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Activités

  • Leslie75 a commencé le sujet Refus de l’enfant de sauter le CP dans le forum Logo du groupe Orientation scolaire des enfants précocesSCOLARISATION ENFANTS PRECOCES il y a 2 ans et 7 mois

    Bonjour,

    notre fille s’est vue proposer par son enseignante de grande section de sauter le CP. Approchant la fin de la grande section, elle lit des livres de niveau CE2, à la maison et pour s’occuper à l’école. En math, elle a appris le programme de CP en quasi totalité, par des jeux ou des exercices complémentaires donnés par l’enseignante.
    Elle est très intégrée dans sa classe et a beaucoup d’amis, probablement parce qu’elle ne s’exprime pas avec eux sur l’aspect scolaire et cherche juste à s’amuser. Elle n’est pas spécialement en avance d’un point de vue affectif, s’entendant bien avec les enfants de son age mais ne recherchant pas la compagnie des plus âgés.
    Tous les matins, elle a mal au ventre avant d’aller à l’école, indiquant que c’est à cause du trop grand bruit de la classe pendant les ateliers, et à cause des cris de l’équipe pédagogique (hors enseignante), bien que ces cris concernent le plus souvent les autres. Son comportement n’est pas exemplaire mais elle est plutôt sage et obéissante.
    Donc, sa maitresse a attiré notre attention sur un ennui déjà existant pendant les ateliers sur les apprentissages (contrairement aux ateliers manuels qui lui plaisent). La maitresse de l’an dernier l’avait déjà remarqué. L’enseignante nous a proposé un saut de classe et donné le matériel du CP pour que nous puissions vérifier que tous les acquis étaient bien existants. La pédiatre avait d’ailleurs déjà insisté auprès de nous pour que nous demandions un saut de classe à l’école (ce que nous n’avions pas fait, craignant de passer pour des parents s’imaginant avoir un génie à la maison).
    Mon mari est très partant, et, après les interventions de la pédiatre et de l’enseignante, je me suis laissée convaincre sur les bénéfices d’un saut de classe pour notre fille par rapport aux inconvénients, plutôt d’ordre social (elle est de la fin de l’année).
    Pour autant, lorsque nous avons évoqué la possibilité d’entrer directement en CE1 au lieu de la grande section avec notre fille, un grand sourire a d’abord illuminé son visage (surprise, fierté, prise en compte de ses besoins scolaires) et juste après elle a dit “mais je ne serai plus avec mes copains” et s’est enfui dans le salon. Depuis, elle accepte volontiers de faire des exercices du CP à la maison, notamment en écriture. Mais lorsque nous évoquons le passage anticipé, elle s’enfuit ou change de sujet de conversation.
    Nous ne savons comment nous y prendre, s’il faut l’écouter et la laisser passer en CP. Dans le même temps, au CP, sa classe actuelle sera séparée en deux classes, trois de ses meilleurs amis déménagent ou changent d’école, la quasi totalité de la classe sera composée de nouveaux élèves. Qu’elle soit au CP ou au CE1, elle pourra retrouver les camarades de cette année en récréation.
    Il reste encore quelques mois, mais nous nous demandons si nous devons suivre (contre tous) l’avis de notre fille qui est la principale concernée, ne pas l’écouter car elle ne peut se rendre compte de tous les enjeux à long terme à son age, ou l’amener, si possible, à évoluer et à considérer par elle même que l’entrée en CE1 lui est plus profitable (ce qui s’apparente tout de même à une forme de manipulation).

    • Bonjour Leslie,
      En lisant votre message, je me suis retrouvée un peu plus de 8 ans en arrière… Nous avons vécu la même situation pour notre fils, également de fin d’année…
      Il savait lire depuis ses 4 ans et a été testé en GS maternelle, à la demande de sa maîtresse, au mois de décembre. Les tests (QI + test de compréhension de lecture niveau entrée CE1) ayant confirmé sa précocité, le psychologue scolaire nous a dit qu’il fallait le faire passer en urgence au CP, dès la rentrée de janvier car il allait, selon lui, “imploser” en maternelle. En effet, à la différence de votre fille, il était plutôt solitaire, isolé et perturbait un peu la classe… Mais nous n’étions pas prêts, ni lui ni nous, et la maîtresse de GS farouchement opposée au saut de classe (décalage accru selon elle entre intellect et motricité fine) !
      L’année de maternelle s’est donc terminée tant bien que mal… Seule l’atsem s’occupait de lui et lui donnait du travail de CP ou CE1 ! Nos relations se sont donc tendues avec la maîtresse mais nous n’avons pas baissé les bras !
      Nous nous sommes rendus dans des réunions pour enfants précoces et avons lu beaucoup sur le sujet.
      Cette situation était pesante pour tout le monde et nous avons donc pris contact avec les enseignants du CP qui nous ont immédiatement proposé un décloisonnement en français et en maths à la rentrée de septembre. Cette solution nous a rassurés et laissé le temps de préparer notre fils, durant les vacances d’été, à un éventuel changement de situation en primaire.
      Résultat… Il est resté un jour et demi au CP et est ensuite passé au CE1 ! L’enseignant lui a très bien expliqué qu’il n’était pas à sa place au CP et qu’il allait s’ennuyer énormément !
      Je pense que le fait que ce soit une personne extérieure à la cellule familiale qui impulse la décision a grandement facilité les choses et aidé notre fils à accepter cette décision qui le stressait énormément… Et nous aussi !
      Aujourd’hui, il a 13 ans et est en troisième !
      Nous avons fait le choix d’un petit collège privé très à l’écoute de ses élèves. Nous avons toujours beaucoup parlé avec ses enseignants qui ont fait preuve de bienveillance et de fermeté. Notre fils n’a cessé d’évoluer et de s’épanouir. Il a des copains (énorme victoire !) et se prépare à entrer au lycée même s’il aimerait déjà être dans le supérieur pour avoir le choix de ses études !
      La chemin a été très chaotique parfois compliqué mais nous n’avons pas lâché la barre !
      En conclusion, je crois qu’il ne faut pas leur laisser le choix, à un moment donné, et assumer pour eux, une décision qu’ils ne pourront pas prendre… Leur hyperémotivité, hypersensibilé et leur sens aigu de l’analyse les pousseront sûrement à choisir une solution rassurante quite à s’y perdre !
      J’espère avoir pu vous aider un peu, bon courage à vous !
      Sandrine

      • Merci beaucoup pour votre réponse Sandrine. Même si chaque enfant est différent et a ses propres besoins, il est précieux de lire votre témoignage. C’est un point de repère qui pourra nous aider à prendre la bonne décision. C’est également réconfortant de se sentir compris en tant que parents. La discussion n’est pas toujours facile en famille ou avec les parents des copains, parce qu’il est difficile de bien comprendre la situation tant que l’on n’est pas concerné. Votre avis m’aide également car vous avez eu le temps de prendre du recul et de voir comment votre fils évoluait jusqu’au collège. C’est une période qui me parait délicate est c’est aussi l’une des raisons de mes hésitations à faire sauter une classe à ma fille. Quand vous dites que votre fils est impatient d’atteindre les études supérieures, est-ce parce qu’il connait déjà ses choix d’orientation voire son futur métier, ou parce qu’il souhaite éviter certaines matières ? Pensez-vous pouvoir reconduire le même accompagnement avec les enseignants au niveau du lycée ?
        Pour nous, notre fille va choisir comme vous le dites une solution rationnelle et rassurante : rester avec ses copains et ne pas avoir d’effort supplémentaire à fournir, sans voir qu’elle pourrait s’y perdre. Nous avons encore jusqu’à juin pour prendre une décision, et je comprends que ce sera la première d’un long chemin ardu pour l’accompagner au mieux.
        Merci encore pour votre aide,
        Leslie

        • Effectivement, nous avons un peu de recul voire un triple recul si je puis dire puisque nous avons compris la précocité de nos grandes filles, 25 et 22 ans, en découvrant celle de notre fils !
          Mais, comme vous le souligniez, chaque enfant est différent et vit donc sa précocité différemment. Notre aînée a toujours été assez isolée et a même souffert de harcèlement scolaire en 4ème, ce qui fut un moment très difficile pour nous tous, contrairement à notre cadette, au caractère plus affirmé, et qui, aujourd’hui encore, fréquente ses amis du collège !
          Nous étions donc particulièrement vigilants avec notre fils car, cette fois, on savait et on pouvait donc anticiper !
          Le collège que nous avons donc choisi sait ce qu’est la précocité et est à l’écoute de ces enfants là et de leurs parents.
          Des réunions y sont d’ailleurs organisées avec la présidente d’une association pour enfants précoces. Cela fait tellement de bien d’échanger avec des personnes concernées par le sujet et de confronter nos expériences. C”est très enrichissant !
          Nous avons toujours privilégié le dialogue que ce soit avec la direction, les professeurs ou le personnel d’encadrement du collège. Notre fils a “grandi” au cours de ces 4 années et même s’il a dû, bien des fois, serrer les dents face aux critiques blessantes ou moqueries des autres, il a appris à aller au-delà… Et il a même réussi à se faire des copains qui l’acceptent comme il est !
          Notre démarche a donc été la même pour le choix du lycée. Celui que nous avons choisi est un petit établissement privé (6 classes par niveau seulement) et nous avons déjà informé la proviseure de la précocité de notre fils lors de l’entretien de pré-inscription. Elle a d’ailleurs été top dans sa façon de s’adresser à lui lors de cette entrevue.
          Nous savions que ce rdv serait déterminant pour notre fils comme pour nous car l’affect joue énormément chez nos enfants !
          Cela influe terriblement dans la façon dont ils abordent les cours. Mon fils est capable de déplacer des montagnes dans une matière où il n’est pas forcément à l’aise (comme le sport) si son prof est bienveillant avec lui et, à l’inverse, nous dire ne pas du tout aimer une matière, juste parce qu’il n’apprécie pas sa/son prof alors que les résultats sont très bons !
          Cela répond partiellement à votre question quant à son envie d’être dans le supérieur !
          Il voudrait, d’une part, pouvoir supprimer les matières qui lui plaisent moins et, d’autre part, il a effectivement une petite idée de ce qu’il voudrait être plus tard.
          Je pense que son choix est calqué sur le parcours de notre fille aînée car ils se ressemblent vraiment beaucoup intellectuellement et émotionnelle ment. Elle est ingénieure en génie physique et n’a commencé à s’épanouir vraiment qu’au début de ses études supérieures.
          Elle encourage donc son frère à faire preuve de résilience en attendant cette étape ! Lui souhaiterait être ingénieur dans l’informatique…
          Pour terminer sur une note pleine d’espoir et vous rassurer, la meilleure amie de mon fils, au collège, avait deux ans d’avance (je dis “avait” car elle a malheureusement déménagé l’été dernier et changé de région… Un drame pour tous les deux !) et, si son adaptation en 6ème a été un peu compliquée, les deux années qui ont suivi se sont très bien passées ! Elle est aujourd’hui, en 3ème, toujours en contact avec mon fils et très bien dans ses baskets !
          Je suis sûre que tout ira bien pour vous et votre fille mais surtout, Leslie, suivez votre instinct et votre cœur de maman !
          Sandrine

    • Dans notre école, ils ont proposé à un enfant, après la moyenne section, d’être le matin en grande section et l’aprem en CP afin de passer l’année suivante en CE1. Cela pourrait être une solution pour votre enfant. Cela lui permettrait d’être avec ses amis le matin et de s’en faire de nouveaux l’aprem. Une transition en douceur