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Paris40 a adressé une note au groupe L’enfant décrocheur il y a 2 ans et 11 mois
Bonjour, maman d’un ado HPI et TDAH, je lance un SOS. Suite à une année de 3ème extrême compliquée dans un collège privé à Paris, pour (re)donner un cadre à la fois ferme et bienveillant à notre fils, nous avons fair le choix de le mettre dans un internat dans la région parisienne. Hier matin, il a refusé catégoriquement d’y retourner. Nous savons que respecter les règles, les horaires et les consignes constitue une difficulté majeure pour lui. Résultat, il est souvent puni, collé pour ses manquements. Je suis désemparée : faut-il le forcer à y retourner ? Trouver un lycée “bienveillant” à Paris pour le 2e trimestre -ce qui me paraît mission impossible vu don dossier d’enfant dissipé-. Comment lui redonner l’envie, le goût de l’effort ? N’étant pas suivi actuellement, je recherche un psy spécialisé dans les profils TDAH HPI. En vous remerciant infiniment pour vos conseils, je vous souhaite une bonne journée.
Je suis bien désolée pour vous, je sais comment c’est difficile. Honnêtement, autre que proposer une scolarité à distance je n’ai rien, mon enfant a décroché « définitivement » dégouté de l’école, les matières scolaires et la mention du bac. Le système français est ce qu’il est… les HPI sont aussi particulièrement doué pour se frayer un chemin à leur façon, peut-être le décrochage est une façon d’imposer leur rythme.
Pour vous, informez-vous sur le parcours CNED déjà; parlez avec le lycée pour voir ce qu’ils en pensent et ce qu’ils proposent comme possibilités ?
Courage.
Bonjour,
Il y a des démarches que l’on peut s’efforcer de faire et pour soi et pour l’ado (croire qu’on devrait pouvoir résoudre pour l’ado sans devoir bouger est normal mais peut efficace, même s’il s’agit d’éviter de culpabiliser !).
Je peux donner plein de conseils qui correspondent à la démarche que j’encadre avec les familles de mes client.e.s HPI mais ils ne serviront pas réellement sans action et sans tierce personne :
– répondre au besoin de sécurité, au besoin d’être compris de l’ado
– vérifier qu’il peut compter sur un cadre familial (pas parfait, bien sûr, et si ce cadre n’est pas facile à mettre en place on peut travailler à le faire, rien n’est perdu)
– travailler sur nos peurs de parents et les peurs de l’ado
– ménager des espaces de liberté dans le cadre pour décider en échangeant de façon si possible non violente (mais si c’est violent c’est mieux que rien, finalement…) d’une stratégie commune qui ne culpabilise pas et qui donne le droit à la fausse note (on se trompe ? on repartira vers autre chose).
– observer nos croyances, blocages, qualités, compétences, désirs, etc. de parents, permettre à notre ado de s’observer aussi
– répondre aux questions de l’ado sur son fonctionnement “autrement” : aspects sociaux, chimiques, neurologiques, comportementaux / donner des pistes (pourquoi quand j’ai des peurs je suis en échec par exemple ? pourquoi l’injustice m’est insupportable ? pourquoi au fond de moi j’ai l’impression qu’il y a un monstre ? etc.) (les HPI ont du mal à appréhender le monde par morceaux et ont besoin de confronter leur sensibilité à des personnes qui ont du répondant et des pistes de compréhension avec en plus une énergie positive et constructive).
– déterminer des actions et tester… actions petites et qui paraissent vaines, actions folles et qui semblent inaccessibles : notre cerveau a besoin d’action sinon la partie limbique panique et inhibe notre réflexion… et nous envoie encore plus de pensées qui envahissent notre mental !
En espérant que vous puissiez trouver un praticien vers chez vous qui peut vous engager dans un accompagnement de ce genre… je le fais vers Lyon en coaching pour personnes neuro-atypiques et je ne connais pas de collègues qui font ce travail sur Paris de la même façon… Bien sûr c’est possible de travailler par visio mais le présentiel est plus rassurant ! Voir s’il y a des psy spécialisés qui fonctionnent avec des thérapies de type Paolo Alto (comportementalistes) et qui connaissent le profil HPI…
Le CNED fonctionne en soi de façon intéressante et bien sûr que nos enfants ont de la ressource et peuvent s’en sortir, mais quand il y a décrochage c’est bien qu’un accompagnement puisse autonomiser tout le monde dans la famille avec des questions pour éprouver les besoins, les valeurs, les craintes, etc.
Pensez aussi qu’il y a plusieurs voies : si votre fils fait sa pub pour intégrer un établissement “bienveillant” cela peut fonctionner à condition qu’il le veuille vraiment maintenant… des fois l’ado préfère se murer dans la posture de victime parce qu’il a été impacté fortement par le monde (et par sa part sombre qui lui fait aussi peur par la même occasion…), et il est prêt à faire échouer n’importe quoi s’il n’est pas partant pour agir (parce que si je suis partant et que cela échoue c’est que je suis vraiment le plus nul de la Terre ! c’est très dangereux de s’impliquer dans une autre recherche car la déception n’est peut-être pas supportable pour lui tout de suite)…
je propose un entretien gratuit à distance sans engagement si besoin, j’ai un ou deux créneaux par semaine pour cela dans mon EDT…
Bonjour, maman d’un ado HPI et moi-même HPI, je pense qu’il est important que votre enfant soit suivi par un psychologue et je vous conseille également d’être suivi en tant que parent d’avoir un suivi pour ne pas qu’en plus votre enfant ressente vos émotions négatives (sans jugement de ma part mais je suis passée par là et je sais combien on culpabilise et que l’on ressent de la colère au fait que notre enfant ne soit pas compris). Malheureusement (ou heureusement, je ne sais pas), la précocité ne disparait pas avec l’âge et la société ne s’adaptera pas , c’est aux HPI de s’adapter même si cela est injuste. Mon fils de 17 ans a failli décroché pendant 4 ans , il a tenu grâce à sa psychologue, le collège privé où il était m’avait fait savoir qu’ils en avaient marre de ces enfants. Aujourd’hui il est en première et est dans un lycée technologique : il tourne à 10 alors qu’il pourrait avoir 15 au vu des facultés et des connaissances qu’il a mais il me dit qu’il n’a pas envie d’apprendre des choses qui ne servent à rien avec des profs inintéressants…voilà son discours et son point de vue de l’institution. Il sait que avoir un diplôme est indispensable en France donc il m’a dit qu’il ferait le nécessaire pour cela, il sait déjà qu’au vu de sa moyenne, il sera en liste d’attente pour Parcoursup mais il assume et il sait aussi qu’il y a des passerelles dans des écoles sans passer par Parcoursup. Il faut faire confiance à nos enfants….le lycée ne sait pas qu’il est HPI et c’est très bien comme ça. Par contre si votre enfant refuse de retourner en cours, ne le forcez pas. Il y a des enfants qui fonctionnent avec le CNED et qui font des allers retours à l’école. Si vous le changez d’établissement, ne vous fiez pas à la communication bienveillante véhiculée par les slogans des écoles car c’est devenu à la mode….maintenant je me fie au comportement en entretien avec le direction de l’établissement. Je vous souhaite bon courage mais si vous l’accompagniez avec votre amour et en écoutant les émotions de votre fils ,avec le temps vous traverserez cette tempête. Bien à vous