Haut potentiel intellectuel : démêler le vrai du faux
Le haut potentiel intellectuel est un sujet dont on parle de plus en plus. Mais entre les faits avérés et les idées préconçues en circulation, il est parfois difficile de savoir ce qu'il en est en réalité...
C’est ce que se propose de faire un article publié début janvier dans le magazine Ça m’intéresse à travers une liste d’allégations régulièrement évoquées un peu partout, et malheureusement souvent erronées ou inexactes.
Dans la mesure où la plupart de ces affirmations sont exprimées de façon catégorique, il est évidemment compliqué de les classer strictement entre “vraies” et “fausses” idées. Beaucoup de ces assertions n’ont donc pas de réponses tranchées et directes, puisqu’il est impossible de faire du haut potentiel intellectuel, dans ces domaines précis, une généralité.
- Le HPI a forcément un QI supérieur à 130
- Il est possible de les détecter à certains signes précoces
Ces deux premières assertions sont effectivement exactes. Conventionnellement, quelqu’un est considéré comme étant à haut potentiel intellectuel dès lors que son quotient intellectuel atteint ou dépasse 130. Par définition, il n’existe donc aucune manière autre que le test de QI d’affirmer que l’on est à haut potentiel intellectuel. Cela n’exclut pas pour autant qu’il y ait des signes qui puissent nous mettre sur la piste du HPI, comme l’hypersensibilité, une forte curiosité et tout un florilège de caractéristiques diverses et récurrentes dans ce type de profil.
Cependant, ce n’est pas parce que l’on présente un ou plusieurs de ces signes que l’on est nécessairement surdoué. Comme dit, finalement, seul le test fait vraiment autorité.
- Un HPI a forcément des problèmes à l’école
- Les HPI se sentent en décalage avec les autres
- Ils sont hypersensibles et hyperactifs
Contrairement aux deux affirmations précédentes, celles-ci, quelle que soit la réponse, nécessitent d’être relativisées. S’il arrive que des personnes à haut potentiel, et en particulier les enfants, aient des difficultés scolaires et sociales, ce n’est pas le cas de tous, ni même de la majorité d’entre eux. De même, comme je le disais précédemment, pour ce qui est de l’hypersensibilité et l’hyperactivité, souvent associés au haut potentiel sans pour autant en être une cause ni une conséquence.
Par ailleurs, l’idée que son enfant, rencontrant des difficultés, puisse simplement être “différent” voire “plus intelligent que les autres” est une façon de se rassurer quant à ses problèmes. Malheureusement, tant qu’aucun test n’est fait, il est impossible d’en être certain, ce qui risque de conduire les parents à mésestimer la situation de leur enfant et, ainsi, à lui apporter des “solutions” qui ne correspondent pas à ses besoins réels et ne feront que l’accabler davantage.
«C’est lucratif pour les psys et, pour les parents, se dire que l’échec scolaire est imputable à un haut potentiel est rassurant»
« Les personnes pourraient avoir tendance à dire “si je bouge, ce n’est pas de ma faute, c’est parce que je suis HPI et donc hyperactif” »
Emmanuelle Piquet – https://www.caminteresse.fr/sciences/haut-potentiel-intellectuel-hpi-halte-aux-idees-recues-11187073/
- Il y a de plus en plus de HPI
Techniquement, non. Comme le dit Emmanuelle Piquet, « Depuis une dizaine d’années, on fait davantage de diagnostics psy en général, dont de haut potentiel.» Si on a l’impression qu’il y en a de plus en plus, c’est donc parce qu’ils sont plus pris en compte, plus identifiés. La communication sur le sujet s’est aussi faite plus présente ces dernières années, améliorant la vigilance et la capacité de détection à leur égard et permettant ainsi un meilleur accompagnement.
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