Les enfants à haut potentiel et le camouflage – Témoignage

On dit souvent des enfants surdoués qu’ils sont “différents”, et cette différence se ressent sur de nombreux points. Parmi eux, la difficulté à nouer des relations sociales, des amitiés est un problème important, sinon majeur. HPI ou non, il n’est jamais facile de s’intégrer dans un groupe quand on pense autrement, que l’on a d’autres centres d’intérêts. Et c’est d’autant plus délicat pour un enfant à haut potentiel qui, par nature, aura tendance à être plus performant, plus rapide et travailleur, généralement avec de meilleurs résultats. C’est ce qu’explique Sarah Zitouni, jeune adulte à haut potentiel intellectuel, dans un témoignage publié par le magazine Marie-Claire :

Au fur et à mesure, c’est moi qui ai changé pour m’adapter pour que je puisse me connecter au mieux au monde “normal” autour de moi. J’ai même essayé d’avoir des moins bonnes notes en classe et de moins répondre aux questions des professeurs pour avoir des copines.

Sarah Zitouni – Je suis HPI et voici ce qu’il se passe dans ma tête – Marie Claire

Ainsi, pour réussir à se faire accepter, l’enfant peut aller jusqu’à faire baisser volontairement ses notes ou adopter un comportement d’élève moyen. Mais d’autres problèmes peuvent être source de mauvais résultats scolaires. Il est donc important de savoir faire la différence avec la baisse de motivation, l’ennui, un réel souci d’apprentissage ou de compréhension ou encore un trouble associé.

Par ailleurs, précisons que ce camouflage n’est pas une solution en soi et risque, à plus long terme, de se retourner contre l’enfant : en dehors de conséquences désagréable sur le bulletin, il n’est jamais recommandé de se faire passer pour quelqu’un que l’on n’est pas réellement, de combattre sa vraie nature. Et parce que les enfants à haut potentiel intellectuel ont un sens aigu à la fois de l’amitié et de l’honneur, il y a de fortes chances qu’ils se trouvent tiraillés entre l’incompréhension de ses parents qui cherchent à expliquer sa soudaine détresse et son adhésion à un groupe construite sur une base bancale et fragile.

À 6 ans, je ne me rendais pas compte que j’étais différente des enfants de mon âge car j’étais trop jeune, mais les personnes autour de moi en avaient conscience. J’étais harcelée par mes camarades dès le CP et ma famille m’a aussi avoué plus tard avoir compris que je n’étais pas ‘comme les autres’.

Sarah Zitouni – Je suis HPI et voici ce qu’il se passe dans ma tête – Marie Claire

Et si une telle différence de fonctionnement peut poser problème à l’enfant, notamment dans le milieu scolaire, il peut aussi être source de difficultés une fois adulte, tant dans le monde du travail que, là encore, dans les relations aux autres.

Étant très mature déjà jeune, l’adulte à haut potentiel ne change pas énormément en vieillissant. Son mode de fonctionnement reste le même, au mieux parvient-il un peu plus facilement à s’adapter aux autres. Mais cela demande toujours un effort : gérer ce que l’on ressent, ses pensées qui dérive et ce qu’on dit pour ne pas froisser est épuisant au quotidien.

Aujourd’hui, tout le monde voudrait que son enfant soit unique. Et être HPI peut répondre à cette envie. Mais nous ne sommes pas des bêtes de foire. Il y a aussi des conséquences à être haut potentiel. Ce qui serait le plus utile, au-delà de tester les enfants, c’est d’inclure la diversité dans le groupe. Finalement, ça fait quoi que les gens pensent différemment ?”.

Sarah Zitouni – Je suis HPI et voici ce qu’il se passe dans ma tête – Marie Claire

Lire le témoignage en entier sur le site de Marie-Claire