de petits cris (même lorsqu’elle est seule, ce n’est pas pour attirer l’attention). En bref elle ne reste jamais inactive et sa concentration est limitée. Cela a le don d’agacer les adultes encadrants à l’école. Lorsqu’on va faire les courses c’est épuisant, elle cours de long en large, touche à tout, parle à tout le monde. Je dois tout le temps avoir un oeil sur elle comme sur un petit enfant. Elle n’est pas pour autant désobéissante, si je lui demande de venir elle le fera de bon coeur. Mais quelques instants plus tard c’est reparti, comme si c’était plus fort qu’elle.

    A la maison, elle se plonge dans ses rêves et se met à dessiner des pages et des pages de fées et de créatures qu’elle invente (comme des sortes d’escargots avec des ailes) tout en faisant les voix de ses personnages dessinés. Il faut 10 minutes pour lui faire enfiler un pyjama parce qu’elle butine d’une activité à l’autre. Elle est très câline, débordante d’amour. Dès qu’elle voit un enfant elle se précipite vers lui quelque soit son âge dans l’espoir de s’en faire un ami. Elle adore les jeux de sociétés, mais si les règles du jeu ne lui conviennent pas elle ne se gêne pas pour négocier le changement des règles.

    Autre problème : elle a des troubles du sommeil assez handicapants. Malgré un rituel du coucher très codifié (sans écran ni aucun aliment excitant), une veilleuse, l’histoire du soir, le câlin, la chanson, le coucher est un cauchemar pour toute la famille. Dès qu’elle se retrouve seule elle angoisse, elle se met à pleurer, à supplier qu’on reste avec elle. Elle dit qu’elle pense à plein de choses et que ça lui fait peur (sur la mort, la vie, les égoûts…!) et elle n’arrête pas de bouger dans son lit. Ces mouvements l’empêchent de trouver son sommeil si bien qu’on en vient parfois à se mettre avec elle pour la tenir et l’empêcher de bouger. Là elle parvient à sombrer en moins de 10 minutes. Mais seule il n’est pas rare qu’elle lutte durant 1 à 2h chaque soir avant de s’endormir enfin, le visage rougi de larmes. Et dans la nuit elle se réveille plusieurs fois mal dans sa peau, a des périodes d’insomnie… Du coup son sommeil n’est pas très réparateur.
    Elle a toujours eu des soucis de sommeil, même bébé. Elle faisait des siestes de 15 à 20 minutes et rechargeait ses batteries pour le reste de la journée. Elle nous réveillait jusqu’à 6 fois par nuit jusqu’à 13 mois avant de réduire à 1 à 3 réveils nocturnes par périodes.

    J’ai prévenu la maîtresse de ce problème, car plus la semaine avance, plus elle est dissipée à cause je pense de la fatigue. Ce soir elle est sortie de l’école extrêmement vexée car la maîtresse était mécontente de son travai et le lui a fait remarquer (à l’oral et à l’écrit sur sa feuille) car elle n’a pas suivi la consigne en classe. L’exercice était de colorier un dessin. Elle au lieu de cela, elle a dessiné des personnages sur l’image et elle a fait de la neige. Moïra m’a dit que la maîtresse avait entouré ses dessins et écrit quelque chose sur sa feuille pour attirer notre attention lorsque nous verrons son travail. Je lui ai demandé si elle savait que la consigne était de colorier. Très honnêtement elle m’a répondu que oui, mais que 6 petits dessins c’était pas grand chose et que c’était tout de même beaucoup plus joli comme ça.
    Je lui ai reparlé de l’importance de suivre les consignes, mais j’ai l’impression qu’elle n’en voit pas l’intérêt. Elle n’aime pas colorier, et en plus elle trouvait le dessin laid. Alors pourquoi le faire ?

    J’ai peur que la maîtresse ne la prenne en grippe et que si elle s’entête, arrivée en classe élémentaire, elle n’ait que des mauvaises notes.

    Je m’adresse donc aux parents de fortes têtes, et à ceux qui pourraient se retrouver dans ce témoignage. Comment accompagner ma fille pour qu’elle suive les consignes et apaise ses angoisses ?
    J’ai aussi un peu peur qu’elle s’ennuie en classe car elle a pris un peu d’avance sur le programme.

    Désolée pour le pavé, et merci à ceux qui prendront le temps de tout lire ! A bientôt

    • Bonjour, votre fille a beaucoup de points communs avec les enfants précoces. Elle semble très en avance sur les apprentissages et vos craintes sont justifiées quant au risque d’ennui en classe et aux futurs rapports entre elle et sa maîtresse.
      Comment l’accompagner pour quelle suive les consignes?….Argh…déjà ne pas parler de consignes, la définition de ce mot est déjà en soi difficilement supportable pour un surdoué. Lui il réfléchit toujours avant d’agir ou de parler alors qu’une consigne, c’est une règle à suivre et à appliquer à la lettre bêtement. La consigne implique la notion d’obligation d’autorité de supériorité de l’un sur l’autre en l’occurence la maîtresse sur l’élève. Parler de l’intitulé d’un exercice, de notice, de guide d’utilisation, c’est idiot mais ça passe mieux. Ensuite c’est peut-être la maitresse qu’il faudra accompagner dans ses “consignes” plutôt que votre fille. A quoi était destiné ce coloriage? Quel était l’intérêt pour votre fille? La réaction de la maîtresse est disproportionnée, je suis d’accord avec votre fille. Le but de l’activité coloriage est bien de développer la dextérité la créativité non? Ne voulant pas rendre un travail qu’elle jugeait laid, votre fille a tout de même fait des dessins supplémentaires. Elle voulait faire de son mieux il ne faut pas anéantir ses efforts. Une discussion me semble nécessaire avec la maîtresse pour lui expliquer les particularités de votre fille. Mon fils a eu le même genre d’expérience avec 1 voiture à colorier. Il n’avait rien fait du tout lui sous prétexte qu’il savait déjà le faire et que la voiture n’était pas aussi bien que celles qu’on lui sortait sur imprimante. Je lui avais alors expliqué que la maîtresse était là pour voir s’il était capable ou non de réaliser certaines tâches et que s’il ne lui montrait pas il ne pourrait pas apprendre de nouvelles choses. Le lendemain, il lui a apporté les coloriages de voitures et des réalisations en Lego qu’il faisait à la maison. Apres plusieurs discussions, elle avait cerné le loustic et lui proposait des activités adaptées à ses lacunes et à ses besoins, des défis quotidiens en quelque sorte. Voilà pour votre question sur les consignes.
      Vous pensez au tdah mais je ne pense pas que ce soit ça. Son sommeil agité, ses questionnements… Votre fille semble avoir peur de la mort et du coup n’arrive pas à lâcher prise. Donc la journée elle est comme hyperactive pour se sentir en vie mais le soir quand la fatigue arrive et que son énergie la quitte, c’est l’esprit qui prend le relai avec tous ces questionnements morbides. Le sommeil est comme une petite mort, et prend le contrôle de son corps et de son esprit même si elle lutte. Abordez le sujet de la mort, differenciez le du sommeil. A-t-elle peur de mourir quand elle s’endort ou que ses parents meurent puisqu’elle s’endort facilement avec vous à ses côtés?
      Essayer une veilleuse, un son continu ( mon petit avait 1 peluche qui émettait le son des battements du cœur de la maman entendus par le bébé dans le ventre) une lourde couverture pour bien ressentir son corps…
      J’espère vous avoir un peu aidé. Donnez nous des nouvelles.

      • Merci beaucoup pour votre message ! L’année dernière quand elle était en petite section, elle était sans arrêt punie. La maîtresse nous avait interpellé en nous disant qu’elle était difficile et peu attentive. Par exemple elle imitait le bruit des animaux que la maîtresse racontait dans l’histoire ce qui faisait rire tout le monde, ou bien lorsqu’il fallait répéter une comptine elle se levait sans permission et allait seule s’isoler au coin lecture avec un ouvrage, ou encore qu’ayant terminé son travail, elle découpait les restes de feuilles qu’elle transformait en confettis et qu’elle lançait en l’air comme des cotillons… Et ça se terminait isolée seule dans le bureau du directeur.
        Et puis vers le 20 février, la maîtresse m’a appelée. J’imaginais qu’elle avait encore été punie. C’est là qu’elle m’a dit que Moïra lisait toutes les étiquettes au mur de la classe. Et que lorsqu’elle leur présentait des objets qu’elle ajoutait les uns aux autres pour commencer à aborder (sans la nommer) les additions, elle donnait spontanément la réponse avant tout le monde quand les autres comptaient les objets séquentiellement. Du coup elle a commencé à aborder la possibilité de lui faire sauter une classe pour la faire passer directement en CP et de lui faire rencontrer la psy scolaire. Ils pensaient lui faire faire 1 trimestre avec les grandes sections pour voir si elle pouvait suivre et la compter dans les effectifs à faire monter en élémentaire si tous les signaux étaient au vert.
        Mais le confinement arrivé, tout s’est arrêté. Plus d’école, plus de possibilité de faire une intégration, les travaux donnés par la maîtresse étaient donnés au compte-goutte… Je me suis mise à faire mon propre programme en piochant à droite à gauche sur Internet, et en prenant des cahiers dans le commerce. On a aussi continué à faire de la peinture, de la pâte à modeler, des perles… On a joué à peser différentes matières, à faire de la pâtisserie, des loisirs créatifs, beaucoup de jeux de société avec des dés et des cartes (pour additionner des chiffres entre eux c’est super). J’ai tout consigné dans un cahier que j’ai ramené à la maîtresse en juin quand l’école a repris. Après avoir consulté ce cahier, la maîtresse m’a dit très contrariée que je l’avais fait trop travailler, que j’avais abordé certains sujets trop tôt avec elle et que c’était totalement prématuré. Un peu incrédule, je lui ai dit que nous avons surtout beaucoup joué pour faire ces apprentissages et qu’à partir du moment où ma fille comprend je ne voyais pas pourquoi il fallait que je la cantonne à colorier des fiches et à compter jusqu’à 10, surtout qu’elle était très fière d’avoir réussi tout ça et que durant toute cette période de travail plus “intense”, j’avais une petite fille à la maison heureuse et bien dans sa peau.
        Du coup, je me suis mise à redouter de parler à la maîtresse de Moïra. J’ai le sentiment que l’équipe pédagogique est persuadée que je la pousse abusivement. Son père lui dit d’essayer de s’intégrer, de faire comme les autres, de ne pas trop se faire remarquer car on a peur qu’elle se marginalise, et je ne ressens pas vraiment de soutien de la part des enseignants (c’est une toute petite école, tout le monde se connaît, et la maîtresse de l’année dernière avait parlé de son “cas” avec ses collègues). Pourtant je ne veux pas faire d’elle une bête de foire ! Je me fiche bien pas mal qu’elle sache faire ci ou ça avant les autres, c’est juste que j’ai remarqué que si je lui donnais un peu de grain à moudre, elle avait l’air “mieux”.

        Concernant ses problèmes de sommeil, oui je pense que vous avez totalement raison ! Car c’est toujours au coucher qu’elle me parle de la mort, du fait que nous allons devenir vieux et disparaître, qu’elle va elle même grandir, puis devenir une maman, une mamie et puis mourir, que ça la rend très triste car elle ne veut jamais nous perdre et qu’elle ne veut pas mourir. Du coup elle me dit souvent qu’elle ne veut pas grandir, qu’au contraire il faudrait inventer un moyen de redevenir un bébé, qu’elle aimerait retourner dans mon ventre. Elle n’a pas l’air d’avoir peur de mourir en dormant, ou peut être qu’elle n’est pas capable de le verbaliser ainsi, mais la séparation, la perte de contrôle a l’air d’être très mal vécue.
        Merci pour le conseil des bruits blancs, je vais voir pour trouver un objet qui en produit excellente idée !!