Il était une fois, une planète… avec plein de gens différents dessus…
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8 réponses et 2 participants
Dernière mise à jour par Claire il y a il y a 5 années et 7 mois.
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Pimentvert, le 4 mars 2019 à 22 h 55 min
Bonsoir,
Inscrit depuis peu, je prends enfin le temps de jeter une bouteille à la mer pour trouver des échos à mes questions (multiples… comme vous pouvez vous en douter !)Ça ne va pas être facile de faire court car l’histoire est un peu longue et zig-zaguesque… J’espère ne pas vous perdre en route !!!
Je suis scéno/graphiste freelance depuis toujours… ça fait plus de 20 ans quand même ! alors que j’étais sorti avec un diplôme d’architecte d’intérieur… J’habite en Andorre, mais travaille à Toulouse la moitié du temps. Depuis tout petit, je voulais vivre à la montagne après avoir (sûrement) fait une «allergie» au plat pays au nord d’Orléans. Andorre est devenu mon terrain de jeu, en toute saison, de jour ou de nuit, de milles et une manières. Cécile, mon ex-femme est professeur au lycée français d’Andorre-la-Vieille et mes enfants sont scolariés au même collège. Là où ça se complique, c’est que ma compagne Anne-Laure vit à La Rochelle. Nous nous voyons donc tout les 15 jours le week-end là où c’est le plus pratique pour l’un ou l’autre. Étant freelance, je peux plus facilement venir travailler avec mon Mac au bord de la mer.
L’histoire des zébrures a commencé quand Gaspard, mon fils, était en CE2. Ça ne se passait pas super bien à l’école… sans non plus mal se passer ! Mais Cécile avait pris contact avec l’un de ses collègues psy scolaire en Andorre afin de «voir» ce qui pouvait pêcher. Ce dernier a donc suivi mon fils sur la fin de l’année scolaire et le début du CM1. S’en est suivi une réunion avec l’école et tout… et tout… pour nous parler du «problème de Gaspard»… Sauf que derrière «problème», ils évoquaient entre eux des attitudes et manières d’être qui me parlaient… et qui pour moi n’étaient pas vraiment un problème ! Electrochoc… J’ai fini par dire que je ne voyais pas où était les problèmes puisque tout le monde fonctionnait comme ça !? Non ?……………… Vide sidéral…
Bon…
Après bien des palabres avec Cécile et des piles de bouquins… Elle a fini par me dire qu’elle voyait bien Gaspard dans les descriptions… et de moi par la même occasion… là où moi je voyais tout le monde et où tout me semblait guère instructif au final puisque je n’apprenait rien de particulier. A bien relire les choses autrement… j’ai fini par me dire qu’en effet, tout le monde ne pensait pas «comme je l’imaginais». J’ai commencé par refaire en marche arrière les mois et les années de ma vie. Mes choix de vie, mes questions, mes années en «sous-marin» à l’école, l’absence de «sens» (mais à quoi ça sert de calculer des dérivés ?), mes impression d’être «à coté des autres», les remarques de mon entourage, «l’assurance» que je dégage, voir même «l’arrogance»… alors que je suis tout l’inverse à toujours me voir «moins que», à me questionner sur tout et à m’excuser de ne pas avoir vu, compris ou fait à la moindre chose.
Mon fils est aujourd’hui en 3e. Je me suis depuis séparé de leur maman en comprenant, entre autre, que malgré l’affection que j’avais pour elle, nous n’étions pas sur la même planète et que nous n’attendions pas les même «intensités». En comprenant aussi pourquoi j’avais quitté Anne-Laure quand j’étais étudiant (pour ceux qui suivent !). D’un amour platonique de quelques années (nous nous étions rencontré en 2nde), nous avions partagé notre vie d’étudiant (à distance) durant 4 ans après la Bac… avant que je ne mette plusieurs fois un terme (!!) à notre vie partagée. Tristesse. Mais la vie continue. Tout était magique quand nous étions deux… mais je ne trouvais pas ma place quand nous étions «plus». Elle très expressive et volubile, moi discret et réservé comme on disait.
Proche de mes enfants (j’ai aussi une fille), je me suis encore un peu plus rapproché de mon fils. Naturellement. Aujourd’hui, la communication entre lui et sa maman est «tendue». Il est demandeur pour passer plus de temps avec moi… mais avec ma vie en zig-zag, je fais au mieux pour être la moitié du temps en Andorre, la moitié du temps à Toulouse et la moitié du temps à La Rochelle… Chercher l’erreur…
Je me suis décidé à passer les test de «douance»… et visiblement, les chiens ne font pas des chats… ou pas que ! J’avais besoin de cette «confirmation» par besoin de légitimité dans ma manière d’être avec mon fils et pour mieux «défendre» ce qu’il est.
Je me retrouve donc aujourd’hui avec deux principales questions…
Quelle orientations pour mon fils pour la seconde. Il n’a pas des notes extraordianires (ça dépend de son relationnel avec le prof, du sens du vent et de l’axe de rotation de son envie de travailler…). Il n’a jamais sauté de classe, ni redoublé. Je réfléchis à le faire venir en France à Toulouse pour être interne la semaine (La demi-pension serait trop compliquée pour moi malheureusement).
Seconde question… Je pense que ma compagne est aussi zébrée pour milles et une raisons. Mais elle lutte contre cette idée, même si elle trouve troublant toutes ces choses que je lui fais lire. Elle sature dans son cadre professionnel en recherche de justesse, de justice et de sens… Souvent très émotionnée par ce qui s’y passe, elle a ce double visage que peu de personne lui connaisse d’être pétillante, extravertie, limite «grande-gueule» à l’extérieur et perdue dans son mutisme, ses blessures et le manque de reconnaissance autour d’elle à l’intérieur. J’ai essayé de l’amener voir une psychologue de couple pour l’apaiser et nous apaiser… mais elle n’a pas accroché et ne comprend pas «là où l’on veut l’amener». Ajourné donc… Étant très souple et adaptable, j’ai beaucoup de mal avec ses remarques et réponses à l’emporte-pièce, ces remarques tranchantes et ses postures sans compromis. Je commence à saturer car ça me semble «compliqué» pour peu… même si je sens bien que ces attitudes la dépasse elle-même… Comment l’aidre ?Je suis resté à deux questions pour ne pas monopoliser et barber tout le monde, mais j’ai de quoi tenir des jours entiers !!!
Bref… voilà ma «drôle» de vie… Il y a sûrement moyen de faire plus compliqué, mais j’ai pas encore trouvé !… ou bien cherché !! 😉
Sinon, le reste du temps, je travail sur des expos pour le CNES, du packaging pour l’agro-alimentaire, du graphisme pour la Cité de l’Espace, des bouquins pour des archis, des stands pour des agences, des étiquettes de vin pour des viticulteurs… et quand il me reste du temps, je file en ski de rando à la «plena luna» en Andorre, je cours sur les cimes au dessus de chez moi, je voyage en vélo avec mes enfants (on doit faire cet été : Pontivy-Nantes !) et j’apprécie les charmes de la Charente-Maritimes sous toutes ses coutures… 🙂Merci aux courageuses et courageux qui m’auront lu jusque là… C’est chouette !
Je suis donc preneur de vos remarques et réflexions… qu’elles soient courtes ou longues, tranchantes ou pleines d’humour…
Merci d’avance en tout cas !!
D’ici là, prenez soin de vos rêves et de ce que vous êtes… 😉
ChristopheClaire, le 6 mars 2019 à 10 h 50 minCher Christophe,
Votre message m’a époustouflé ! Vraiment !
Il y a tant de choses qui se recoupent avec notre propre histoire !
Je suis une humble graphiste (comparée à vous !) et correctrice indépendante, après avoir fait une école d’architecture d’intérieure à Lyon. J’ai bossé ensuite comme coloriste BD, et je me suis dirigée vers le graphisme ensuite, et correctrice récemment (j’ai une passion pour l’orthographe et la littérature). Mon mari a divagué longtemps dans des boulots qui ne l’épanouissaient pas, dans lesquels il s’ennuyait. Il disait toujours “je suis sous exploité !”. Maintenant, il est enseignant depuis 3 ans et il s’épanouit enfin ! Nous habitons en Bretagne. Mais je suis originaire de Rochefort-sur-Mer !
C’est drôle car d’habitude, on se retrouve sur ce site pour parler de nos enfants, et là c’est plutôt en tant qu’adultes qu’on se reconnaît !
Mon mari et moi sommes un peu comme votre compagne et vous : mon mari (qui est aussi artiste et passionné de montagne) est très créatif, très adaptable, réfléchit beaucoup sur tout tout le temps. Moi j’étais beaucoup plus rigide. Je me reconnais pas mal dans la description que vous faites de votre compagne. Mais c’était avant ! Nous avons fait un long chemin pour nous adapter l’un l’autre. Nous avons découvert que nous étions zébrés à travers nos enfants (ils sont 6… on est un peu fou dans la famille… ça fait un beau troupeau de zèbres… et chacun ses rayures !). Pour mon mari, ça a été un peu comme une révélation : “mais voilà ! tout s’explique !!” et pour moi, ça a été un refus total dès le départ. Oui, c’est sûr, mon mari était un zèbre. Mais moi, je me sentais plutôt cruche. Normal, quand on pense tout le temps dans tous les sens, qu’on se sent comme “à part”, qu’on a du mal à s’intéresser aux conversations vides de certaines personnes de notre entourage, c’est qu’on est un peu bête. Bête de ne pas arriver à rentrer dans le moule, d’avoir cette impression de déconnexion permanente des autres (sauf avec certaines rares personnes).
Il me semble, en tout cas c’est ce que j’ai vécu, que cette posture que vous décrivez comme rigide est une protection, une carapace qu’on se met quand on sent qu’on est hyper vulnérable. Tout le travail pour moi a été d’accepter petit à petit cette particularité : être un zèbre. Et je peux vous dire que ça a été un vrai combat contre moi-même, contre le personnage que j’avais forgé pour me protéger depuis l’enfance. J’ai fini par accepter que mon hyperémotivité faisait partie de moi, que je n’avais pas à en avoir honte, que c’était ça aussi qui faisait de moi une artiste, qui me donnait cet attrait pour la langue française, pour son chant, ses mots, sa belle écriture ; qui me donnait aussi cet amour et cette compréhension particulière des enfants, les miens comme ceux que je croise ailleurs, et qui me donne (nous donne ! Mon mari est pareil !) cet optimisme débridé (ce manque de réalisme pour les rabat-joie) qui fait qu’on est sûr que demain sera meilleur.
J’ai lu des livres sur le sujet, j’ai potassé sur internet, j’ai été très encouragée par mon mari, et j’ai fini par aller voir une professionnelle près de chez nous, qui m’a confirmé cela. Elle a fait exprès d’utiliser le terme “surdoué”, que je n’aime pas du tout, pour me “réveiller”, pour que je comprenne bien et que ça rentre dans ma caboche dure comme le granit breton. J’ai pleuré tout ce que j’ai pu, j’ai eu un espèce de vertige… ça fait mal quand les murs se fissurent ! Et puis petit à petit, j’ai commencé à accepter que mes rayures se dessinent à nouveau. Les murs s’effondrent un par un. Ce n’est pas encore fini car on n’abat pas comme ça près de 40 ans de fortifications !
Tout ça pour vous dire que votre compagne a peut-être un chemin à faire. Mon mari a été exemplaire de patience et de bienveillance. Il me dit maintenant qu’il a eu souvent la tentation de la fuite devant mon esprit obtus, ce manque de douceur, presque d’humanité parfois. Mais il savait que j’avais besoin de guérir des blessures, de découvrir qui j’étais. Et puis, on dit souvent que c’est beaucoup plus difficile pour les femmes d’accepter leurs zébrures. Je ne sais pas pourquoi, mais ça a l’air vrai.
Bon finalement, je n’ai répondu qu’à votre seconde question. Mais moi aussi je pourrais parler de cela pendant des jours !
Si vous avez envie de partager, on pourra parler de votre fils ensuite. Nous avons deux enfants au lycée (17 et 15 ans), un au collège (13 ans), et les autres en primaire et maternelle (10, 8 et 4 ans). Le sens du vent en Bretagne étant principalement “à l’ouest”, ce n’est pas toujours simple non plus !
A bientôt, j’espère, de vous lire encore, même si c’est long 😉
ClairePimentvert, le 6 mars 2019 à 11 h 33 minDingue… Comme quoi les bouteilles à la mer, ça fonctionne ! Certen je crois (encore) au Père-Noël, mais quand même…
Très content de vous lire ! 🙂 Vraiment !!!
J’ai relu ce que j’avais écrit… c’était quand même pas mal décousu et plein de jolies photes ! Je plains vos yeux (sensibles) à leur lecture !! J’avais beaucoup trop de choses à dire, et faire court en s’amputant n’est jamais simple.
Il est vrai que le site est plutôt fait pour les enfants… mais ceux-ci deviennent un jour (aussi) des adultes. Mais c’est aussi l’occasion de confirmer que l’on devient ce que l’on est… ou pas (et c’est là que ça coince) et c’était bien le sens de mon blabla…
Merci d’avoir pris le temps de lire (aussi entre les lignes) et de partager votre “aventure” ! C’est riche d’expériences et de parallèles ! J’en conviens 🙂
Je rentre juste de vacances en Bretagne justement (Brest et Lannion) ! et les journées sont un peu denses !!! Je fais donc court ce matin, mais reviens vite vers vous au plus vite pour partager plus de “sens”.
🙂
Merci beaucoup !
Christophe
Bon vent d’ici là… qu’il vienne de l’ouest ou d’ailleurs.
PS… J’ai encore du sable breton plein la voiture 🙂Pimentvert, le 6 mars 2019 à 11 h 38 minoui… trop content !!!
🙂Claire, le 7 mars 2019 à 9 h 20 minAlors à très bientôt !
Bonne reprise après les vacances !
ClairePimentvert, le 11 mars 2019 à 23 h 41 minBonsoir Claire,
Je viens de relire nos échanges et je suis à mon tour interpellé par vos remarques et votre expérience… au-delà des fautes dans mon lignes… mais bon. Bien que je “vive” d’un travail qui joue sur la forme, je n’en demeure parfois pas moins plus sensible au fond qu’à la forme… et j’en oublie cette dernière quand je le peux ! Et dire que je dis à mon fils de relire pour se corriger ! Ce n’est quand même pas compliqué ! Bref 😉
Vous lire me rassure un peu sur l’avenir… Vous avez trouvé la force et la motivation d’aller chercher des réponses à ce que vous êtes. C’est pas facile j’en conviens. J’ai moi-même lutté longuement pour accepter et aller vérifier lors d’un test ce que je sentais pointer avec les zébrures de Gaspard. Votre mari est exemplaire à double titre ! Vous accompagner… et ne pas lâcher. Il est vrai que moi aussi, j’arrive parfois à “désespérer” qu’Anne-Laure se pose et ne soit plus “fâcher” contre la terre entière. Disons qu’elle passe d’un état de liesse et de liberté à des moments “d’abattements” et de tristesse où la communication est “épurée”. L’embêtant est que ça arrive sans prévenir. J’ai du mal à accepter ces tsunami qui emporte tout sur son passage. Difficile de dialoguer quand cela tourne au monologue. Je m’accroche, mais c’est pas toujours facile de ne pas se noyer soi-même. Alors je patiente… Elle finit toujours par ressortir de sa caverne.
On utilise souvent cette image de “caverne” pour l’homme qui s’enferme, mais j’ai parfois l’impression que c’est l’inverse nous concernant.
Ce qui n’aide pas, c’est que nous n’habitons pas ensemble au quotidien. Certes, cela nous évite des écueils, mais cela n’aide pas non plus à trouver un rythme et assez de temps pour avoir la liberté de se poser et parler plus en profondeur. Je sais combien cela lui pèse… On pourrait envisager de se rapprocher (ce qui semble d’une évidence redoutable !), mais plusieurs raisons nous limitent aussi. Nos enfants respectifs : les miens en Andorre où ils ont des conditions scolaires et d’apprentissage de langue plutôt privilégiés, les siens (elle en a 3) qui sont attachés à leur univers. Nos vies professionnelles : moi scénographe-graphiste avec mes clients sur Toulouse et sa région, elle avec un travail relativement bien payé… mais dont elle a fait le tour et avec lequel elle sature. C’est ce point qui en ce moment lui fait se poser beaucoup de questions et peut faire basculer les choix. Nos milieux de vie : elle au bord de la mer, lieu qu’elle apprécie vraiment beaucoup et moi accros à la montagne (déjà peiné de devoir la quitter dans quelques années quand mes enfants seront en France ou ailleurs pour leurs études). Malgré tout… il va bien falloir trouver une solution et faire un choix. Difficile da balayer l’égoïsme des marques que nous avons su trouver dans nos lieux de vie. Difficile de ne pas prendre peur de “saturer” une fois ensemble car pas assez stabilisé. L’aspect financier est aussi un point important… car quitter une région et son travail avec ses enfants pour partir ailleurs est un saut vers des moments pas forcément simples. Disons que ça peut se passer comme sur des roulettes, comme être plus compliqué. J’ai besoin qu’elle soit plus posée, moins “aigue”, plus “abordable”… Cela ne semble pas très gentil de parler d’elle comme cela, mais ma sensibilité me rend trop à fleur pour réussir à passer au dessus des “grandes marées”. Je devrais pourtant y arriver, mais parfois, je trouve cela tellement “injuste” que je finis en retour par “m’agacer” et parfois voir rouge. Chose que je ne me connaissait pas. Du coup, ça aide encore moins. Mais bon… la marée finit toujours par redescendre. Mais ça commence à laisser des traces. Heureusement, elle est formidable pour tout plein d’autres moments, et d’autres choses !
Je me rends compte en fait que je parle beaucoup d’Anne-Laure et de moi… et peu de Gaspard et Juliette… Peut-être parceque cela me semble essentiel d’avoir un cadre “stable et serein” autour de nos enfants afin de pouvoir avancer avec eux, pour eux, pour nous. Gaspard décroche un peu à l’école par manque de motivation et d’intérêts. Le conseil de classe du second trimestre est tombé et le passage en seconde général est sur la sellette… Il a commencé à réagir, mais il va falloir qu’il mette les bouchées triples ! Il en est capable, mais ce n’est pas toujours facile. Je suis optimiste sur le fait qu’avoir des cheminements en zigzag est aussi une richesse et parfois salutaire, mais la société n’en a que faire… et personne ne nous attend… Encore moins ceux et celles qui ne rentrent pas dans les clous… Pour en discuter avec d’autres personnes “sensibles”, nous convenons que Gaspard sera “libres” et lui-même quand il sera sorti du système scolaire… Mais d’ici là… ! Et puis, n’est-ce pas un optimisme égoïste ou pas très clairvoyant ! Une manière de se cacher derrière un paravent pour botter en touche “le problème” ? Comment savoir s’il faut bousculer ou laisser faire… en étant moi-même pas à même d’être posé quelque part.
Situation complexe… à la fois équilibrée dans son déséquilibre… Mais là aussi, ce n’est peut-être qu’un masque.
Par où attraper la bête pour éviter qu’elle ne nous morde… ?
…
Bon… sinon, tout le reste va bien ! 🙂
Je vais laisser reposer la suite pour ce soir… comme la patte à crêpe. 😉
Au plaisir de vous lire…
Bona nit
ChristopheClaire, le 12 mars 2019 à 19 h 12 minBonsoir Christophe !
Pas d’inquiétude pour l’orthographe ! J’ai un mari qui m’écrit parfois des poèmes magnifiques… pleins de fautes qui me font mourir de rire… le pauvre ! Mais c’est le fond qui compte dans ce cas ! Il a beaucoup de mal avec l’orthographe pour le coup, malgré tous ses efforts.
Décidément ! qu’est-ce que je me retrouve dans la description d’Anne-Laure ! La caverne, ça me connaît ! Et le monologue, ça, c’est lui qui connaît ! Nous nous sommes souvent dit la même chose Alain et moi : on est l’inverse de l’image classique du couple. Je ne sais pas du tout si c’est en lien avec les zébrures ou si c’est simplement qu’on s’est trouvé comme ça… Mais au moins, on reste complémentaires !
Si je peux me permettre juste un petit témoignage personnel : Alain a souvent voulu se poser en “sauveur” avec moi. C’est à dire qu’il connaît mes blessures (nombreuses) et mon histoire (compliquée) qui fait que je suis comme je suis, et lui n’ayant pas vécu la même chose pensait qu’il pouvait m’aider, me “sauver” en quelque sorte, me guérir. Or j’étais très agacée par cette position de “sauveur” qu’il prenait. Je crois que ça n’arrangeait pas les blocages. La guérison (et elle n’est pas terminée), n’est venue que parce que j’ai compris que ma façon d’être pouvait le blesser (aussi parce qu’il me l’a dit), que je portais des souffrances très ancrées, très anciennes, et que j’ai réalisé que je pouvais m’en libérer. Et que cette libération pouvait donner un nouveau sens à ma vie, un nouveau tournant, un souffle nouveau. Tout au fond de nous, au cœur du cœur, il y a un lieu qui n’est pas atteint par les blessures, qui reste tout neuf. Quand j’ai découvert ça, ça a été une révélation. J’ai appris à cultiver ce petit lieu inexploré pour qu’il prenne de plus en plus de place, et qu’il inonde les parties blessées. Cela se fait, tout petit à petit. Peut-être Anne-Laure a-t-elle un passé difficile, des blessures. Elle trouvera ses ressources en elle-même. Il ne faut pas se poser en “sauveur”, mais juste l’accompagner pour qu’elle découvre elle-même ce qu’elle a tout au fond.
Mais peut-être que je me plante complètement pour elle !!
Demain matin, je reviendrai parler des enfants.
Pour le moment, je vous souhaite une belle soirée !
ClairePimentvert, le 13 mars 2019 à 9 h 24 minClaire…
Votre message fait sens… > Ne pas être le sauveur…
Mouai… C’est tout à fait ça… Ce n’est pas facile quand on voit les choses, quand on les comprends, de ne rien dire, de ne pas chercher à bousculer pour aider à trouver son chemin. Mais finalement, pouvons-nous aider vraiment ? Sommes nous à même de juger quel est le bon chemin ? N’ai-je pas moi-même parfois bifurquer au milieu de rien ? La position est difficile à tenir entre laisser faire alors que l’on “devine” et faire pour l’autre. Ce qui ne sert à rien car tant que l’autre n’est pas moteur… ça finit souvent au mieux à coté, au pire nul part. Je retiens qu’il me faut peut-être plus faire remonter mes sentiments “simplement”. Je suis très maléable… trop. Doublé du fait que tout m’intéresse ! Pour moi, c’est génial car je ne m’ennuie jamais (j’aimerais bien desfois !!), mais pour mon entourage je comprends que ça peut être pénible. J’ai souvent la bougeotte… et les vacances sont là, non pas pour se reposer (pas que…) mais aussi pour aller voir ici et là et ce qu’il y a derrière ! Je souris, mais c’est symptomatique… j’en arrive à aller faire du ski de rando la nuit car je ne peux pas y aller la journée. Je reste prudent, mais bon… la montagen seul le jour, c’est déjà pas l’idéal, mais la nuit encore moins. Bref… C’est mon terrain “d’expansion”… Le problème avec m’intéresser à tout, c’est qu’au final quand on me demande mon avis, je suis partant pour tout… mais que c’est perçu comme “je m’en fous”… Du coup, cette maléabilité est parfois mal comprise. Dans les faits, je m’adapte donc… et trop. Du coup, il arrive que ça me “chauffe” et je peux donc devenir plus explosif. Il arrive donc qu’Anne-Laure “prenne la tête” pour pas grand chose (selon moi…) et que je trouve cela pas juste au regard de tout les efforts que l’on peut produire et les contorsions que l’on peut faire pour aller toujours un peu plus loin, un peu plus haut. Alors avec le temps, j’explose plus ! Je n’aime pas les conflits (vraiment pas !), mais je me rends compte que cela me bouscule de plus en plus. Au lieu de me dire que ça ne lui va pas de façon posé, ça sort sous forme de couperet que je n’ai pas vu arriver, avec souvent son lot de “mine renfrognée” pour ne pas dire plus. Avant de garder le sourire, mais le temps passant de moins en moins. Mais… mais… mais… à vous lire, il apparait (clairement > c’est le cas de le dire !) qu’à mon tour, je suis en train de perdre ma capacité à parler et dire “simplement” que ça ne me va pas. Il faut inverser le point de vue et ne plus prendre cela comme “quelqu’un qui me marche sur le pied”, mais comme un appel à l’aide… Sauf que là, je me retrouve dans la position du sauveur. Ça tourne en rond ! 😉 Néanmoins, il me faut peut-être aller plus loin et exposer plus et plus souvent mes limites. Celles que je dois définir car comme je n’en ai pas trop… Là encore, DÉFI ! Mais ce n’est peut-être pas tant les limites qu’il faut définir que les blessures que cela provoque en moi. Je retrouve ce mot et cette remarque chez votre mari…
Bref… tout n’est pas si compliqué vu d’un peu plus haut… mais quand on est au cœur et à cœur… c’est moins simple d’un coup.
Mais je garde en effet ce petit endroit intact, bien caché, celui dont vous parlez et qui dépasse toujours les marées.
En résumé… il ne faut plus dire “mais parle moi, je ne peux pas le deviner”… mais dire “ce que tu fais ou dis, me blesse”… libre à moi d’expliquer les raisons si nécessaire…
Je souris car cela ne fait pas avancer les choix que je dois faire pour mon fils l’année prochaine (ou pas directement du moins !). Il s’est pris un avertissement pour ce second trimestre. Pas sûr qu’il puisse intégrer une seconde générale. Le problème, c’est qu’il est en froid avec certain professeur (il ne rend pas le travail… !) quand avec d’autres ça passe très bien (et que les notes suivent…). Ça fait des années que je me dis qu’il lui faudrait presque un “précepteur”. Mais c’est aussi se couper “des autres” et du monde. Sans parler de l’aspect financier que je ne peux absolument pas suivre. Malgré tout, il se met à plus travailler en ce moment et les notes remontent vite. Gardons le cap ! Je sais bien que les parcours atypiques et pas forcément en ligne droite sont aussi possibles, voir nécessaires et salutaires, mais on ne peut pas non plus trop rester à la marge sous peine de se faire cataloguer et être mis sur la touche. Brevet blanc depuis hier. On va prendre le pouls des résultats.
A méditer…
A suivre…
… et merci pour cet échange riche de bien des choses ! (et du temps que vous y consacrez)
🙂
Bonne journée
ChristopheClaire, le 13 mars 2019 à 10 h 48 minBonjour Christophe,
J’espère ne pas vous avoir offensé avec ma dernière tirade !
Comme je vous comprends aussi ! Quand je vous lis, j’ai l’impression de lire ce que mon mari me dit parfois !
Quand vous dites “En résumé… il ne faut plus dire « mais parle moi, je ne peux pas le deviner »… mais dire « ce que tu fais ou dis, me blesse »”, c’est exactement ce que j’entends aussi. Il condense même ces deux phrases : “je ne peux pas deviner ce que tu ressens, parle-moi, ça me blesse quand tu ne me parles pas”.
Il me semble que nous les femmes (certaines en tout cas), on a tendance à penser que si notre homme nous aime vraiment, il est capable de nous comprendre sans qu’on ai à parler. Mais aussi sensible soit-il, il ne peut pas lire en nous comme un livre ouvert (et heureusement !).
En ce qui concerne le “sauveur”, pour ma part, si ce n’est pas mon mari qui me sauve, c’est quand-même lui qui m’a permis de comprendre qu’il y avait un truc qui clochait. Maintenant que mes murs tombent, il sait que c’est aussi en partie grâce à lui, et même grâce à certaines de ses maladresses (quand il se posait en psy avec moi par exemple), tout simplement parce que cela m’a ouvert les yeux.
Vous êtes certainement très clairvoyant sur votre compagne. Elle a de la chance, tout comme je mesure que j’ai eu de la chance de tomber sur mon homme (même si parfois ça a été galère !) : pour moi, cela m’a empêché de tourner en rond dans mes murs.
Comme on dit : la vie de couple, c’est affronter à deux les problèmes qu’on aurait pas rencontré si on était resté seul !
Et puis, les zébrures n’arrangent rien, parce qu’on est tout le temps en train de chercher, de vouloir comprendre, et on est un peu perfectionniste sur les bords et aux entournures ! Des empêcheurs de tourner en rond ! C’est très bien !!Bon venons-en aux enfants !
Nous avons aussi quelques galères surtout avec deux de nos enfants.
Notre deuxième, Elise, qui a 15 ans maintenant, a fait une phobie scolaire brutale en 4ème. Elle s’est déscolarisée d’un seul coup en janvier. C’est là qu’on a découvert qu’elle était zébrée aussi. Il a fallu faire des pieds et des mains pour trouver une solution d’urgence. Finalement, elle a terminé l’année scolaire en scolarité à la maison, avec des cours en ligne (des vidéos sur lesquelles les profs délivrent le cours, avec supports papier à imprimer). Elle était totalement autonome, ce qui était parfait pour moi. Elle a adoré ces cours qui étaient d’un très bon niveau et où les profs étaient passionnants. Elle a terminé sa 4ème et fait sa 3ème entre janvier et juillet (elle n’a pas passé le brevet). Ensuite, le deal était qu’elle retourne en classe en seconde à la rentrée suivante, avec une année d’avance du coup. C’est resté difficile cette année-là avec pas mal d’absentéisme car trop angoissée (et elle voulait continuer à la maison !). Cette année, elle est en 1ère Littéraire, et elle va beaucoup mieux. Elle a fait une thérapie pour mieux gérer ses angoisses envahissantes. Très très efficace ! Elle a 2 à 3 ans de moins que ses camarades (elle est de fin d’année) et elle survole la classe à 17 de moyenne.
Pour elle aussi, on disait qu’elle ne serait bien qu’une fois sortie du système scolaire. Elle déteste l’école, mais elle fait ce qu’on attend d’elle quand-même. On lui a appris à “faire avec”, et à essayer de se faire plaisir sur ce qu’elle aime. Tant pis pour le reste. Elle s’en sort très bien, vu la cata que c’était en 4ème.
Nous avons aussi un petit Mayeul de 7 ans qui ne rentre dans aucune case. Le médecin scolaire a dit que ce genre d’enfant ne peut pas être scolarisé comme les autres. Il a un trouble du développement neurosensoriel lié à sa “précocité”. Son cerveau ne sait pas gérer les stimuli sensoriels, et tout est une douleur pour lui, au sens propre. L’école est une torture, surtout s’il s’ennuie. Quand il est bien occupé, passionné par ce qu’il fait, il supporte mieux son environnement. Mais s’il s’ennuie, et c’est le cas en classe cette année, il est agressé de tous les côtés par le bruit, la lumière, les odeurs,… Cette année, sa maîtresse de CE2 est super froide. Elle nous dit qu’en plus de 30 ans d’enseignement, elle n’a jamais eu un élève comme lui. Elle ne veut pas gérer. On lui demande de dévisser le néon qui est au-dessus de Mayeul pour que la lumière ne l’agresse pas, et elle ne veut pas. C’est pourtant pas compliqué ! Donc résultat : il ne va plus en classe depuis Noël. Il y retourne depuis 2 semaines, 2 matinées par semaine, mais uniquement seul dans le bureau de la directrice (qui elle est super). Le reste du temps il apprend à la maison… c’est galère avec mon travail.
Bref, je ne crois pas que ce que je vous raconte vous aide beaucoup !
C’est dur de se dire que nos enfants ne seront bien qu’une fois sortis du système. Certains profs sont tellement obtus ! Parfois, il faudrait des choses toutes simples pour que nos enfants soient bien, mais non. Certains ne sortent pas de leur petit confort, de leur petite case. C’est usant pour les parents. Et ça se complique avec les études, quand c’est Parcours Sup qui décide de l’école où notre enfant va aller alors que ce n’est pas son vœu. Encore une trouvaille ce truc !!
Ce qui est certain, c’est qu’on a du pain sur la planche pour trouver des solutions qui soient bonnes pour nos enfants. Mais il y en a, c’est sûr. Il faut fouiner, chercher… et partager !
Et pour votre fille, ça se passe bien ?
A très bientôt,
Claire -
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