Cerveau et apprentissage, comment soutenir l’enfant précoce ?
Il y a quelques jours, l'émission "Parlons-en" sur RCF proposait aux auditeurs d'étudier le sujet du cerveau et des apprentissages, notamment chez les enfants à haut potentiel et les élèves à besoins éducatifs particuliers.
L’émission dure vingt-cinq minutes, et vous pouvez la retrouver en podcast ci-dessous, ou en retranscription écrite selon vos préférences !
Nous allons voir comment fonctionne un cerveau, quels éléments sont importants pour l’apprentissage et quel regard il faut porter sur un élève pour enseigner. On en parle avec Gilles Leduc, professeur de philosophie au Lycée Montplaisir et formateur pour adultes à l’Institut de formation et de développement qui nous propose ce thème “Le cerveau et les apprentissages” ; Ariane Vincent, psychologue libérale à Barbières, spécialisée dans le repérage et l’accompagnement des personnes à haut potentiel intellectuel et intervenante en milieu scolaire ainsi qu’animatrice d’un groupe de réflexion. En face, Nathalie Meyzenq, enseignante spécialisée au lycée Montplaisir, coordinatrice de dispositif d’unité locale d’inclusion scolaire (ULIS) et d’élèves à besoins éducatifs particuliers (EBEP).
Je donne tout de suite la parole à Gilles Leduc pour introduire ce sujet : “Le cerveau et les apprentissages”.
Gilles Leduc – Alors pourquoi ce sujet ? Parce qu’avec les progrès de l’imagerie cérébrale et d’autres approches scientifiques, on a l’espoir de percer les mystères de l’apprentissage. Certains parlent même de révolution pédagogique sans précédent. Les publications foisonnent sur Internet, les publications papier, mêlant parfois mythe et réalité. Plusieurs questions se posent à nous, notamment concernant les éducateurs. Les éducateurs, ce ne sont pas que les enseignants, mais aussi les parents, les spécialistes comme les psychologues, les grands-parents… tout le monde est éducateur.
Présentatrice – Pour commencer on va écouter le médecin et neuropédagogue Nadia Medjad sur le neuromythe des styles d’apprentissages, et vous réagirez juste après.
Les styles d’apprentissages sont un neuromythe, c’est-à-dire une croyance erronée sur le cerveau. On entend souvent dire que certains sont plutôt visuels, d’autres sont plutôt auditifs, d’autres sont plutôt kinesthésiques, c’est-à-dire qu’ils ont besoin de toucher pour apprendre. En réalité nous avons tous besoin des différents canaux. Nous avons certes des préférences, mais nous avons besoin d’utiliser tous ces canaux pour laisser des traces différentes dans le cerveau. Et c’est cela qui va conditionner un meilleur apprentissage. En revanche, chacun est unique dans sa façon d’apprendre et il est important de bien se connaître. C’est ce qu’on appelle la méta-cognition : apprendre à s’observer; apprendre à repérer la façon dont on apprend le mieux. Par exemple certains apprennent mieux le matin, d’autres sont plutôt du soir voire de la nuit ; il est important de respecter ces particularités-là.
Gilles Leduc – La première chose, c’est qu’il faut prendre conscience que chaque cerveau est unique. Même s’il y a des vecteurs d’apprentissages privilégiés à l’heure actuelle, finalement nous sommes amenés à être vraiment de plus en plus attentifs au cerveau que nous avons devant nous et à la diversité des modes d’appréhension du savoir. Par exemple, il y a une différence importante entre un élève à haut potentiel et un élève en difficulté. Est-ce que nos intervenantes pourraient nous dire quelques mots là-dessus ?
Nathalie Meyzenq – Il n’y a pas forcément beaucoup d’écart entre les hauts potentiels et les élèves à besoins éducatifs particuliers. Un élève à besoins éducatifs particuliers, c’est un élève à qui on a diagnostiqué un trouble des apprentissages. Ce trouble est évidemment persistant et durable : on ne guérit pas du trouble ; on compense, on remédie, mais la solution peut-être la même pour un élève étiqueté “dyslexique”, “dyspraxique”, “haut potentiel”. L’élève a des besoins, il faut sortir de cette notion de trouble. Un élève qui est haut potentiel peut aussi avoir des troubles. Et c’est souvent ce que l’on oublie. Il peut être à haut potentiel et en même temps avoir des troubles logico-mathématiques. Mais je dirais que le point commun à tous ces élèves à besoins éducatifs particuliers, c’est qu’ils ont tous à gérer des émotions. Je pense que c’est là-dessus qu’il faut travailler, les mettre en confiance, leur donner confiance. C’est en leur redonnant confiance qu’ils vont avoir de la motivation et pourront ainsi progresser.
Ariane Vincent – Oui, je suis tout à fait d’accord. Prendre confiance en soi c’est aussi apprendre à mieux se connaître, comment on fonctionne, ses fragilités mais aussi ses points forts. Se connaître c’est aussi apprendre à gérer son stress et trouver les méthodes d’apprentissages les plus appropriées à chacun.
Présentatrice – Alors vous êtes déjà en train de parler des HPI, est-ce qu’on peut préciser ce qu’on appelle Haut Potentiel ?
Ariane Vincent – Alors le haut potentiel intellectuel n’est pas un diagnostic, puisque ce n’est pas une maladie, ce n’est pas non plus un trouble. C’est une différence de fonctionnement du cerveau qui se caractérise par des spécificités cognitives avec une pensée qui va très vite ; on parle de pensée en arborescence, de connexions qui font que le traitement de l’information va très vite. Et puis il y a aussi à côté les caractéristiques émotionnelles, psychoaffectives, avec souvent une hypersensibilité, une hyperesthésie et des émotions très facilement envahissantes et débordantes.
Gilles Leduc – Ce qui est très intéressant quand on écoute nos deux intervenantes, c’est qu’on se rend compte que leur manière de parler correspond tout à fait à ce qu’est un cerveau humain. Le cerveau humain est composé de trois parties : une partie reptilienne, qui est la partie des automatismes, qui fait qu’un apprenant aura besoin de sécurité. Il ne peut pas être libéré et appréhender les choses sereinement si cette partie là est sollicitée. Il y a une partie limbique, dont vous venez de parler, qui est le siège des émotions ; il est évident qu’il y a une forme d’intelligence émotionnelle sur laquelle il faut travailler, il faut aménager une salle de classe ou un environnement à la maison, paisible et qui ne soit pas source de stress. Encore une fois si cette partie là est aussi trop mobilisée l’apprentissage se fera mal. Et ensuite seulement l’apprentissage au niveau du néo-cortex pourra se faire de manière sereine. Mais là, ce que l’on observe avec les profils d’élèves que vous décrivez, c’est que chaque cerveau a établi des connexions neuronales différentes. Petite remarque en passant : finalement je suis heureux qu’on abandonne le terme de “trouble”, parce que ce n’est pas parce qu’un cerveau était en inadéquation avec l’enseignement français qu’il y a un trouble. C’est peut-être de l’autre côté qu’il faudrait régler le problème.
Nathalie Meyzenq – Oui, tout à fait d’accord. souvent on dit “Ces jeunes ne sont pas adaptés à l’école”… je pense que c’est l’école qui n’est pas adaptée à ces jeunes à l’heure actuelle. Il y a des profils tellement différents, comme Ariane Vincent le disait, au niveau des émotions par exemple ; on le retrouve aussi sur les profils du spectre autistique, c’est exactement la même chose. Donc oui, sortons de ce clivage, observons les élèves et leur fonctionnement, aidons-les à mettre en place leurs remédiations et leurs compensations. J’ai participé à un colloque francophone au mois de juin à Lyon sur la remédiation cognitive, et il y avait une chercheuse suisse qui, pour une fois, mettait dans tout ce qui était “fonctions cognitives” la gestion des émotions. On y arrive, ça commence à être pris en compte, et ces recherches en Suisse portent justement sur la gestion des émotions pour les profils à besoins éducatifs particuliers.
Ariane Vincent – Juste pour revenir sur ce qu’a déjà dit Monsieur Leduc, au sujet du besoin de sécurité. Concernant les apprentissages, on ne peut pas apprendre dans l’insécurité, dans la peur, dans la contrainte, et la question de la motivation, du plaisir et du sentiment de sécurité est primordiale.
Présentatrice – Alors est-ce qu’on peut donner une proportion ? On parle là des HPI ou de ceux qui ont des troubles, même si on ne veut pas mettre d’étiquettes, ça représente quel pourcentage ?
Nathalie Meyzenq – Moi je suis en lycée, avec le lycée professionnel, le lycée technologique et l’enseignement supérieur. Il y a une tendance à l’augmentation, mais ça ne veut pas dire qu’ils sont plus nombreux : ils sont mieux détectés, les diagnostics sont posés plus tôt. Et avec ce qui est mis en place pour les aider, ça fonctionne, puisque avant il s’agissait souvent d’élèves qui ne parvenaient pas à atteindre le lycée. Maintenant on trouve aussi des élèves à besoins éducatifs particuliers dans le supérieur, parce que les enseignants en prennent conscience, qu’ils ont des formations, des accompagnements humains, des outils, les ordinateurs qui progressent avec des logiciels qui peuvent aider ces élèves… Donc oui, tout le monde dit qu’il y en a plus qu’avant. Je ne le pense pas, c’est simplement qu’on les détecte mieux, on les accompagne mieux, et ils peuvent donc aller plus loin au niveau de leur scolarité.
Ariane Vincent – Concernant les élèves à haut potentiel on parle de 1 à 2 élèves par classe en moyenne. Cela dit, on inclut aussi à présent les profils hétérogènes dans ces repérages-là, ce qui n’était pas le cas avant.
Gilles Leduc – Il est normal qu’un pays comme la France ait des visées communes pour une génération, c’est-à-dire très clairement des textes officiels pour chaque niveau. Sauf que ce qu’il s’est passé dans le passé, c’est que nos élèves étaient relativement homogènes puisqu’ils venaient de classes sociales où les pré-requis étaient déjà établis. Maintenant on a conscience que oui, il faut les amener au même endroit, mais pas de la même manière. Un élève de seconde, son intelligence dominante est l’intelligence musicale, pas du tout l’intelligence linguistique. Donc comment fait-on à partir de là pour amener les élèves à une sorte de socle homogène en respectant leurs différences ?
Présentatrice – Que peut-on dire du terme “zèbre” ? Pourquoi ce terme pour désigner ces enfants-là ?
Ariane Vincent – Le terme zèbre a été proposé par Jeanne Siaud-Facchin, une des spécialistes du haut potentiel, cet animal symbolisant en quelque sorte la différence ; le zèbre est un comme un cheval, mais un cheval un peu particulier, avec des rayures différentes pour chaque animal. La singularité des hauts potentiel est donc symbolisée par cet animal parce qu’il y a autant de profils différents que d’individus.
Nathalie Meyzenq – Et ce n’est pas uniquement vrai pour les hauts potentiels, mais c’est vrai pour tous. Un dyslexique n’est pas forcément le même que le dyslexique qui est à côté. Ils ont tous une singularité particulière. Souvent on nous demande “Qu’est-ce qu’il faut pour un élève dyslexique ?” Ça dépend de l’élève, commençons par l’observer.
Gilles Leduc – Un dyslexique, par exemple, c’est quelqu’un qui a un dysfonctionnement de l’intelligence linguistique. On a longtemps cru qu’il y avait une forme d’intelligence unique et homogène, hors il y a quelqu’un qui s’appelle Howard Gardner qui nous explique qu’il y a huit, une neuvième étant en cours de validation, formes d’intelligence. On trouve l’intelligence linguistique, fortement valorisée par l’enseignement français, de même avec l’intelligence logico-mathématique. Existent aussi l’intelligence visuelle et spatiale, l’intelligence musicale, l’intelligence kinésthésico-corporelle, l’intelligence interpersonnelle qui exprime la facilité à entrer en relation ou pas, l’intelligence intrapersonnelle, exprimant la capacité à réfléchir sur soi, l’intelligence naturaliste et l’intelligence existentielle et spirituelle. On peut avoir d’excellents élèves en intelligence existentielle et spirituelle mais qui sont en grande difficulté en logico-mathématique. Il suffit de détecter leurs dons et de mettre en face les savoirs qui leur permettront de se réaliser. Il existe des tests que l’ont peut faire passer aux élèves, ou aux parents pour savoir quel regard ils ont sur l’intelligence de leurs enfants, et qui permettent de dire “Votre cerveau, à ce moment-là de votre histoire, en est là. Peut-être que vous avez à travailler cette forme d’intelligence, voilà.”
Présentatrice – Il faut se connaître, finalement.
Nathalie Meyzenq – Oui, il faut se connaître. L’élève va toujours dire ce qui n’a pas marché. Il aura malheureusement tendance à toujours se dénigrer, “je suis nul, je ne suis pas bien”, “je suis en lycée pro parce que je ne suis pas bon”… Et non, il faut partir des réussites de l’élève pour lui faire prendre conscience qu’il est capable de faire des choses. Et surtout, il faut qu’il s’interroge sur la façon dont il a réussi, afin que les mécanismes qui ont permis cette réussite puissent se répéter dans d’autres activités, d’autres matières. Et c’est justement ce que l’on appelle la méta-cognition. On arrive à bien se connaître, on met des stratégies en place pour être en réussite.
Gilles Leduc – Il faut aussi être très conscient du fait que dans une même classe d’âge, prenons une classe de seconde à quinze ans, des cerveaux que l’on peut considérer comme identiques peuvent avoir trois ans de maturité de différence, c’est-à-dire qu’on pourra avoir un élève de seconde qui aura la maturité intellectuelle d’un élève de terminale, et une autre d’un élève de troisième. Ça donne un peu l’ampleur de la tâche. Ça veut dire aussi que chacun va apprendre de manière très diversifiée. En fait, il faut que les enseignants et éducateurs, psys, parents, multiplient les approches pédagogiques d’un même problème. Je voudrais revenir aussi sur le fait que le cerveau est un organe du corps et qu’il a besoin de stimulation, d’hydratation, d’une alimentation saine, de sommeil, et d’un corps en bonne santé.
Présentatrice – Un esprit sain dans un corps sain, en somme.
Nathalie Meyzenq – Par rapport à ces cycles, l’enseignement primaire fonctionne aussi par cycles, justement pour tenir compte de cette maturité différente d’un élève à l’autre. On oublie les cycles au niveau du lycée. Peut-être que oui, tous les élèves n’ont pas la même maturité en même temps.
Présentatrice – Mais est-ce que l’Education Nationale telle qu’elle est aujourd’hui peut prendre en compte cette diversité ? Comment faire ?
Nathalie Meyzenq – Il y a des évolutions. On l’a vu la semaine dernière, il y a eu des annonces au sujet de la fameuse loi de 2005 qui a mis en place des choses pour les élèves en situation de handicap au niveau scolaire, compensations… Ça va être renforcé, c’est ce qui a été annoncé. Il y a une prise de conscience, une prise en compte. On a encore des manques pour ces jeunes, on a toujours tendance à voir le négatif, mais il y a quand même des choses qui avancent.
Gilles Leduc – Il y a des évolutions, et je pense qu’à terme il y en a une qui s’impose. Je le redis, il est normal qu’on pays ait des textes communs sur l’ensemble du territoire, mais il faut comprendre une chose : personne ne connaît mieux ses élèves que l’enseignant dans sa classe. Il faut véritablement développer une liberté pédagogique. Il n’est pas possible de faire le même cours de français dans tel collège ou dans tel autre collège, parce qu’il y a trop de paramètres qui font que les cerveaux de nos élèves n’arrivent pas dans le même état, donc on ne peut pas travailler de la même manière.
Ariane Vincent – C’est très juste, et je rajouterais même que la relation entre l’enseignant et l’élève est primordiale, parce qu’au bout du compte c’est souvent les élèves eux-mêmes qui peuvent dire ce qui leur convient ou pas, et et qui peuvent trouver des solutions auxquelles les adultes, les enseignants n’ont pas songé. C’est un peu ce qu’il se passe lorsqu’on fait des projets d’accompagnement personnalisé, tout ce qui adaptation, aménagements, où l’implication de l’élève est centrale.
Présentatrice – Alors comment peut-on aider les familles qui sont autour de ces enfants qui ont tous des cerveaux différents ?
Nathalie Meyzenq – Comme le disait Ariane, il faut écouter l’élève parce qu’il se connaît, mais il faut aussi beaucoup écouter du côté des parents. Ce sont les premiers à connaître leurs enfants, ils les connaissent très bien, et ils peuvent nous donner des tuyaux. Ils les ont observés et ils ont vécu avec pendant très longtemps. Il faut vraiment travailler en équipe, en partenaires, en équipes pluridisciplinaires avec les parents, le jeune, éventuellement son accompagnateur de vie et les professeurs. Ce n’est pas valable que pour les élèves ULIS. Je vois au lycée huit élèves faisant partie du dispositif. A côté de ça il y a deux cents élèves à besoins éducatifs particuliers. C’est pour tous ces élèves-là qu’on met en place des plans d’accompagnement personnalisés, qu’on reçoit les parents… On essaie de travailler un peu plus avec les jeunes. C’est compliqué vu leur nombre, mais c’est vraiment un travail d’équipe. On part bien entendu sur les bilans des orthophonistes ou ergothérapeutes, il y a un lien avec ces professionnels là. Écouter les parents et écouter les jeunes ne concerne pas que les élèves du dispositif ULIS, mais tous les autres aussi.
Gilles Leduc – Ce qu’on pourrait dire à un jeune parent ou à un jeune enseignant qui débuterait, c’est que finalement les grands éducateurs, les grands pédagogues, comme Maria Montessori ou d’autres, ont regardé les jeunes, leur ont donné une tâche et ont observé ce qu’il se passait. Et ils se sont rendus compte d’une chose, c’est que pour une même tâche il y a des stratégies différentes. Regardons nos jeunes quand ont les met en activité, regardons comment ils arrivent à accomplir la tâche, et essayons de faire ce que l’on appelle du feedback ou de la rétroaction, parler avec eux, leur demander : “Pourquoi est-ce que tu as fonctionné comme ça ? Quel avantage y trouves-tu ? Comment as-tu surmonté tes difficultés ?”.
Ariane Vincent – On revient encore sur le “mieux se connaître”, pour que chaque jeune puisse trouver ses propres stratégies d’apprentissage qui lui conviennent en fonction de son mode de fonctionnement spécifique, de ses capacités, de ses fragilités. Pour les élèves à partir du collège jusqu’au lycée, toute cette métacognition est vraiment à développer.
Gilles Leduc – Pour revenir à ce qui a été dit plus tôt, il faut faire quelque chose qu’on ne fait peut-être pas assez en France et qui se fait beaucoup dans les pays nordiques, Finlande, Danemark, Québec… Il faut célébrer les réussites. Il faut montrer de la reconnaissance, stimuler le plaisir naturel de la curiosité. Il y a deux types de récompenses ; ce qu’on appelle une récompense extrinsèque, de type “Tu as eu une bonne note, je te donne un cadeau”, et il y a les récompenses intrinsèques qui soulignent le plaisir qu’une personne peut avoir à progresser. J’invite vivement les éducateurs à privilégier les secondes, parce qu’elles ont un lien direct avec le gain pour l’enfant.
Nathalie Meyzenq – Un des plaisirs, c’est de travailler à plusieurs. Tout ce qui est pédagogie coopérative, la mise en place d’un tutorat, la pédagogie de projet, tout ça fonctionne énormément en lycée, et les élèves qui peuvent avoir des singularités, des difficultés, peuvent se retrouver moteurs. Et pour eux, c’est ça la récompense. Parce qu’ils ont des compétences, et ces moments-là les feront ressortir.
Présentatrice – Gilles Leduc, le mot de la fin ?
Gilles Leduc – Pour ceux qui voudraient une référence bibliographique sur la pédagogie coopérative, c’est Jim Howden, avec plein de stratégies d’apprentissage diversifiées.
Ainsi se clôt l’émission “Parlons-en” que vous pouvez aussi retrouver sur le site de RCF. Je vous invite à commenter et discuter de tout cela si vous le souhaitez, dans les forums ou les commentaires !
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