La frustration chez l’enfant précoce, conséquence d’un besoin vital inassouvi
Dans sa chronique mensuelle pour le journal des femmes, Arielle Adda nous parle de la frustration chez l'enfant précoce dont il ne faut pas confondre les effets avec l'expression d'un simple caprice.
Dans sa dernière chronique mensuelle pour le journal de femmes, la psychologue Arielle Adda, auteur du livre Psychologie des enfants très doués aborde la question délicate de la frustration qui envahit parfois les enfants précoces et de ses effets.
L’enfant précoce est souvent décrit comme hypersensible ou hyperémotif. On observe parfois un changement soudain dans son humeur, d’ordinaire si agréable, souvent pour ce qui semble être une broutille. Cette éruption de colère n’a pas de cause apparente qui permette de justifier la violence avec laquelle elle s’exprime.
Alors pourquoi cette tempête émotionnelle ? Généralement, l’enfant désirait simplement quelque chose qui lui a été refusé. Du moins en apparence. En réalité, ce genre de cas s’explique par le besoin vital qu’il ressent d’obtenir l’objet de son désir.
Il était exactement dans l’état d’esprit du bébé affamé qui hurle parce qu’il sent qu’il risque de mourir si on ne le nourrit pas rapidement.
Il perçoit alors ce refus comme une trahison, se sent délaissé par son entourage et devient extrêmement angoissé. Les personnes en qui il avait confiance, qui ont toujours veillé sur lui avec attention, ont décidé cette fois de ne pas lui prêter attention ; elles sont devenues des étrangers pour lui, et il ne comprend pas ce brusque changement.
Les enfants précoces ont souvent tendance à imaginer toutes les conséquences qu’un fait peut avoir, y compris les plus dramatiques d’entre elles, aussi irréalistes soient-elles. Ainsi le choix des parents de ne pas accéder à leur requête peut signifier pour eux qu’ils ne valent plus rien à leurs yeux. C’est un abandon en règle, et il sont conscients de ne rien pouvoir y faire.
Ils ont perdu toutes leurs capacités, ils ne savent plus comment amener quelqu’un à adopter leur point de vue.
Envisageant alors les possibilités les plus terrifiantes, l’enfant peut aller jusqu’à penser avoir perdu toutes les capacités que l’on admirait chez lui. Il n’est plus rien, et tout ce qu’il pensait acquis est désormais remis en cause.
L’enfant doué confronté à une frustration, entrevoit, avec effroi, une perspective terrifiante.
De ce fait, l’enfant désespéré perd toute faculté de réflexion et de raisonnement logique. Confronté à une situation qu’il n’aurait pas même osé imaginer, il est incapable d’y remédier, ce qui le conforte dans l’idée qu’il a perdu une partie de lui-même.
Face à ce qu’il considère comme un cauchemar, hors de l’univers familier où il a vécu jusqu’alors, l’enfant terrifié ne voit aucune issue. S’il a déjà essuyé des refus auparavant, ils concernaient un désir aussi vite formulé qu’oublié. Le refus ou l’accord des parents n’avait pas de réelle importance, étant donné que le désir lui-même n’était pas vital. Mais dans le cas précis qui nous intéresse, les parents ont pris son besoin à la légère, et n’ont pas fait la différence avec un simple caprice passager.
Comme chaque mois, Arielle Adda termine sa chronique en nous livrant quelques conseils de bon aloi que je vous invite à aller lire sur le site dujournal des femmes
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