Comment savoir si l’on est un adulte surdoué ?
Le site Aleteai.org nous propose un portrait fort intéressant de l’adulte surdoué basé sur le livre de Jeanne Siaud-Facchin, Trop intelligent pour être heureux ? L’adulte surdoué.
Si aujourd’hui l’on entend de plus en plus souvent parler de la précocité des enfants, il est beaucoup moins fréquent de voir abordé le thème des jeunes précoces devenus adultes. Pourtant, les adultes surdoués recèlent une grande force du fait de leur personnalité très riche et complexe. Ils connaissent souvent le doute, la crainte et, pour la plupart, des contradictions qu’il leur est important de connaître pour s’épanouir en tant qu’individu au profil particulier dans un monde de plus en plus normé.
Le site Aleteai.org nous propose un portrait de l’adulte surdoué basé sur le livre de Jeanne Siaud-Facchin, Trop intelligent pour être heureux ? L’adulte surdoué, que je vous recommande fortement de lire si vous vous intéressé à ce sujet.
Comme d’ordinaire, il ne faut pas prendre au pied de la lettre tous les signes d’identification listés ici, rares étant les individus qui les cumulent tous et certains n’en présentant que très peu, voire aucun. Tout comme se reconnaître en tant que surdoué à travers un seul signe serait une hérésie. Pourtant, la liste me semble assez significative et éclairante dans l’ensemble pour mériter d’être reprise.
Tel un enfant, le surdoué conserve une capacité à s’émerveiller, et être envahi par une joie profonde pour un tout petit rien. Il est submergé par ses émotions, aussi bien positives que négatives. Il sera littéralement terrassé par la moindre injustice. Sa sensibilité étant extrême, ses réactions sont parfois démesurées.
La lucidité de l’adulte surdoué par rapport à la marche du monde peut parfois s’avérer douloureuse et générer des craintes qu’il peut être difficile de raisonner. Pourtant, cette lucidité peut être vécue comme une force. Canalisée et associée à une honnêteté intellectuelle rigoureuse, elle permet de prendre des décision justes et éclairées qui, finalement, permettent de se séparer des peurs irraisonnées.
Souvent, cette lucidité exacerbée a également des répercussions sur le parcours professionnel et de vie de l’adulte à haut potentiel.
Lucidité sur le monde, mais aussi sur lui-même. C’est pourquoi un surdoué perçoit très bien ses propres limites et ne sera jamais vraiment satisfait. D’où, parfois, un besoin de changer fréquemment de métiers par exemple. Le surdoué est souvent en proie aux regrets : regret de ce qu’il n’a pas entrepris, regret de ne pas pouvoir tout faire, regret de devoir choisir parmi tous les possibles et donc de renoncer.
Bien d’autres aspects de la personnalité de l’adulte surdoué sont abordés dans cet article qui se termine sur un plaidoyer pour le bilan psychologique.
À quoi cela sert-il de faire un bilan ? Aux dires des surdoués testés, faire le bilan fait gagner en liberté. La vérité sur ce que l’on est vraiment est source de liberté, dans la mesure où on redevient le maître du jeu. C’est aussi la possibilité de s’autoriser à être qui on est vraiment, sans jouer les faux-semblants. C’est prendre conscience de ses ressources, mais aussi de ses faiblesses. C’est s’approprier une nouvelle force, une très grande force.
Pour ma part, je dirais que la principale difficulté que rencontre un adulte surdoué réside dans son incapacité à appréhender la singularité de son mode de fonctionnement et, nonobstant, de comprendre celui de de ses partenaires non concernés. D’un côté comme de l’autre, cela nuit à l’établissement d’une relation harmonieuse. C’est pourquoi il me paraît important de bien connaître ses propres particularités pour mieux les maîtriser quand c’est nécessaire et de savoir se mettre au niveau de ses interlocuteurs. Ce n’est certes pas facile mais cela s’apprend, notamment en lisant beaucoup sur le sujet et en se fixant des objectifs dans ses relations sociales quotidiennes.
Et vous qu’en pensez-vous ? Discutons-en à travers vos commentaires si vous le souhaitez.
Je m'occupe d'Enfants Précoces Info depuis 2002. Je publie des articles et j'interviens sur la partie technique du site. J'essaye aussi de le faire évoluer pour qu'il soit le plus utile possible et qu'il vous rende les meilleurs services dans l'accompagnement de vos enfants. Je suis le papa de quatre enfants précoces nés entre 1997 et 2012 et, à ce titre, j'essaye de vous faire partager mon expérience.
14 commentaires
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Je n’ai jamais été “diagnostiquée” mais suite à la lecture de divers articles, et spécialement celui-ci, je crois que je fait probablement partie de ces “gifted”… Le plus vrai est “…, je dirais que la principale difficulté que rencontre un adulte surdoué réside dans son incapacité à appréhender la singularité de son mode de fonctionnement et, nonobstant, de comprendre celui de de ses partenaires non concernés.”
je n’ai jamais été “diagnostiquée”non plus, bien que la psy scolaire me l’aie proposé lors d’une évaluation de mon fils. Je n’y ai pas vu d’intérêt à ce moment là.Pourtant au fil des années je me rends compte que mon hypersensibilité m’amène à changer d’emploi souvent et j’ai du mal à trouver ma place.J’ai réalisé de belles choses sur le plan professionnel en repartant à chaque fois de zéro mais au bout du compte, je reste une insatisfaite et je pense toujours que je ne me suis pas réalisée.Du coup je m’inquiète pour mon fils qui est EIP et hypersensible aussi.
Bonjour,
Je me reconnais beaucoup dans votre commentaire. J’étais une enfant surdouée et suis devenue une adulte très décalée, qui suis perdue dans cette société normalisée. Et je suis morte de trouille pour mon petit zèbre de 7 ans. Remises en question permanentes, est-ce que j’agis dans son intérêt ? Est ce que j’ai les outils pour l’aider ? Comment mieux appréhender sa particularité pour qu’il n’en souffre pas ? Il a deux ans d’avance, et je suis terrorisée. J’espère de tout mon cœur que je parviendrai à l’accompagner pour qu’il grandisse heureux. J’ai été si malheureuse que c’est tout ce que je souhaite…
Bonjour à tous et heureuse de découvrir ce site grâce à une belle rencontre ! (Merci ). Pour ma part, j’ai été testée il y a un an. Franchement, il y a un avant et un après dans ma vie. J’ai eu le trac et je suis allée chez la psy morte de trouille. Le stress m’a paralysée et j’avais failli annuler. Le trac fait que je prend les choses en dilettante, presque en me sabotant. Mais je me suis dit qu’il fallait en avoir le cœur net. Rien à perdre et tout à y gagner ! Même en me sabotant, le WISC a révélé mon potentiel. Ma façon de me percevoir a changé , ma vie a changé. Je suis certes un ovni (2% de la population), mais je ne suis ni bête, ni bipolaire, ni ridicule. Je suis juste décalée par rapport à 97% de la population ! Et je ressens plus de choses. Tout est plus intense. Testée moi-même, je comprends mieux mes filles.
Punaise !! Mais merci pour vos témoignages !! Je ne veux pas de test parce que j’ai peur d’être ridicule !! J’ai l’impression d’être en décalage du monde. On dit de moi que je suis perchée !!
Mais je me reconnais dans vos témoignages. Quand j’ai lu trop intelligent pour être heureux, j’ai eu l’impression qu’on parlait de moi !!
Mon fils vient d’être diagnostiqué HPI, on m’a dit que c’était génétique et la neuropsy me parlait en étant persuadée que je connaissais mon propre potentiel !!! Alors que je vis avec la conviction d’être trop bête, trop “a l’ouest” et que tout cela ne peut venir que de mon mari !!
Je ne ferai pas le test parce que j’ai trop peur du résultat, j’ai pas besoin de voir écrit sur un papier, que mon QI est proche de celui d’une huitre ! Donc croyez moi, depuis que j’ai appris pour mon fils, c’est encore plus le bazar dans ma tête.
Bonjour MiMelle,
comme je me reconnais dans votre témoignage! On m’a parlé du fait que je pourrais être HP mais cela me parait l’idée la plus saugrenue au monde et pourtant, qu’est ce que je me sens en décalage, comme je ne comprends pas les gens qui m’entourent, comme le monde me parait marcher sur la tête! Mais j’ai trop peur de faire le test. Je suis en plein questionnement sur mon fils de 7 ans qui présente beaucoup de caractéristiques des HP. Je ne sais pas quoi faire pour bien faire. Pas facile tout ça!
Bonjour les filles,
Je cherchais par hasard hier (après une émission sur les sous marinier), les métiers idéaux pour les précoces (je pensais que pour mon fils ce ne serait pas un travail trop rébarbatif puisque très technique et pluridisciplinaire).
Et je suis tombé sur un blog sur les adultes zèbres, et là ça a fait tilt. Comme toi Mimelle je pensais que la précocité de mes enfants venait de leur père, mais je me suis tellement reconnu dans ce portrait que je me pose des questions.
Ma vie est un véritable chaos, je ne suis stable ni professionnellement ni amoureusement, fuit les engagements (plu de couple après plusieurs séparations, contrats courts et interim). Je suis depuis peu sous antidépresseurs, pour cause de grave dépression (après avoir essayer de restreindre ma consommation d’alcool et surtout après la rentrée de mes 2 loupios au collège (pas du tout adapté au précoce)).
Du coup hier grand soulagement en lisant cet article, mais peur de tester quoique ce soit par peur de ne pas avoir trouvé de raison à ce mal-être dans mon existence !!!
Et si vous me dites qu’un adulte précoce vit dans un fouilli permanent et garde tout ( ou presque), alors là vous me rendriez encore plus heureuse !!!
Merci pour ces commentaire et ces expliquation qui aide chacun de nos problemes à trouver une solution.
J’aurais quand même une question, il y a t-il des personnes ici qui se croyaient à HP mais aprés le test ne le sont pas..
Comment avez vous réagi?
Merci d’avance et bon courage à tous…
Fred
Bonjour à toutes et tous,
le résultat au test de QI n’est pas une finalité en soi. La ou le professionnel(le) qui vous le fait passer vous le dira.
Pour appuyer un tel diagnostic, il s’appuie sur :
– l’entretien d’anamnèse (le premier entretien avec vous)
– le test de QI (Le WAIS – IV pour l’adulte) ET ses observations cliniques de votre passation, de votre comportement
– l’interprétation de ces différentes données.
Si le résultat ne correspond pas à votre espoir, il ne s’agit pas de rester fixé(e) sur le chiffre car il peut avoir été biaisé.
En effet, au même titre que le syndrome de l’imposteur rencontré chez des hauts potentiels, on rencontre également le phénomène “d’autosabotage” de la part de la personne qui passe le test. Inconsciemment, elle se censure car elle ne peut pas être concernée.
Les émotions trops intenses (stress, peur, angoisse…) sont des facteurs qui peuvent émuler mais qui peuvent également parasiter, bloquer la passation…
Il est des fois, et cela le professionnel est capable de vous le dire, où il vaut mieux ne pas le passer car vous n’êtes pas prêt(e), où vous devez vous fier à vos ressentis, votre petite voix intérieure (intuition) et l’accepter. Mais pour passer le cap, pour être accompagné(e) dans des passages délicats de votre vie, n’hésitez pas à vous faire accompagner sur votre secteur (que vous ayez obtenu un résultat avéré ou pas !). Pour bien accompagner vos enfants, vous avez besoin de prendre soin de vous.
Effectivement, je l’ai passé il y a 3 mois et même si cliniquement j’en ai toutes les caractéristiques, au niveau des chiffres je suis en supérieur à très supérieur… mais pas zèbre comme mon fils… alors je continue à ne pas trouver ma place dans ce monde, sans pouvoir l’expliquer par un WAIS…..
A Aducine,
bonjour,
si vous souhaitez qu’on échange un peu sur le sujet, n’hésitez pas !
avec grand plaisir!
Bonjour,
Je me pose beaucoup de questions sur ce fameux test de QI surtout chez l’adulte et je suis heureuse de lire vos commentaires. Mon fils de 12 ans a été diagnostiqué HP l’année dernière et je suis très heureuse pour lui car depuis je le sens beaucoup mieux : plus motivé au collège (un peu) plus sympa plus détendu… En ce qui me concerne je me suis posé beaucoup de questions (je me suis reconnue à la lecture de “trop intelligent pour être heureux) et j’ai failli faire le test. Peut-être que je n’étais pas prête ou tout simplement morte de trouille. En tous les cas, j’ai regardé les questions posées et je ne comprend pas comment ce test, qui évalue des capacités cognitives peut diagnostiquer une forme d’intelligence. Comme vous le dites Frédéric, il y a de nombreux autres critères que la seule évaluation cognitive. En tant qu’adulte, la vie a fait son travail, l’hyper sensibilité fait que nous sommes particulièrement impactés par l’environnement, notre alimentation, le stress…et personnellement au niveau cognitif je ne me sens pas du tout du tout efficiente, surtout dans le cas d’une intelligence hétérogène, ce qui est mon cas. J’ai eu l’impression en discutant avec la psy de mon fils qu’elle évaluait un peu en fonction de son propre ressenti, sans s’appuyer uniquement sur l’atteinte des 130. Cela m’ a paru totalement subjectif et je n’ai pas eu confiance. J’ai compris qu’il y avait 2 à 3 % de la population “haut potentiel” et 20% de “simplement” hypersensibles. Je ne comprend pas cette distinction. A partir du moment ou on a un cerveau qui fonctionne de manière intuitive, pourquoi faudrait-il différencier (et d’une certaine manière valoriser) le personnes qui ont une capacité cognitive plus forte et comme vous le dites cela peut-être à certains moment de la vie mais pas tout le temps. Cela peut-être encore plus déstabilisant, comme l’a expérimenté Aducine, de ne pas avoir de confirmation. Cela peut avoir un sens pour les jeunes, mais pour les adultes ? Je suis intéressée par votre éclairage sur le sujet. Merci.
Effectivement, ça peut être troublant. J’ai deux enfants, mon fils qui a bientôt 12 ans et ma fille qui n’a pas été testée et qui a 9 ans. Je me reconnais tellement dans le fonctionnement de mon fils qui a un QI très hétérogène, mais 146 en verbal et 136 en IRSP (Wisc IV)… A part ses centres d’intérêt qui ne sont pas les miens (dinosaures, picsou, fonctionnement de chaque objet, etc…) nous avons en commun le sens de l’humour (un peu particulier), une perception des personnes qui nous entourent, un grand besoin de lecture, une hypersensibilité envahissante, nous sommes très bavards et toujours au premier rang dans les visites guidés (moi je demande à ce qu’on m’épelle un mot que je ne connais pas, pas lui).