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Enfant “rescolarisé” qui déprime, comment l’aider?

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5 réponses et 2 participants
Dernière mise à jour par Françoise il y a il y a 11 années et 7 mois.

6 sujets de 1 à 6 (sur un total de 6)
  • Auteur
    Messages
  • Je suis maman de 3 enfants précoces,L. a été déscolarisé en CM1 et CM2, il a 2 ans d’avance et est au collège (11 ans, en 5ème actuellement). Au départ, cela se passait plutôt bien, mais, de par sa différence L. a été moqué par les autres et ne trouve pas sa place, malgré de multiples tentatives amicales. Il est suivi par une pédopsy depuis plus de deux ans, elle constate une amélioration dans la gestion de ses angoisses. Mais le parcours reste long et en dents de scie, je le sais, mais je ne sais pas comment faire, il perd pied (malgré d’excellents résultats scolaires, mais il est “nul”), veut tout arrêter, se sent exclu etc. Je n’ai pas l’impression que la pédopsy l’aide toujours, mais il en a besoin, je parle beaucoup avec lui. Malgré cela, la pente est glissante,  la pédopsy m’ayant laissé entendre il y a deux ans de cela, que je devais être très vigilante quant à l’adolescence et une possible pathologie qui pouvait poindre, peut-être à ce moment là (laquelle? mystère…). Bref, je me trouve bien seule et j’avoue être épuisée par ces angoisses d’enfant en souffrance, il ne dort pas dans sa chambre (mais dans la chambre parentale sur un matelas, car il est terrifié la nuit) et se dévalorise en permanence sans écouter ce que l’on peut lui dire. Il tente de “survivre” tant bien que mal, et je crains une nouvelle phobie scolaire… comment faire? avez-vous des conseils? une expérience?

    Merci…

    Nanerl

    Bonjour,

    Je vous comprends fort bien ayant vécu la même chose. 

    Notre fils aussi a 2 ans d’avance, et les difficultés d’intégration ont commencé à poindre lors du deuxième saut de classe (moqueries, méchancetés gratuites…), donc en CM2.

    A ce moment nous avons fait le choix de le scolariser à domicile, justement pour lui éviter de trop souffrir, car à l’évidence il n’était pas comme les autres (distrait, dans la lune, préoccupations à mille lieues de celles des enfants de son âge), et à vrai dire 2 ans d’avance à cet âge créent un réel fossé, surtout au moment de l’adolescence.

    Aujourd’hui il est en terminale toujours à domicile et travaille très bien, et je pense que nous avons réussi à en faire un enfant assez bien dans sa peau, tout en tenant compte de sa différence. Il faut bien sûr ne pas perdre le contact avec l’extérieur (activités extra-scolaires, sorties …) dans lesquelles il se sente bien.

    Ce message pour vous dire que selon le cas, la scolarité peut se passer autrement et qu’on peut éviter de grandes souffrances à nos enfants. Bien sûr ce choix n’a pas été évident car lorsqu’on sort du cadre les critiques se font entendre de tous côtés, mais nous avons préféré un enfant épanoui et travailleur qu’un enfant en souffrance morale dans un cadre inadapté.

    Comment cela se passait-il pour votre fils lors de sa déscolarisation ? Souffrait-il d’isolement ? 

    Merci pour votre réponse, fort instructive pour une maman vivant la même chose au quotidien. Pour répondre à votre question, nous avions fait le choix de le déscolariser, car l’équipe éducative l’avait mis à cheval entre deux niveaux, hésitant pour le 2ème saut de classe, L. était très seul à l’école, dans la cours de récré, isolé et malheureux. Les angoisses étaient trop difficiles à gérer pour lui et il déprimait vraiment (rv psy etc.), il n’en pouvait plus de se retrouver entre deux chaises. L’école à la maison avec le CNED a nécessité une grande organisation et j’ai arrêté de travailler pour cela, à l’époque nous avons fait le choix de déscolariser les deux autres aussi. L. s’est reconstruit, il était heureux, j’ai trouvé des solutions pour qu’il ait quelques amis (précoces aussi, mais c’était parfois un hasard, les parents ne se doutent parfois pas de la précocité de leur enfant que nous détectons vite en tant que maman de précoces!). Ces deux années furent une pause et de l’oxygène pour tout le monde, mais L. souhaitait aussi vivre avec d’autres, aller au collège. Nous avons fait en sorte de parler avec l’équipe éducative, le principal étant à l’écoute, les profs souvent vigilants. La 6ème s’est assez bien passée, il a deux copains, mais déplore leur manque de profondeur parfois (frustré, car très dans l’échange “métaphysique”, l’amitié c’est sacré etc. et les autres n’ont pas forcément la même maturité et la même exigence, de plus L. ne supporte pas l’injustice etc. et il avait malgré tout 10 ans…). Cette année est plus complexe, il est ennuyé par certains (moqueries, menaces etc.), il n’arrive pas à se défendre et est malheureux. Il ne dort pas la nuit et dit qu’il est “psychologiquement déstabilisé”, il voudrait “être quelqu’un d’autre, pourquoi je suis comme ça, pourquoi ma vie est pourrie”. Le collège c’est aussi un peu la jungle, avec les bandes et la peur des représailles et surtout “il ne faut pas être une balance”… Donc, voilà, je ne souhaite perso pas à nouveau une déscol, car il a malgré tout besoin d’être avec des profs, il aime les cours et il attache de l’importance à la vie en collectivité (malgré ses difficultés d’être compris, il rêve qu’on le reconnaisse et qu’on l’estime…). Si vraiment cela perdure et que nous ne trouvons pas de solutions pour lui, je ferai à nouveau le choix de la déscolarisation, mais j’espère que nous n’allons pas en arriver là, car le challenge a été relevé, et L. est un enfant lucide et volontaire, il a réussi l’exploit, ce serait dommage qu’il se sente à nouveau en échec… mais j’avoue que je suis un peu perdue en ce moment et je tente de le soutenir et de le faire avancer quand même. Sinon, il fait de la musique, mais ne pratique pas de sport (pas très doué…)

    Je suis heureuse pour votre fils et lui souhaite plein de bonheur dans son parcours, je vous félicite aussi en passant, car les parents y sont aussi pour quelque chose dans ce parcours du combattant! Quelques questions: se sent-il seul? a t-il des copains? comment faîtes-vous pour les TP en Sciences? 

    Merci de votre réponse

    Nanerl

    J’espère vraiment que votre fils réussira car il est vraiment dommage d’être malheureux à l’école. Une solution peut être pour lui le choix de classes très sélectives en quatrième : langues, latin…dans lesquelles il pourra éventuellement se faire des amis “travailleurs” comme lui, appartenir à un petit groupe (notre rêve à tous).

    Pour mon fils, il n’a jamais vraiment eu de copains, à part un enfant spécial aussi, mais sans vraiment entrer en contact. En même temps le problème venait de lui car tout petit par exemple, lorsqu’un enfant lui disait “salut”, il ne répondait pas ou répondait 5 minutes après…donc très difficile de communiquer dans ces conditions. C’est très difficile en réalité et pour lui la communication ne se fait qu’à travers un domaine d’activités qui lui plait, les maths par exemple, les sciences qui le passionnent, mais ne passionnent pas la foule !! ou pas les bonnes personnes au bon moment ! Heureusement il a ses frères avec qui communiquer, mais je pense qu’il ne se sent pas seul à partir du moment où il est occupé. Il serait certainement beaucoup plus seul sur un terrain de foot ! (pareil pour lui, le sport est une corvée, il aime par contre la musique pour le côté “logique” de l’exercice).  Par ailleurs nous essayons toujours de faire en sorte qu’il voie des gens, mais il est vrai qu’il discutera plus facilement avec un adulte qu’avec un enfant de son âge.

    D’autre part, comme le vôtre, mon fils éprouve de l’incompréhension pour tous les phénomènes de moquerie, méchancetés, violence…et n’aurait sans doute pas su s’adapter. Et vraiment je souhaite que votre fils y arrive et trouve sa voie. Je pense qu’il faut beaucoup discuter et leur expliquer pourquoi et comment ils sont différents sans être anormaux, mais personnellement, avec le recul, je constate que 2 années d’écart font vraiment une grande différence rien qu’au niveau des matières scolaires abordées par exemple les notions de sentiments amoureux en français, la sexualité en sciences…., et il faut vraiment y prêter attention et c’est normal que cela les perturbe quelque peu.

    J’aurais peut être refusé le deuxième saut de classe à l’époque si j’avais su, en même temps nous avons pu nous adapter sans trop de dégâts donc ce n’est pas trop grave, mais cela complique quand même bien des choses.

    Je puis juste vous conseiller de bien expliquer à votre enfant que vous le comprenez et que vous êtes là pour lui et de rester à son écoute. Bon courage à vous.

    J’ai apprécié votre message, c’est toujours agréable de savoir que d’autres mamans sont confrontées à une problématique semblable, même si elle est toujours singulière. En ce qui  concerne votre fils, il me semble que vous avez pris la meilleure décision qui soit pour lui, le deuxième saut de classe! je reste convaincue (malgré les réticences de beaucoup de psycho), que, sans ce deuxième saut de classe, les enfants n’auraient pas pu s’épanouir au niveau de la nourriture intellectuelle et je pense sincèrement que ne pas le faire est pour ces enfants un lourd tribut qu’ils auront à payer plus tard, malgré tout. Ainsi, je pense que si vous ne l’aviez pas fait, cela aurait sans doute été pire pour lui, en tous cas pas mieux du tout. Vous évoquez l’écart affectif et les sujets touchants à la sexualité des ados et préoccupations. En ce qui concerne mon fils, il est effectivement un peu à côté de la plaque pour ces sujets, cependant il s’y intéresse vivement et intellectualise les choses. Il s’intéresse à l’amour et à la philosophie autour des sentiments etc. Il a toujours été en lien avec les adultes et toujours dans le lien social. Mais ce qu’il ne supporte pas c’est la méchanceté, la cruauté des autres parfois. Il a effectivement des comportements dans la lune parfois et une singularité de précoce, mais il a aussi du caractère et une personnalité affirmée qui ne peut pas faire l’unanimité. Il n’est tout simplement pas reconnu par les autres, n’étant pas un mouton de Panurge… il s’est alors renfermé plus sur lui, a perdu une forme d’assurance, est devenu plus timide, mais ce qui est difficile c’est qu’il est une éponge et ressent tout, y compris lorsqu’il n’est pas désiré dans le groupe “ado”. Bref, je parle beaucoup avec lui, je fais tout pour lui dire que cela s’arrangera avec le temps et avec l’âge, car il a la chance d’aimer les échanges et d’être curieux de tout, des autres aussi… il est dans son monde, mais a réussi à pouvoir communiquer avec les autres malgré tout. L’âge bête des ados n’arrange rien et c’est dur dur… surtout que leur fragilité peut vite basculer dans des ruminations morbides…merci encore pour votre témoignage. 

    Je suis ravie aussi de cet échange car je crois que nous partageons sensiblement la même expérience et que nos enfants se ressemblent beaucoup.

    Il est vrai que cette particularité de l’école qui veut que l’on communique avec des individus du même âge n’est que temporaire (mais néanmoins trop longue pour eux !), et que plus tard cela s’arrangera, dès le stade des études supérieures et dans le monde des adultes de toutes façons. Il s’agit donc de prendre son mal en patience, et à mon avis de réussir à faire une force de cette différence car comme vous le dites on n’est pas obligé de suivre le “troupeau” pour bien grandir, mais il faut en prendre conscience et réussir à résister sans trop souffrir.

    Courage à vous et à L, avec du soutien et des échanges vous y arriverez,

    N’hésitez pas à revenir vers nous, cela nous fera toujours plaisir. 

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