Enfants précoces, comment gérer les différences de résultats scolaires entre les frères et sœurs ?
Dans un article paru récemment, le magazine l'Express répondait à la question des différences de niveau scolaire dans une fratrie. Qu'en est-il des enfants précoces plus spécifiquement ?
Composer avec les différences de niveau scolaire, dans une fratrie, n’est pas toujours une chose aisée et ça l’est encore moins dans une famille ou l’un ou plusieurs des enfants sont précoces. Qu’on le veuille ou non, dans notre système éducatif, la valorisation passe encore beaucoup par les notes. Comment faire alors pour mettre en avant les qualités d’un enfant qui réussit moins bien que ses frères et sœurs ? C’est la question à laquelle tentait de répondre un récent article de l’Express.
La réussite scolaire, une place primordiale dans la vie de l’enfant ?
Soyons réalistes, hormis quelques cas particuliers, le premier critère de réussite sociale aujourd’hui pour l’enfant est celui de la réussite scolaire. Les questions de type : “as-tu de bonnes notes à l’école”, “comment ça marche à l’école”…. sont récurrentes et ne manquent pas d’embarrasser le frère, la sœur ou le parent obligé de dire “bof”, et qui s’entendra dire en plus “ah, pourtant ton frère ou ta sœur… etc…
“Et pourtant, l’un est premier de sa classe, quand l’autre est à la peine, se désole Éric. C’est un grand mystère pour moi. C’est même assez déstabilisant.”
Pour les parents, il est parfois difficile de ne pas prendre, consciemment ou non, comme modèle l’enfant qui fonctionne bien. Le problème vient certainement du fait que, même si au départ nous ne le souhaitons pas, nous finissons par élever nos enfants au regard d’une norme qui est faite pour atteindre un objectif de réussite standardisé.
Cette norme ne tient pas compte des autres qualités de nos enfants : la spontanéité, la curiosité, la créativité, les aptitudes et besoins physiques et manuels, tant d’aspects riches de la personnalité de chacun qui passent au second plan par rapport à la réussite scolaire si l’on n’y prête pas une attention particulière.
De la maternelle au bac, l’école est calibrée pour les élèves dans la moyenne, rien n’est prévu pour les enfants en difficulté, ou ceux qui ont un haut potentiel. Au collège particulièrement, le fossé se creuse vite entre ceux qui s’adaptent et ceux qui craquent.”
Comparer les résultats des enfants les uns par rapport aux autres peut avoir un effet dévastateur sur l’enfant, précoce ou non, qui obtient de moins bons résultats scolairement parlant. Allez construire une bonne image de vous avec ça !
L’enfant précoce qui peine à réussir à l’école ne comprendra pas ce qui “cloche” chez lui, alors que son aîné ou, pire encore, son petit frère ou sa petite sœur réussit sans difficultés. Pourtant, il est intelligent, alors qu’est-ce qui ne va pas ?
C’est encore pire lorsque l’aîné est rattrapé dans sa classe du fait d’un saut de classe d’un enfant plus jeune. Et que dire du regard des camarades ? Ou, pire encore, des remarques blessantes de certains professeurs qui n’hésitent pas à comparer les résultats des élèves de la même famille sur le mode “Pourtant, ton frère réussissait très bien, tu devrais prendre exemple sur lui (oui, ça existe !).”
Le passage d’un test de QI avec un bilan psychologie complet pourra utilement permettre de déceler les points qui empêchent l’enfant de réussir scolairement. Il ne faudra pas hésiter à y recourir dans ce cas précis afin d’apporter des réponses à sa légitime incompréhension.
Une fratrie, c’est des points communs mais aussi des différences
Je ne refais pas la liste des solutions possibles qui se trouvent dans l’article original, par contre je souhaiterais mettre l’accent sur un mot qui me semble être le mot clé, à l’école et en dehors : la différenciation.
Même en cas de fratrie homogène dans le sens où tous les enfants seraient à haut potentiel, il est important de bien comprendre que chacun, à l’image du zèbre de Jeanne Siaud-Facchin, est unique. Il y a mille et une façons d’exprimer et de vivre un haut potentiel intellectuel. Chaque enfant de la fratrie, malgré ce point commun, a sa personnalité propre, des expériences et une histoire uniques. Or l’histoire du premier enfant, avec pourtant peu ou prou les mêmes règles éducatives mises en oeuvre, n’est pas celle du deuxième….
Cette notion de différenciation est essentielle :
- dans le cadre scolaire, afin que chaque enfant s”épanouisse à la mesure de ses compétences et puisse trouver sa juste place
- dans le cadre familial, afin de permettre aux parents de voir chaque membre de la fratrie avant tout comme un enfant avec ses qualités propres (curieux, joyeux, attentif, extraverti, sportif…) et sans doute quelques défauts, mais surtout de ne pas le réduire à la seule qualité de bon ou mauvais “apprenant”.
C’est un exercice difficile dans le cadre familial car à partir du moment où un enfant est scolarisé, une grande partie de son bien être va dépendre de la façon dont les apprentissages sont enseignés et vécus et de la place qu’ils vont tenir dans le système de valorisation, scolaire et familial.
Le modèle finlandais comme exemple
Les finlandais l’ont bien compris. Je crois pouvoir dire sans me tromper que nous souhaiterions tous que nos enfants évoluent dans un cadre tel que celui-ci, et que si tel était le cas les questions d’adaptation, d’avance, de retard, de détection même etc … ne se poseraient plus.
Voici donc une vidéo pour vous faire rêver !
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