Aller au contenu

Activités

  • CéliaL a répondu au sujet Désemparée dans le forum Logo du groupe L'enfant provocateurL'enfant provocateur il y a 4 ans et 6 mois

    Bonjour,

    Je partage votre détresse, pas en temps que mère (ma fille n’a que 4 ans et grâce au travail conjoint avec une formidable équipe enseignante, nous avons réussi pour l’instant à canaliser un peu son coté provocateur) mais en tant qu’ancienne enfant precoce.

    Je me reconnais beaucoup dans la description que vous faites de Margot et reconnais aussi les rapports que j’ai eu avec mes parents de mes 9 a mes 14/15 ans (sans vouloir vous inquiétez sur le fait que… ça peut-être long !).

    J’aimerais que mon expérience puisse vous aider, malheureusement je crois qu’il n’y a pas eu de recette miracle, que seul le temps, beaucoup de psy et mes propres experiences ont su me faire me calmer.

    Toute cette colère c’etait chez moi de la souffrance du rejet, du manque d’amour, de la difference, de l’incompréhension des autres. Et je vomissais toute cette peine sur mes parents, mes profs, mes camarades à grand coup de mépris. Moi aussi on pensait que j’avais “le melon” et on me le renvoyait constamment. Alors qu’en réalité oui je ne comprenais pas la lenteur des autres qui m’epuisait et je le faisais remarquer, mais je me méprisais bien plus moi même, surtout que tout le monde disait que j’étais mégalo, ça n’aide pas à s’aimer soi meme. Petit à petit les gens, et surtout mes parents, se sont mis sur la défensive vis à vis de moi, et en fait c’est terrible, d’avoir l’impression de faire peur à tout le.monde, et du coup d’avoir l’impression que personne ne nous soutient. Je pense que c’est le manque de soutien, de filet de sécurité qui a fait que tout cela a duré et été si violent pour moi. Il ne faut pas oublier qu’un parent est un éducateur certes mais c’est avant tout un cocon de soutien, et il faut savoir faire ressentir cela a un enfant, même un enfant violent (dans ses mots) et en colère, sinon il est encore plus blessé et c’est le cercle vicieux (que j’ai vécu pendant des années)

    Je vous lis avec attention mais ne sait pas tellement quoi dire d’autre que de toujours parler à votre fille avec honnêteté, lui expliquer que vous essayer au mieux mais que vous êtes désarmé, et l’entourer avant tout d’amour, d’amour, d’amour…

    Si j’écris ce n’est pas pour ce conseil ma foi bien inutile, c’est parce que quelque chose m’a fait tiqué dans ce que vous avez écrit : vous avez indiqué vouloir lui faire quitter son collège et sport études ?
    Autant la priver de portable je ne peux que vous soutenir, autant j’ai tendance à penser que la retirer de sport études et l’éloigner de son collège est une erreur.
    De ce que vous décrivez de Margot, même si cela s’est accompagné par une explosion d’ego (et l’ego est plus fragile qu’on pense chez ces enfants qui ont l’air méprisant mais qui souvent sont bien plus violent envers eux même qu’envers les autres), c’est vraiment un élément qui a l’air de lui avoir fait du bien. Un endroit où elle semble à sa place, entourée, rassurée, acceptée.
    Je pense que c’est le meilleur moyen de la faire de sentir incomprise de la priver de son espace de bien-être et d’acceptation. Elle a trouvé un endroit où elle a sa place, c’est dur pour des enfants comme nous, où elle a des amis. Je pense que ce n’est pas quelque chose qui peut faire l’enjeu d’une punition, c’est trop important et constitutif pour elle, une base dont elle a besoin.
    Je pense aussi qu’il faut lui montrer que vous comprenez l’importance que ça a pour elle justement, que vous comprenez que ce n’est pas un élément “negociable” ou “supprimable” parce que c’est trop important pour elle. Pour la rassurer. Parce que moi si j’étais si en colère c’est surtout que j’avais peur d’être seule et rejetée. J’aurais aimé que mes parents me montre que ce qui était important pour moi l’était aussi pour eux.

    Voila c’était surtout pour ça. Parce qu’on est des enfants rancuniers et que quelque chose comme ça, je pense que je ne l’aurais jamais pardonné à mes parents et que ça aurait vraiment rompu la confiance que j’avais pour eux.

    Je pense aussi que cette lettre est une formidable démarche, je vous souhaite beaucoup de courage et si je peux vous donner de l’espoir ça a été long et dur mais je vais très bien et ma relation avec mes parents aussi : courage et patience, vous allez y arriver !!

    • Votre témoignage est tellement intéressant. Cela nous permet de mieux comprendre ce qui se passe dans (votre) leur tête. 😉 Merci, je vais tâcher d’appliquer vos conseils.

      • Je suis heureuse que cela puisse vous aider. Des fois je ne me rends pas compte que tous les parents d’enfants précoces ne sont pas forcement aussi des précoces et que mon témoignage peut-être précieux.
        Si vous voulez échanger plus amplement sur mon expérience d’enfant c’est avec plaisir.