Qui n’a pas été confronté aux débordements de son enfant à haut potentiel, exprimés prioritairement à votre égard, parents, le soir, alors que tout semblait bien se passer jusqu’à ce moment précis ?
Pour comprendre ces manifestations fréquentes d’insatisfaction, Audrey A. nous a proposé de relayer un article écrit par Séverine Guy, accompagnatrice en éducation positive.
L’article de Séverine est bien fourni, je vous laisse par conséquent le soin de le lire vous -mêmes, en mettant toutefois l’accent sur deux points particuliers qui me semblent essentiels :
Le besoin de sécurité affective pour exprimer son mécontentement :
Les manifestations d’humeurs de vos enfants, intervenant en fin de journée, sont très souvent incompréhensibles car
- elles surviennent d’un moment à autre, sans raison apparente, pour une broutille,
- ce n’est pas le comportement habituel de votre enfant en cours de journée et sa “colère” semble vous être destinée tout spécialement à vous, parent, au pire moment.
Il faut bien comprendre que, le plus souvent, il s’agit d’un signe de frustration d’un enfant qui s’est contenu toute la journée.
Il s’est ennuyé pendant les leçons… Il n’a pas compris la consigne de l’exercice demandé par sa maîtresse… Son meilleur copain a refusé de jouer avec lui…
https://www.pour-une-education-positive.com/colere-enfant-precoce/
Votre enfant a alors grand besoin de se libérer à un moment donné, c’est l’image de la soupape qui explose. Cette explosion se passe lorsque votre enfant s’y sent autorisé et en confiance, par conséquent en votre présence, parent, qui êtes là pour le comprendre, l’accompagner, lui donner la sécurité affective dont il a besoin et surtout le rassurer.
Une fois cette clé de compréhension en mains, vous pourrez plus facilement discuter avec lui, tenter de reconstruire le fil de la journée pour vous rendre compte de ses difficultés à vivre un enchaînement de moments peu enrichissants. A cet égard, évitez de lui poser la question suivante : “qu’as tu fais de beau aujourd’hui ?” La réponse fréquente de mon fils lors de ses petites années était claire : “rien !” ou “je ne sais pas !”.
Eviter la crise du soir
Séverine Guy évoque dans son “étape 5” différentes procédés à mettre en oeuvre pour éviter la crise.
J’en rajouterais un, relatif au fait de rassurer son enfant dont nous venons de parler : en effet l’enfant à haut potentiel qui vit ces crises est un enfant dont les besoins ne sont pas assouvis tout au long de la journée, c’est pourquoi il éclate. Or, s’il sait que vous avez compris sa souffrance et que vous êtes disposés à en parler avec lui et surtout à “compenser” et pallier à ses manques, cela évitera aussi bien des crises.
Il faut lui donner l’occasion de se réjouir pour un événement qui pimentera sa journée. Evidemment cela serait plus simple que ce moment intervienne durant le temps scolaire, mais lorsque ce n’est pas le cas, vous pouvez anticiper et prévoir pour lui une occupation ou activité qui lui permette de se décharger. Cette nécessaire décharge ne se situe pas forcément sur le plan “physique”. Souvent il a déjà passé beaucoup de temps à tenter de jouer avec ses pairs, il a parfois mal vécu les heures de récréation, de cantine, de temps libres… pendant lesquelles il n’éprouve pas le même plaisir que ses camarades (autre point de frustration car non seulement il ne se défoule pas mais vit mal le fait de ne pas être aussi heureux que ses camarades à ces moments là).
Nombre d’enfants à haut potentiel ont besoin d’une “décharge intellectuelle”, cette notion est souvent oubliée. Ils ont besoin d’enfin faire travailler leur esprit et faire chauffer les neurones ! Dans ces cas là il vaut mieux les orienter vers des activités plus intellectuelles, de type musique, échecs, sports de concentration…, jeux de société et/ou de rapidité…
Merci en tous cas à Séverine Guy pour cet article qui nous rassurer face à la colère de nos enfants, bien résumée dans cette citation :
Nous sommes des mammifères et c’est un réflexe archaïque que possèdent tous les mammifères : ne pas exprimer sa détresse en milieu hostile ou étranger, sous peine de se rendre vulnérable.
https://www.pour-une-education-positive.com/colere-enfant-precoce/
Je vous invite à lire le long article de Séverine sur son site et à en discuter à travers vos commentaires. Et vous, quelles ont été vos solutions pour soulager vos enfants le soir ?
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Votre article tombe à point nommé. Tous les soirs c’est la crise pour qu’il prenne sa douche, se lave les dents… Tout ce qui touche à son hygiène personnelle est un rapport de force…
Mon garçon a 9 ans, il a été testé HPI il y a deux ans.
Ce matin même, sans avoir lu votre article, je lui dis : “je sais que toute la journée, tu te contiens car ta maîtresse est quelqu’un de difficile pour toi à comprendre, tu as souvent envie de crier, tu es souvent en colère, tu ressens souvent de l’injustice car tu fais des efforts et elle te met tout de même des croix dans ton cahier, alors le soir quand tu rentres, tu ne sais pas faire autrement que t’opposer à nous, parce que tu sais que nous, tes parents, sommes là pour toi et t’aimerons toujours. Mais pour éviter qu’on se dispute chaque soir, que penses-tu de décharger ta colère et ta frustration et le stress accumulé autrement ? Tu pourrais par exemple taper dans un coussin, taper sur le canapé, dire ce que tu as sur le coeur, et après nous on est là aussi pour t’écouter ; ainsi peut-être que tu pourrais prendre la décision d’aller te doucher tout seul, sans attendre qu’on te le dise, car un ordre de plus dans la journée, ça doit être trop pour toi…” Il écoutait et a eu un petit sourire qui en disait long, puis il a fait exprès de changer de sujet parce que je sais que j’avais tapé juste… Et ce matin je lis votre article… Comme le monde est étrange et connecté !! Merci pour vos mots, on verra si cela fonctionne mieux ce soir et les soirs suivants…
https://enfant-surdoue.fr/enfants-surdoues/quatre-conseils-pour-aider-votre-enfant-surdoue-a-sendormir/
J’ai trouvé cet article très aidant, mis avec celui ici! J’ai parlé à ma fille (cinq ans) de ce que j’ai lu dans l’article plus haut et celui que je partage. De mes observations, de mes réactions habituelles mal ajustées, de nos différences (je suis aussi surdouée; on l’est tous dans ma famille très proche), de ce que j’ai l’impression qu’elle vit, … Puis, on a mis en place un “coucher” plus tôt et sans stress, avec une activité à la fois créative et intellectuelle qu’elle fait seule (je reste près mais prends un moment pour moi aussi). Elle arrête quand elle est prête, vient se coucher, éteint son cerveau avec le bouton de son choix, j’éteins la lumière, puis dodo en cinq minutes, un miracle! Pas de cris et d’agressivité, pas de “mais…” qui finissent pas, pas de questions à l’infini, de frustrations de plus, d’impatience débordante de mon côté, …
J’ai lu votre article avec attention ce qui m’a frappé c’est les mots explosions colère …. Mon fils de bientôt 5 ans et un élève gentil adorable qui s’occupe des autres il ne se fait pas entendre plus que ça… Mais arrivé à la maison je vis un véritable enfer il cri donne des ordres court partout (dans un appartement c’est pas terrible)! Dis énormément de gros mots aussi horribles les uns que les autres… Je ne sais plus quoi faire il n’est pas suivi par personne, ni a été testé. Son frère aîné à de l’avance on le sait depuis sa plus tendre enfance a de grandes facilités que dois je faire pour que mon petit soit moins violent et qu’il arrête de se faire du mal et me faire péter un câble ?
Bonjour,
Peut être que votre fils vit lui aussi un décalage important qu’il parviendrait à gérer en se contenant à l’école et en se déchargeant le soir ?
S’il y a des antécédents dans la famille, je vous conseillerais de voir si votre fils ne suit pas le même chemin ?
Contente d’être tombée sur votre article !
Mon fils de 3 ans me fait des grosses crises le midi et le soir, car il ne va pas a l’école l’après-midi, donc je suppose qu’il se décharge une première fois a midi et une deuxième au soir. Mon fils n’a pas était faire de test de QI J’ignore a partir de quel âge nous pouvons le faire et où se renseigner. La famille de mon père du côté de ma mère sont très intelligents, mon papa a fait un test il a un QI de 130 et il a toujours sue que j’étais aussi très intelligente, je ne m’intégrer pas aux autre a l’école, aimait la solitude, j’avais des difficulté, simplement car je m’ennuyais, je voulais tout le temps de la nouveauté, une fois je j’avais appris un truc, pour moi c’était déjà derrière moi… J’étais et je suis capable de regarder une carte de France une fois pour retenir a quel endroit précis sont les régions, commune, département… J’ai toujours aimais les problèmes et la géométrie en math. Bref, j’ai toujours sue sans faire de test que j’en ai la dedans, et je me demande si mon fils n’a pas un bon QI il n’a commencé à parler qu’à ses 3 ans, il invente tout un tas de trucs, il est très curieux et comme moi je pense qu’il est hypersensible ! L’autre fois il a eu l’idée de mettre une manette de console sur le petit loquet du ventilateur pour que la manette tourne avec le loquet, c’était très rigolo ! Et donc il me fait de très grosse crise le midi au moment même où je l’installe dans la voiture. J’essaierai de lui trouver un jeu tel Lego ou autre pour faire chauffer ses neurones comme vous dite.
Bonjour,
Vous pouvez aussi trouver pour la voiture un livre ou petit jeu de voyage par exemple sur lequel il pourra effectivement décharger sa tension.
Il sera sans doute utile que vous preniez l’avis de son enseignant sur son comportement et sa participation à l’école, ce sont des éléments qui vous aideront à comprendre pourquoi il explose : ça peut être de la fatigue, du stress, de la difficulté à gérer ses émotions, des besoins approfondis…