Une ébroïcienne, le 15 octobre 2022 à 18 h 41 min
Bonjour,
Non, vous n’êtes pas une mauvaise mère puisque vous vous souciez des réactions votre enfant, de son intérêt et de celui des autres élèves !
Rassurez-vous.
Laissez dire et faire les réflexions désagréables des autres parents ou alors, selon votre lien avec eux, rassurez-les en leur disant que vous êtes entrain de voir le problème, le pourquoi et dans quelles conditions ça s’est produit afin d’y remédier le plus tôt possible.
Les parents ont juste besoin de savoir qu’on se préoccupe de cette actualité que chacun se plaît à relayer à-tout-va.
Il serait intéressant que la maîtresse soit attentive au contexte dans lequel votre enfant se sent obligé de répondre par une morsure. Si vous le pouvez, essayez de faire de la maîtresse votre alliée en lui disant que vous essayez de résoudre ce problème et que, pour cela, vous avez besoin de son concours… Au cours de la semaine à venir, pourrait-elle observer les conditions dans lesquelles se produit cette morsure ?
Qui sont ces enfants mordus : des costauds, des dominateurs, des maladroits ?
Sont-ils toujours les mêmes ?
Que veulent-ils ?
Comment s’y prennent-ils : par un tiré de vêtement, des gestes brusques, des paroles menaçantes ?
De quelle façon s’expriment-ils : en langage bébé, châtié, autres… ?
Votre enfant se sent-il acculé/appeuré ?
Craint-il d’être contraint d’aller sur un jeu d’extérieur qui l’effraie ?
D’être bousculé/chahutė ?
La récrė est-elle souffrante pour lui au niveau auditif (hyperesthésie) ? Auquel cas, la solution sera peut-être que votre enfant puisse rester dans la bibliothèque d’école/classe pendant les récrés (avec un casque blanc anti-bruits). Il vous faudra peut-être le faire mentionner par la psy ou un médecin, voire, sur un PAI si besoin.
Se sent-il différent des autres enfants et en termes de centres d’intérêts ?
A-t-il un plus grand besoin de solitude qu’un autre ?
Aime-t-il penser/rêver ?
Par ailleurs, où en est votre enfant dans son acquisition langagière ? A-t-il suffisamment de mots pour s’exprimer car il se pourrait que la morsure soit la seule réponse qu’il ait trouvée face à ses émotions qu’il ne peut pas identifier ou sur lesquelles il ne sait pas mettre de mots.
Connaît-il la posture et la gestuelle/le regard à adopter avec ce verbal ?
Je vous suggère déjà d’aborder avec lui le vocabulaire des émotions grâce à un des livres suivants qui présentent tous caractéristiques ludiques très différentes les unes des autres (interaction, roue des émotions, systèmes de rabats) :
– La couleur des émotions, de Anna Llėnas, chez Génat jeunesse
– Mes émotions, de Aurélie Chien Chow Chine, Coll. Gaston la Licorne chez Hachette ;
– Le livre de mes émotions, de Stéphanie Couturier, chez Grund
Ces livres sont présents dans de nombreuses bibliothèques municipales.
Un jeu de cartes ainsi que des activités ludiques autour des émotions sont aussi disponibles sur le site papapositive. C’est une façon distrayante d’acquérir le vocabulaire dont il aura besoin le cas échéant.
Voici un petit jeu de rôle qui peut l’aider au niveau du comportement à adopter : proposez lui de construire une école avec sa cour de récré et ses sujets, maītresse, élèves.
Recréez des situations.
Laissez-le d’abord être l’élève dans son propre rôle et observez ce qui se passe car ce sera instructif sur ce qui se passe dans les faits. Lors de la morsure, criez « Aïe ! » (en exagėrant la douleur) « Maîtresse, j’ai maaal ! Sevan y m’a mordu ! » (simulez une douleur en exagérant là-aussi).
Devenez ensuite l’élève qui se sent obligé de mordre.
Réfléchissez ensemble à ce que votre petit personnage ressent…
Qu’aurait-il pu trouver comme solution pour ne pas mordre car mordre ça n’est pas possible, c’est interdit et ça fait mal.
Proposez à votre petit sujet des alternatives : une phrase très courte du type, « Laisse-moi tranquille » ou « Non, je n’ai pas envie de jouer », « Je veux être tout seul », etc.
L’école doit servir autant aux apprentissages premiers qu’à la socialisation. On est dans cette étape-là.
J’espère que ces 1ères pistes seront aidantes.
Bien cordialement