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Slafu a adressé une note au groupe Auvergne Enfants Précoces il y a 6 ans et 5 mois
Bonjour,
Je suis maman d’un ado de 16 ans décelé précoce à l’âge de 8 ans et demi. J’aurais besoin de conseils pour savoir à présent comment le soutenir, car rien jamais n’a été mis en place pour lui ni pour moi d’ailleurs. Il n’a que peu d’amis, pas de copains, et se sent rejeté par les autres. Je suis dans l’Allier
Bonjour Slafu,
Il est important en effet pour bien vivre sa précocité que votre fils comprenne bien sa différence, soit accompagné scolairement et ailleurs. Jusqu’à ce jour a t-il bénéficié d’un quelconque suivi scolaire ? a t-il des difficultés sur ce plan?
Pour les amis, l’école est une chose mais surtout il est important qu’il comprenne bien pourquoi il se sent différent parfois, à l’adolescence c’est assez compliqué. Il faudrait qu’il trouve une activité par ailleurs à travers laquelle il puisse nouer des contacts et partager des centres d’intérêts communs (sport, arts, science…).
La première des choses est cependant qu’il garde confiance en lui et en ses capacités en ayant conscience que sa différence peut isoler, temporairement, mais qu’il a des particularités qui le rendent original, intéressant… et que l’école n’est pas forcément l’endroit idéal pour les exprimer.
Arielle Adda, dans l’émission ci-dessous en parle bien : pour votre fils c’est un cap à passer pour s’accepter et se construire au mieux avec sa précocité : https://www.enfantsprecoces.info/la-psychologie-des-enfants-surdoues-sur-france-inter/
Selon son état psychologique du moment, il pourrait être souhaitable de faire un point avec un psychologue compétent pour le rassurer, le motiver, et éventuellement réparer certaines choses s’il n’a pas eu l’aide appropriée afin d’avancer en confiance. Les explications pourraient être utiles pour vous aussi, pour avoir une vision plus claire et actualisée.
bonjour, Merci de me répondre.
En fait, jusqu’à il y a deux mois, mon fils n’avait jamais bénéficié d’un quelconque suivi scolaire. J’avais essayé deux psychologues, mais cela n’avait pas fonctionné, il avait refusé d’y retourner.
Il se trouve en grande difficulté. En effet, depuis la 6ème, il a toujours été “embêté” par les autres dans ses classes, mais je n’ai vraiment découvert ce qui se passait qu’en 4ème, où le terme de “harcèlement” a pu être posé. De tout temps, je lui ai conseillé, de rester lui-même, de ne jamais être violent avec les autres, de laisser “glisser” lorsqu’il y avait des moqueries… Effectivement, il a laissé glisser, jusqu’au jour où il ne pouvait plus, et que des douleurs intenses se sont mises en place : maux de tête violent, douleurs à l’estomac, mal être … L’école ne nous a pas aidé. Il a changé de collège pour sa 3ème.
Je savais pourquoi les autres le tenait à l’écart et le harcelaient, mais je ne lui avais jamais parlé de sa précocité, mais juste du fait qu’il avait des capacités qui pouvaient l’aider, mais qu’il devait “apprendre à apprendre”, car ces facilités pouvaient aussi lui porter préjudice s’il n’avait pas de bonnes méthodes de travail. Sur ce plan, il m’a comprise. Mais ce qu’il n’a pas compris, c’est pourquoi il se sentait différent et pourquoi les autres le rejetait et le malmenait alors qu’il voulait juste qu’on le laisse tranquille.
En seconde, les difficultés sont réapparu en même temps que certains élèves de son ancien collège. Et les douleurs se sont intensifiées jusqu’à provoquer une déscolarisation d’un mois continu, plus de nombreuses autres absences disséminées dans l’année. (96 demie-journées) Il a fallu se battre contre l’administration qui n’en avait cure, contre les professeurs pour essayer d’obtenir les cours. Aucune aide ne nous a été proposée, il m’a été répondu que mon fils devait récupérer les cours et les devoirs auprès de ses “camarades” ou auprès des délégués (qui faisaient parti des harceleurs, puisqu’il s’agissait d’un groupe complet à 3 élèves près).
Cette année, mon fils a complètement coulé, il a 6 de moyenne générale lorsqu’il avait 14 ou 15 avant. Il ne peut se tourner vers les profs, car il les énerve, il a très peu d’amis, aucun dans sa classe. Il va redoubler, ce qui n’est pas grave en soi, car il avait une année d’avance, mais cela lui pèse, car ça veut dire une année de plus au lycée.
Il ne veut plus changer de lycée, car il sait à présent que ce serait pareil ailleurs. Après avoir fait des recherches, je l’ai mis au courant l’an dernier de sa précocité afin de lui expliquer pourquoi il se sentait différent. Nous n’avons jamais eu d’aide de l’école.
J’ai enfin trouvé une psychologue spécialisée enfant EIP pour qu’il puisse libérer sa parole.
J’ai eu la chance qu’il me parle relativement facilement de ses difficultés, même s’il a tendance à minimiser.
Ce qu’il ne comprend pas aujourd’hui, c’est pourquoi, puisqu’il est précoce, il n’arrive plus à avoir de bons résultats, et il ne sait pas comment remonter alors qu’il dit travailler. Je constate cependant que son travail n’est pas suffisamment approfondi, il ne parvient pas à comprendre pourquoi il doit développer son analyse, alors qu’il trouve les résultats juste. Je n’arrive pas à lui faire comprendre qu’on ne le note pas seulement sur un résultat, mais sur sa capacité à démontrer comment il arrive au résultat. Il trouve cela illogique et dit que c’est une perte de temps.
Il n’est pas aimé des profs, sauf certains qui le cernent, ni des élèves, et a l’impression d’être “nul”.
Il a cependant une activité d’éclaireur qui lui tient à cœur, où les autres jeunes sont sympa avec lui. Mais il prend très au sérieux son rôle de chef de patrouille qui lui a été octroyé dès le premier jour, lorsqu’il a été repéré par le responsable, et a parfois l’impression qu’on lui a confié des responsabilités sans lui avoir donné les armes pour pouvoir tenir ce rôle. Car il n’obtient pas des jeunes de sa patrouilles qu’ils comprennent comme lui l’utilité d’une organisation, ou d’un jeu de rôle, le sérieux qu’il met dans sa pratique détonne des autres.
Du coup, partout, il se sent différent.
C’est un beau garçon, qui respecte les autres, et qui ne reçoit pas en retour ce même respect, ni de la part des élèves, ni de la part des professeurs. Du coup, il a tendance à avoir un comportement qui frise l’insolence lorsqu’il est confronté à une injustice, ou à ce qu’il ressent comme telle (que cela le concerne ou concerne quelqu’un d’autre d’ailleurs). Malgré ses essais, il n’a jamais eu de petite copine. Celles qui l’intéresse ne veulent pas, celles qui voudraient, il n’est pas intéressé.
Je dois toujours faire attention à être au clair de mes paroles, sinon, il me reprend et me prouve mes incohérence.
Il a 16 ans, et j’avoue qu’il devient difficile à vivre, car il est en même temps demandeur d’une autorité cadrante, mais il ne la souhaite pas de moi, qui doit être pour lui “la mère caline et douce”, selon ses paroles. Le soucis, c’est que son père est inexistant, et que son beau-père qu’il le considérait comme son fils, est décédé il y a 3 ans bientôt.
Il n’accepte pas encore une quelconque autorité de la part de mon ami actuel, ce qui est somme toute normal, même s’il le connait depuis des années. Je suis donc à la fois le père et la mère, et pour lui, ce n’est pas logique. Il estime être grand et pouvoir se prendre en charge tout seul côté cadre.
J’avoue que j’aimerais bien rencontrer d’autres parents ou groupe de soutien sur Vichy et ses environs, car j’ai un peu peur pour son avenir.
Je suis sure que s’il le veut, il peut remonter ses notes mais il ne sait pas dans quelle direction aller pour l’instant.
Merci de votre écoute, si vous êtes parvenue à la fin de ce monologue.
Bonjour,
longue publication, je reprends l’ordre de vos points.
précoce ne rime pas forcément avec réussite scolaire, cela dépend aussi des apétences de la personne et il se peut qu’aujourd’hui ce ne soit pas ce qui le botte surtout que maintenant il est grand et donc assez libre de ces choix.
Une façon de se protéger face aux “agresseurs” c’est de se mettre une caparace et de régler ces comptes avec les personnes (c’est con mais c’est comme ça). pour ma part en 3eme j’ai reglé quelque compte et apres la situation s’est assainie jusqu’au bac et j’ai mis une carapace + image de “gros dur” à l’extérieur pour avoir la paix (il faut parfois parler “leur langage”), les gens qui perturbent, il ne leur en faut pas beaucoup pour être impressionné et s’écraser.
pour le role de chef de patrouille, il faut qu’il travaille son leadership, après tout le monde ne peut/veut pas être leader, il faut qu’il adapte son langage aux autres /!\ quand même des études montre qu’au dela de 30 pts de QI, la communication ne passe pas …
Pour les copines, il faut laisser du temps au temps et plus on cherche à avoir qqch plus il s’éloigne. L’ignorance est la plus forte des armes. Montrer un désintéré pour la personne va lui faire se poser la question car elle ne sera plus “admiré” et elle voudra chercher les réponses et reviendra d’elle même – Fuis moi je te suis, suis moi je te fuis.
pour ce qui est du cadre et des règles, j’en reviens au leadership. Pour être respecté il faut etre respectable et aussi exemplaire. => il faut être droit dans ses bottes surtout qu’avec ce que vous dites s’il met le doigt sur les incohérences ça en va pas dans le bon sens et cela ne doit pas aller dans le sens de la “justice”.
Je pense aussi à vous lire qu’il y a des deuils à faire -aussi bien sur les liens qui ne sont plus et les personnes disparu, cela prend du temps.
Si je peux me permettre : Prenez le temps de faire le tour de ce qu’il vous remonte comme incohérence, prenez du temps pour vous pour réfléchir à tête reposée, avez-vous le temps de partir seule un weekend au vert avec un papier et un crayon pour prendre de la hauteur? Je suis sur que vous pouvez prendre le recul nécessaire, mais il ne faut pas avoir la tete dans le guidon du quotidien.
Les notes ne sont pas une finalité dans la vie, il faut que lui aussi se pose et regarde ce qu’il veut faire et tant qu’il n’aura pas son but , il errera . Quand il saura où il veut aller, et que cela aura du sens, il dépotera et si ça a un lien avec des bonnes notes scolaires, elles reviendront car il se donnera les moyens de ses ambitions. Si avoir de bonnes notes ne dessert pas son but, il n’en aura plus jamais. Que veut-il faire plus tard dans la vie (avoir des bonnes notes pour faire plaisir aux parents n’est pas une finalité en soit)? Lui avez-vous donné la direction ou l’a-t-il choisi par conviction ?
n’hésitez pas si je n’ai pas été clair ou si vous n’êtes pas d’accord.
Concernant Vichy, je ne sais pas, je sais jusqu’il y a ce qu’il faut pour prendre l’air au bord de l’allier et des spas pour se détendre (et des bons restos :D)