Teenline, le 2 octobre 2015 à 9 h 41 min
Je suis Maman de 3 enfants précoces qui ne le vivent pas de la même façon et n’ont pas les mêmes problèmes. Ils ont tous les 3 une année scolaire d’avance.
Mon aînée est en 1er et a une bonne assise psychologique, un jugement affuté et elle sait où elle veut aller et s’en donne les moyens tout en s’attachant à n’être jamais 1ère de la classe pour rester en dessous du radar des autres et continuer à tracer sa route tranquille. Elle a ses manifestations d’angoisse et de stress mais elle m’en parle et gère sa scolarité et sa vie sociale très bien.
Ma cadette (3ème) est, pour moi, le cas difficile. Je me reconnais parfaitement en elle, les complexes en moins. J’en suis arrivé à la conclusion qu’un traumatisme affectif qu’elle a eu à 3 ans l’a profondément marquée et blessée si bien qu’elle est maintenant programmée pour ne plus se retrouver dans une situation où quelqu’un pourra lui dire “tu es bête, stupide, nulle, moche, bizarre ou pas normale”. Elle ne parlait pas à son entrée en maternelle ce qui ne me choquait pas puisque pour moi, il n’existe pas qu’une seule façon de communiquer et que chacun est libre de faire ou de ne pas faire, d’obéir ou de ne pas obéir,… bref, je lui reconnaissais le droit d’exister à sa façon. Elle s’est sentie obligée de parler et ça s’est fait très vite et surtout mieux que les autres enfants de son âge. Puis, elle a appris à lire seule, avec quelques bases déjà acquises (alphabet et syllabes). A 4 ans, elle avait une lecture fluide et parfaite et le premier mot qu’elle a lu, à notre grande surprise, fut Glaïeul (sur un marché). Pour l’écriture, elle a aussi excellé : jamais aucune lettre n’a été tracée en dehors des lignes et toutes les lettres avaient des proportions harmonieuses. Elle s’est découvert un talent pour le graphisme et le dessin. La musique aussi… elle a mémorisé des partitions sur notre piano électronique et les reproduit à merveille. Malheureusement, elle s’astreint à une perfection constamment et s’interdit tout plaisir, tout bonheur. Elle a aussi d’énormes aptitudes physiques (championne de Judo Normandie 2 années de suite, coupe de France Minime en 2014). Elle est instinctive et vive et semblait prendre plaisir à gagner jusqu’à dernièrement.
Aujourd’hui, je me rends compte qu’elle a tellement peur d’être différente, rejetée et oubliée qu’elle excelle dans l’art d’être insignifiante, de ne pas faire de vague et alimente ainsi sa terrible angoisse de “n’être rien”.
La concernant, je suis perdue et j’ai l’horrible sentiment de réagir trop tard.
Mon fils(5eme) est très perspicace et vif mais hypersensible et un peu parano. Il n’a jamais trouvé sa place à l’école et pourtant, il sait s’abêtir pour être accepté. Par moment, il n’en peut plus de jouer ce rôle et a besoin d’un break, un moment sans école où on parle beaucoup et où il se détend. Il cherche les responsabilités et en même temps récolte les antipathies, les violences verbales et physiques (il est judokas et n’est pas du genre à se laisser faire). Comme sa soeur, il est très bon en sport, technique et tactique mais la volonté de gagner en moins. Son problème est plus d’ordre social : il n’est pas accepté, est rejeté et vit très mal les injustices. Il s’oppose aux adultes, n’hésite pas à argumenter et déstabilise les autres parce qu’il a raison !! Il n’a aucun ami et s’ennuie puissamment en cours. Il ne supporte parfois plus la bêtise de ses camarades qu’il traite de Neuneus tout en admettant qu’ils ne le sont pas tous et que c’est un jugement injuste et exagéré digne d’un prétentieux. On travaille la modestie et l’écoute des autres. En CM2, on a du le déscolariser à cause du père d’un camarade, employé de Mairie, qui était présent sur le temps de cantine et qui s’est autorisé à s’acharner sur lui parce que son fils ne pouvait pas encadrer le mien. 4 mois d’école à la maison furent une expérience exemplaire. On a boucler le programme et plus en 3 semaines et ensuite repos ! A cette occasion, on a découvert que les instits n’étaient pas à la hauteur, que le programme officiel était beaucoup plus garni et intéressant que celui mis en pratique, que mon fils n’avait aucune force de travail, aucune organisation (au sens où je l’entend) et aucune envie de bien faire.
On a tout repris à zéro et quand il est entré en 6ème, il était plus mature et plus autonome. Mais très vite, il a déchanté sur le collège. On pense maintenant à l’IEF pour ses années de 4ème et 3ème.
J’espère trouver de l’aide sur ce site. Pas forcément en direct. Je vais prendre le temps de lire les posts et les témoignages. Je me suis aussi beaucoup intéressée aux tribulations d’un petit zèbre, aux sections Zebras et à toutes les initiatives mises en place pour les HP. Je souhaite juste aider mes enfants à s’affranchir des critères sociaux, des jugements et qu’ils arrivent à être des électrons libres.
Merci à ceux et celles qui prendront le temps de lire ce roman !