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Comment définir et expliquer l’intelligence ?

Le 10 mars 2020, l'émission En Quête de Sens sur Radio Notre-dame portait sur l'intelligence. Avec Christophe Bourgois-Costantini, Arielle Adda et Amine Mestari, de multiples sujets ont été abordés autour de l'intelligence.

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Sommes-nous tous intelligents ? Notre culture et notre société ont voulu classer les gens et le culte de la performance conduit à une monoculture, mais les intelligences sont variées et prennent diverses formes.

Dans l’état actuel, nous sommes très loin de comprendre comment fonctionne le cerveau et ce qu’il s’y passe réellement. On n’en connaît pas grand-chose comparé à l’étendue supposée de ses capacités, et chaque pas en avant de la science ouvre une nouvelle porte, de nouvelles voies à explorer.

Alors peut-on quantifier l’intelligence ? Certes, le test de QI permet de mesurer en quelque sorte l’intelligence, mais privilégie quasiment exclusivement l’intelligence logique et la capacité à créer des liens entre divers éléments. Or,pour certains, les tenants de la théorie des intelligences multiples chère à Howard Gardner, il existe toutes sortes d’intelligences non-mesurables via le QI, comme les intelligences relationnelle, “qui suis-je”, visio-spatiale, celles du corps, du verbe, du son, de la nature, du temps ou encore l’intelligence spirituelle.

Avant de s’interroger sur les moyens de quantifier l’intelligence, il faudrait donc se pencher sur ce qu’est réellement l’intelligence. “L’intelligence, c’est la capacité à résoudre un problème posé par notre environnement”, dit Amine Mestari. Et selon le problème posé la réponse apportée et la personnalité de l’individu, l’intelligence sollicitée différera.

Avant, on imaginait le fonctionnement du cerveau en terme de zones : cette zone gère le langage, celle-ci fait autre chose, le corps calleux relie les hémisphères… Beaucoup de gens aujourd’hui ont réalisé que c’était une fiction, que le cerveau agissait d’une manière plus globale. Et si l’on regarde ça d’un point de vue génétique, cela rend les choses plus claires. Parce que la plupart des gènes agissant sur le cerveau affectent beaucoup de régions différentes.

Il n’y aurait donc pas une unique zone du cerveau dédiée à l’intelligence, mais plusieurs régions éparses s’activant simultanément et mettant en lien leurs informations pour parvenir à une solution.

Par ailleurs, on met souvent en lien intelligence et vitesse. Dans la société actuelle, on demande aux employés de fournir une performance maximale, la vitesse a donc un sens. On a donc voulu établir une hiérarchie des intelligences en les classant par utilité pour la société, les meilleurs étant les plus rapides.

A l’origine, l’objectif principal des tests d’intelligence était de détecter les enfants en difficulté scolaire. On a donc trouvé des questionnaires liant l’intelligence à la scolarité. Ces tests étaient logiquement très orientés sur la réussite à l’école afin que, à terme, chacun puisse occuper les différentes fonctions de la société industrielle. Heureusement, il semblerait que cela soit en train de changer, petit à petit.

Nous sommes passés d’une motivation extrinsèque, où les bons résultats sont récompensés, à une motivation intrinsèque heuristique : “Qu’est-ce qui me remplit de joie dans ce que je suis en train d’accomplir ?”. Toute notion de temps, de rentabilité, etc… disparaissent au profit de la joie.

Pour en revenir à la rapidité, on voit souvent des adultes comme des enfants trouver instinctivement le chemin à suivre pour parvenir à la solution.


Depuis longtemps on tente de localiser le ou les gènes de l’intelligence, dont le rôle individuel serait minime, le plus important étant les interactions entre eux. En menant des études sur des jumeaux monozygotes, donc dotés du même patrimoine génétique, on a pu constater que même élevés dans des milieux différents, ils présentent plus de similitudes dans leurs tests d’intelligence que deux personnes lambda. Il y a donc bien là une part de génétique.

Mais au niveau cérébral, qu’est-ce qui constitue réellement la base de l’intelligence ? On peut en citer de multiples facteurs, comme le nombre supérieur à la normale de neurones, de connexions entre eux ou encore la présence de myéline en plus grande quantité, favorisant la rapidité du transport de l’information. La présence de ces éléments étant due à nos gènes, on pourrait effectivement parler de don. N’oublions pas néanmoins que le cerveau est malléable et capable d’adaptation.

Le cerveau est plastique, il s’adapte. En fonction du fait qu’on apprenne quelque chose, on va établir de nouvelles connexions adaptées à la réalisation de ces nouvelles tâches.

Partant de là, l’intelligence semble être un savant mélange d’inné et d’acquis.
On peut aborder aussi une autre notion, celle du “lâcher prise”. Un chercheur de l’Université d’Arizona s’est rendu compte qu’il existe deux modes de fonctionnement du cerveau : le premier s’active lors de la réflexion, lorsque l’on est concentré sur un problème ; le second symbolise la façon dont le cerveau fonctionne quand on ne fait rien, quand on rêvasse. Et c’est souvent lors de moments de “lâcher prise” que l’on trouve la solution au problème qui nous embêtait ou l’inspiration qui nous manquait.

Pour clore cet article, finissons sur une citation d’Arielle Adda qui répond à la question : Est-ce qu’être intelligent rend heureux ?

Je trouve qu’être intelligent rend heureux, parce qu’on goûte davantage, on a une sensibilité, cette faculté de capter les choses qui permet de goûter les moments heureux. On savoure plus un beau paysage, une oeuvre d’art, on peut mieux apprécier toutes ces formes de beauté.

Retenons donc ces quelques conseils apportés par les intervenants à la fin de l’émission : Rester modeste, humble et réaliste, accepter de se tromper et accueillir les événements comme ils se présentent à nous.

Sur ces bons mots, n’hésitez pas donner votre avis et vos témoignages en commentaire et à en discuter sur les forums, et retrouvez l’émission sur le site de Radio Notre-Dame !

1 commentaire

  1. adeline Gérardin le 26 avril 2020 à 7 h 09 min

    Oui la sensibilité fait du bien car nous avançons et développons des connections qui créées notre identité.
    Merçi pour cet article.

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