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Quatre témoignages édifiants d’adultes surdoués

Le journal de Montréal nous livre ces témoignages intéressants pour comprendre l'importance de la détection et de la prise en compte des besoins éducatifs des enfants précoces. 

Quand être trop intelligent devient un handicap

Le journal de Montréal publie le portrait de quelques québécois, des adultes surdoués à très haut QI qui rencontrent des difficultés dans leur vie professionnelle ou sociale. Des témoignages intéressants pour comprendre l’importance de la détection et de la prise en compte des besoins éducatifs des enfants précoces.

On leur a dit qu’ils souffraient de trouble de la personnalité, de déficit d’attention, ou qu’ils étaient tout simplement incompétents. Mais en réalité, leurs échecs étaient dus à leur trop grande intelligence.

A 45 ans, Olivier Laroche est programmeur. Il a enchaîné les emplois et subit une grande instabilité professionnelle. Il a découvert son don il y a seulement un an.

«Si j’avais eu mon diagnostic à 10 ans, qui sait où je serais aujourd’hui? Parce que, pendant la vingtaine, je ne me trouvais pas très intelligent et ça m’a nui», admet-il.

Pascale Roseberry a 52 ans. Détectée il y a trois ans, elle a pour sa part enchaîné les postes de travail dans son entreprise et aspire maintenant à une retraite active.

«Je me suis toujours sentie différente des autres et introvertie. Je me disais que j’avais peut-être des tendances Asperger et asociales, mais pas que j’avais un très haut QI», dit-elle.

Plus jeune, Mme Roseberry avait des résultats scolaires de loin supérieurs à la moyenne, même si elle s’ennuyait énormément sur les bancs d’école et écoutait très peu en classe. «Je préférais lire les œuvres de Shakespeare et faire de la broderie», dit-elle en riant.

Les enseignants ne se sont jamais plaints, car elle performait et était sage comme une image.

Catherine a 40 ans. “Quand sa mère a accouché d’elle, le médecin a dit en la voyant qu’elle serait surdouée et bonne en maths.” Elle a pourtant dû attendre l’âge de 38 ans pour être détectée officiellement.

Sur le coup, elle dit avoir été soulagée de comprendre le fonctionnement de son cerveau et l’origine de son sentiment de solitude. Elle était aussi en colère de s’être laissé niveler vers le bas et de s’être culpabilisée dans le quotidien pour ses particularités.

Sébastien a été diagnostiqué bipolaire, cyclothymique, avec un trouble de déficit d’attention et gavé de ritalin et de lithium avant d’apprendre, à 37 ans, que son véritable «problème» était d’avoir un très haut QI.

Les effets secondaires se sont fait sentir dès la petite école, dit-il, où il s’ennuyait profondément. Il regrette amèrement de ne pas avoir été pris en charge plus tôt.

«J’étais très bon à l’école, trop bon… je finissais tout avant les autres élèves et facilement. Au lieu de prendre le réflexe de pousser plus loin la matière je préférais m’amuser et faire le clown», déplore-t-il.

Même s’il est judicieux de prendre du recul et de ne pas  imputer à bon compte tous les problèmes rencontrés durant une vie bien remplie au surdouement, les témoignages de ces adultes méritent d’être lus. Ils nous aident en effet à mieux comprendre comment et pourquoi il est important de reconnaître le plus tôt possible le haut potentiel d’un enfant.

Lire les quatre témoignages en entier sur le Journal de Montréal

 

Je m'occupe d'Enfants Précoces Info depuis 2002. Je publie des articles et j'interviens sur la partie technique du site. J'essaye aussi de le faire évoluer pour qu'il soit le plus utile possible et qu'il vous rende les meilleurs services dans l'accompagnement de vos enfants. Je suis le papa de quatre enfants précoces nés entre 1997 et 2012 et, à ce titre, j'essaye de vous faire partager mon expérience.

5 commentaires

  1. MURIEL67 le 11 avril 2018 à 10 h 21 min

    Bonjour,
    Je suis la maman d’un ado de 17ans, scolarisé en 1ere BAC PRO. Depuis quelques années mon mari et moi-même vivons au gré des punitions et des retenues de notre fils. Il a été renvoyé de 2 écoles pour comportement inadapté car celui-ci est distrait pendant les cours, corrige certains de ces professeurs, est incompris…
    Nous n’avons jamais eu d’aide de la part de l’équipe pédagogique, ni même un soutien ou un conseil. Bien au contraire, le directeur de l’établissement s’acharne sur lui… et il risque à nouveau l’exclusion totale.
    Il a été diagnostiqué par un pédopsychiatre comme un enfant avec une maturité de 3 à 4 années d’avance… nous sommes les seuls à le soutenir, malgré ses excellents résultats scolaires…
    Je serai ravie de recevoir de l’aide, de la part de personnes ou d’institutions qui ont connu le même problème que moi., car l’échec scolaire est en permanence au dessus de sa tête.
    Merci pour votre compréhension,
    Cordialement

    • Françoise le 13 avril 2018 à 16 h 25 min

      Bonjour,

      Je vous mets un lien vers un article que nous venons de publier sur la difficulté à accepter les contraintes scolaires, à accepter sa différence malgré tout et trouver une voie dont l’aboutissement n’est pas la scolarité, scolarité à prendre plutôt comme un passage obligé à vivre au mieux :
      https://www.enfantsprecoces.info/ecole-et-enfant-precoce-comment-eviter-la-frustration/

      Son orientation a t-elle été choisie et voulue par lui ? Répond-elle a une envie, un choix pour plus tard ? Si oui, tentez de discuter avec lui et lui faisant bien comprendre qu’il n’est pas tout à fait comme les autres et que cela peut engendrer des difficultés relationnelles et qu’il peut lui aussi essayer de faire un effort de son côté, pour que sa force ne se retourne pas contre lui. A cet âge ils peuvent le comprendre même si c’est difficile au quotidien.
      Si c’est par contre un choix par défaut, il faudrait peut être repenser son orientation, élaborer avec lui un projet qui l’aide à avancer ou trouver un établissement avec une certaine écoute : je vous mets un lien ici : https://www.enfantsprecoces.info/ecoles/

    • nathalie le 19 avril 2018 à 15 h 43 min

      Bonjour,
      Je ne sais pas dans quelle académie vous vous trouvez. Voici le lien de celle de poitiers :
      http://www.ac-poitiers.fr/cid104507/scolarisation-des-eleves-intellectuellement-precoces.html
      où vous apprendrez l’existence d’un référent académique et d’un réseau académique EIP qui couvrent sans doute votre lycée dans votre académie.
      Courrez vite chercher de l’aide hors du lycée pour faire reconnaître les besoins particuliers de votre fils avant que tout soit allé trop loin.. Bon courage.

  2. SABINE le 12 avril 2018 à 12 h 40 min

    Vraiment impressionnant .

  3. Carole le 15 avril 2018 à 14 h 39 min

    Eh oui, la littérature sur les enfants HP est abondante, mais ils ne disparaissent pas dès qu’adultes, et cela, détectés ou non.
    J’ai 52 ans, je viens de passer les tests pour avoir confirmation de mon haut potentiel et n’aurai les réponses que dans 10 jours mais je me moque un peu du “score”, j’ai ma conviction pour moi. Je cherche à m’appuyer en toute confiance sur les points forts qui ressortiront et à me découvrir un peu mieux.
    L’un de mes fils, ados rebelle qui refuse de reconnaître sa particularité et par conséquent toute aide, est HP. Après avoir dévoré bien des livres je me suis dit : aujourd’hui il ne veut pas d’aide mais après, comment va-t-il faire pour évoluer et s’épanouir ? Comment faire pour être là au moment où il acceptera et cherchera des réponses ? Et, j’ai ouvert mon premier livre sur les adultes HP.
    Le choc. Une violence à encaisser. Etaient écrits noir sur blanc mes souffrances, mes doutes, ma fragilité. Cela a été douloureux, très douloureux. Découvrir que toute cette divergence que je traînais avec moi depuis toujours avait sans doute pour origine une douance ignorée. Et puis, j’ai accepté peu à peu et enfin j’ai pu faire la paix avec moi-même, une première dans ma vie. J’ai pu me regarder avec indulgence : je ne suis pas en faute, je suis juste différente. Je ne suis pas un monstre à trois têtes qui frôle la folie. C’est comme une machine un peu poussiéreuse, un peu rouillée qui s’est débloquée. Mais que de solitude dans ma vie, que de portes closes dans les murs de mon cerveau qui ne souhaitait que s’évader et prendre son envol. Je ne regrette pas mon parcours même si j’ai le sentiment qu’il ressemble à un voyage dans un tambour de machine à laver tellement j’ai été blessée par lui. Si j’avais su je n’aurais pas eu meilleur parcours professionnel ou amoureux, par contre au niveau relations humaines j’aurais pu avoir bien mieux et surtout, j’aurais pu m’aimer. Je ne doute pas que cela aurait été un beau programme.
    Mon fils a été détecté à 16 ans, je souhaite qu’il ne connaisse pas cette même dévastation. Il a aujourd’hui 17 ans 1/2, n’en fini pas de se débattre avec son adolescence. J’espère qu’il va pouvoir s’apaiser et accepter cette tare que je lui ai transmise. En faire quelque chose, la transformer en chance, ce qui ne m’a pas été donné de faire.
    Cette capacité, non contrôlée, d’être plus en prise avec la vie par le biais de tous ses sens en sur-éveil permanent, ce décryptage limpide des non-dits, cette quasi-omniscience, ce sentiment de baigner dans un flux d’informations sur l’air du temps, tout cela est épuisant pour des êtres somme toute ordinaire comme nous.

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