Les enfants à haut potentiel ont aussi besoin d’un cadre éducatif cohérent
La question de l'importance des limites et d'un cadre éducatif cohérent est primordiale pour donner à son enfant les bases d'une vie en société épanouie.
Comment trouver les justes limites pour son enfant ? Telle est la question soulevée dans un entretien sur le site Famille chrétienne par Caroline Goldman, psychologue dont le dernier livre est intitulé “File dans ta chambre“.
Quelle autorité parentale ?
Malgré ses aspects polémiques, que j’évoquerai rapidement, je vous conseille tout de même la lecture de cet article qui nourrira une réflexion utile ou permettra peut-être un recentrage sur les points de repère de base que sont le rôle de protection des parents vis à vis de leurs enfants et la nécessité d’être en tant que tels des modèles fiables. Et tout particulièrement pour les parents d’enfants précoces au profil provocateur.
Il ne fait nul doute que l’enfant doit soit se sentir rassuré dans son environnement familial, et qu’à cet égard la recherche de limites répond au besoin de se sentir protégé par un cadre ferme et stable, le même comportement devant toujours engendrer la même réponse.
« Le ton est essentiel : il faut rester calme et ferme, que l’enfant ressente une maîtrise de soi »
Le cadre pourrait être défini dans chaque foyer comme ce qui est acceptable ou non pour le bien être de l’ensemble de ses membres, qu’il est nécessaire d’imposer à ses enfants dès le plus jeune âge.
Le “mythe” de l’enfant surdoué
Pour Caroline Goldman, qui n’hésite pas à utiliser le terme de “mythe” à son sujet, l’enfant précoce n’existe pas. Ou plutôt, les difficultés que présentent des enfants de ce type n’ont rien à voir avec leur particularité intellectuelle, ce qui n’est pas du tout la même chose.
En réalité, l’enfant à haut potentiel est susceptible de percevoir plus finement les failles de ses parents et de tenter d’en profiter pour asseoir des certitudes. En l’occurrence, ses besoins de protection sont les mêmes que ceux des autres enfants, sauf qu’il risque de tenter plus souvent de mettre les réponses en doute, d’où la nécessité de rester ferme sur les questions éducatives. Ce sont des enfants qui, plus encore que les autres, ont besoin d’être rassurés et d’évoluer dans un cadre logique qui leur paraît juste.
En grande partie, le rôle de guide des parents décrit dans cet article me semble pertinent, mais il comporte aussi à mon sens des limites qui n’ont pas été abordées.
Une autorité partagée
Je passe la critique un peu outrancière sur l’éducation bienveillante et propose d’en retenir les avantages et les bonnes pratiques.
Je précise d’abord que je souscris, comme tout psychologue d’enfant, à la lutte contre les violences ordinaires, et loue le mérite de l’éducation positive de rappeler qu’il faut manifester de l’amour à ses enfants, apprendre à les écouter et les aider à verbaliser leurs émotions
Quel que soit le modèle éducatif choisi, il existera toujours des exceptions pour l’invalider.
Je passe aussi sur le raccourci rapide et le lien direct fait entre “enfant à haut potentiel” et “enfant dit systématiquement pénible car il n’aurait pas eu de cadre parental ” ! Je suis d’ailleurs d’accord avec Mme Goldman, ce sont la plupart du temps des enfants adorables, super intéressants, vifs, spontanés etc…pour ne citer que ces points communs.
Mais les accidents de la vie existent, malheureusement, pour tous les enfants. Le premier à ce propos, cité en fin d’article, est l’absence de l’un des parents, qui ne permet pas de rétablir l’équilibre lorsqu’une situation s’aggrave.
Bien sûr. Il est indispensable d’être deux, d’abord pour couper ce duo fusionnel qui existe entre la mère et l’enfant. Par ailleurs, quand la relation s’échaude avec l’un des deux parents, il faut que l’autre mette un terme à l’excitation relationnelle et qu’il marque la cohésion de la matrice éducative. Il n’est pas grave que l’un des deux parents soit plus tendre et l’autre plus autoritaire, mais l’unité du couple est primordiale pour l’enfant.
Le second point qui mérite réflexion est celui de la portée et de l’influence réelles du modèle parental, fusse-t-il équilibré.
Il me semblerait juste en effet d’admettre que les enfants aujourd’hui ne passent que très peu de temps auprès de leurs parents. Entre l’école, les activités péri et extrascolaires, les loisirs, le travail, la majorité des parents se retrouve à tenter de boucler une longue journée avec très peu de vrais moments pour eux et leurs enfants.
A l’extérieur de la famille, un autre cadre ou modèle peut être imposé aux enfants, qui lui aussi pourrait causer les débordements cités par Caroline Goldman, sans que les parents en soient responsables. Cela me paraît particulièrement vrai pour les enfants à haut potentiel dont les besoins ne sont pas pris en compte durant la journée et qui pourraient décharger les frustrations accumulées à l’école une fois revenus à la maison.
Cela n’empêche évidemment pas de prendre un bon départ et de mettre en œuvre les bonnes pratiques éducatives dès la petite enfance.
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